Performance web des principaux sites d'e-commerce en France : état des lieux
Dans le Top 300 des sites web les plus visités en France, seulement 22 % des sites e-commerce se chargent en moins de 3 secondes. Qui sont les bons et les mauvais élèves ? Présentation des données et analyse.
Entre 2012 et 2013 la connexion
Internet moyenne des français s'est améliorée de 9,7 % en un
an. Pendant ce temps les sites Internet se sont alourdis de 32 %.
En 2009, Amazon avait perdu 1 % de son chiffre d'affaires pour
100ms de temps de chargement supplémentaire.
L'éditeur du service www.dareboost.com fait son état des lieux du e-commerce en France en avril 2014.
Un temps de chargement moyen de 5,2 secondes
Les sites e-commerce les plus visités par les français, classés par temps de chargement :
Note : Ebay et Amazon sont présents 2 fois dans le Top 300 Alexa pour la France (à la fois pour leur version francophone et leur version internationale – qui sont des sites différents et donc pris en compte à part entière).
- Le temps moyen de chargement est de 5,2 secondes
- Près de 80% de ces sites mettent plus de 3 secondes à se charger
- Le poids moyen des pages analysées est de 1,76Mo (très légèrement supérieur à la moyenne observée sur le web)
- Le nombre moyen de ressources par page est de 137 alors qu'il est seulement de 94 si l'on considère le web dans son ensemble (source httparchive.org)
Quelques chiffres pour aller plus loin
- Environ 20 % de ces sites comportent au moins une ressource (une image par exemple) en erreur (parmi lesquels environ 40% avec la fameuse erreur 404). Cela engendre souvent une expérience utilisateur diminuée, et génère un trafic inutile sur le réseau Internet.
- Le coefficient de corrélation entre le poids de la page et son temps de chargement est 0.92. Cela marque une très forte corrélation entre ces deux valeurs.
Plus de 67 % des contenus sont des images
Si l'on recoupe le nombre moyen de ressources par page et la répartition par types, on constate qu'une page comporte en moyenne 92 images.
Les technologies en vogue : jQuery utilisé sur 52 % des sites testés
Du serveur web au widget social, plusieurs briques logicielles sont utilisées sur chacun de ces sites web, voici le Top 5 des technologies les plus répandues et leur fréquence parmi les sites testés.La performance web : un sujet encore mal maîtrisé et pourtant crucial
Les sites s'enrichissent pour proposer une expérience utilisateur toujours plus poussée. Cependant les éditeurs ne semblent pas toujours avoir conscience de l'hétérogénéité des connexions Internet de leurs publics. La performance web doit être envisagée comme une fonctionnalité à part entière puisqu'elle impacte de manière globale l'utilisation des sites Internet.Dans le domaine de la performance web, les bonnes pratiques de Google Page Speed et de Yslow sont reconnues et pleines de sens. Plusieurs des sites analysés disposent pourtant d'une dette technologique importante à ce niveau, ce qui les rend difficilement utilisables pour des publics n'ayant pas accès à Internet avec des débits de qualité (selon Akamai, mi 2013, 31% des français connectés ont un débit inférieur à 4Mbps ).
Rappelons qu'en 2008 déjà, le groupe Aberdeen avait mesuré qu'une seconde de chargement supplémentaire pouvait entraîner une perte de chiffre d'affaires de 7%.
La prise en compte du temps de chargement par Google (dans son algorithme de classement des résultats de recherche) a encouragé les efforts des équipes techniques, mais aussi participé à la démocratisation en cours de la connaissance des enjeux de la performance web.
Méthodologie
Ces résultats ont été collectés par la start-up française DareBoost, qui dispose d'un outil en ligne à l'adresse www.dareboost.com, permettant notamment un diagnostic gratuit et automatisé de la page d'accueil de n'importe quel site web.
Les données présentées sont le résultat d'un audit (réalisé
le vendredi 11 avril 2014 à 15h) sur les sites de e-commerce
présents dans le Top 300 Alexa des pages les plus visitées en
France, soit un échantillon de 27 sites.
La collecte des données a été effectuée avec les outils de
DareBoost, en simulant des utilisateurs localisés à Paris,
utilisant le navigateur Chrome et sur une connexion Internet avec un
débit proche de la moyenne nationale française (6,5Mbits/sec -
source Akamai, 3ème trimestre 2013).