Surface Book : le test

Surface Book : le test Microsoft positionne son nouveau Surface Book sur le très haut de gamme. Mais ce portable qui peut se transformer en tablette mérite-t-il son prix, qui peut s'envoler ?

Après plusieurs modèles de Surface, Microsoft s'est décidé à sortir un nouveau PC hybride, cette fois-ci résolument plus portable que tablette : le Surface Book. Pour rappel, il s'agit d'un terminal de 13,5 pouces positionné sur le très haut de gamme. Le modèle le moins cher coûte 1650 euros, et le plus cher, près de 3000 euros sur la boutique officielle de Microsoft. A ce prix, clavier et stylet sont fournis – mais pas Office, dommage…

Premières impressions

Ce tarif très élevé nous rend évidement encore plus exigeant. Mais, à vrai dire, lors du déballage, l'objet est à la hauteur des attentes. Le produit a une esthétique soignée, même son étrange charnière lui donne une allure que tout le monde n'aimera pas. Le "Book" est définitivement bien fini, et donne une impression de robustesse. Une fois assemblés, le clavier et l'écran sont très solidement attachés (par pas moins de 5 charnières). L'écran peut pivoter de 0° à 130°, et conserver l'angle choisi. Cela permet au terminal d'être réellement tout terrain (sur des genoux par exemple). Un vrai plus par rapport à la Surface Pro 4 qui tient beaucoup moins bien sur sa béquille.

Une tranche du Surface Book est dotée de deux ports USB 3 et d'un lecteur de carte SD.  Sur l'autre tranche, le reste de la connectique : un port propriétaire (pour l'alimentation) et un mini DisplayPort. © Microsoft
L'écran n'arrive pas à combattre totalement les reflets... © JDN

Son écran PixelSense a aussi une définition très nette de 3000x2000 pixels qui charme l'œil, même si des reflets ont toutefois pu ponctuellement nous gêner. Avec une telle diagonale de 13,5 pouces, le terminal est un peu plus grand, donc, que les dernières Surface Pro. Cette diagonale s'avère confortable pour la plupart des usages courants. Le format 3:2, inhabituel, est plaisant pour la bureautique et le surf, même s'il pourra un peu déstabiliser certains lors de la consommation de vidéos.

Le clavier fourni est aussi agréable : les touches, rétroéclairées et légèrement surélevées, sont bien espacées, et offrent un très bon confort de frappe. Il y a aussi un bel espace pour le pavé tactile, ce qui laisse une appréciable manœuvre pour bouger le curseur, même si nous avons pu subir quelques zooms inopinée (à cause des réglages par défaut mais aussi de notre maladresse).

Tablette et stylet peu utilisés

Quant au stylet, en toute franchise, sur les quelques jours passés avec le Book, nous ne l'avons (presque) pas utilisé. Certes, il pourra intéresser des pros de l'image, mais les critiques formulées lors des précédents tests de Surface Pro sont toujours valables. En plus, au début, nous ne nous sommes pas rendu compte qu'on pouvait toujours l'aimanter à la tranche… ce qui ne l'a pas aidé à trouver sa place. Bref, il pourrait être en option, et au moins bénéficier d'un menu radial.

Autre tendance remarquée à l'usage pendant la durée du test : nous n'avons presque pas détaché la tablette du clavier. La tablette seule peut en effet paraître assez imposante, même si elle reste finalement légère (726 grammes) pour cette diagonale. De plus, sa connectique est tout simplement inexistante, et l'autonomie de sa batterie vraiment courte (2 heures maximum), ce qui n'invite pas à la voir comme un terminal polyvalent autonome.

Une vitrine pour Windows 10 ?

Les touches du clavier sont rétroéclairées, surélevées et bien espacées. © Microsoft

A noter aussi que le mode Continuum n'étant pas activé par défaut, le passage en mode tablette n'est pas automatique. Il doit être activé par un clic. La séparation de la tablette se fait aussi en appuyant d'abord sur un bouton, et il faut ensuite ne pas avoir peur de faire un petit effort pour détacher la tablette, et même d'utiliser les deux mains. Il faudra voir sur la durée la robustesse du système, qui ne devra pas se gripper malgré son apparente sophistication et fragilité.

Un mot sur deux fonctionnalités phares de Windows 10, dont le Surface Book doit évidemment être une vitrine. Dès que le terminal a été sorti de sa boite, la reconnaissance faciale nous a été proposée, puis installée. Elle s'est ensuite révélée très efficace, et rapide. Cortana a aussi rapidement été fonctionnelle (oui, c'est une fille d'après Microsoft). Deux fonctionnalités qui avaient nécessité un peu trop de réglages lors du test que nous avions réalisé il y a quelques mois sur la Surface Pro 4, mais qui ont été rapidement opérationnelles sur le Book.

Performances et autonomie

Le terminal testé était le plus haut de gamme : il était équipé de 16 Go de RAM, d'un Core i7 de 6e génération, et d'une carte graphique Nvidia (dont le modèle n'est pas précisé officiellement mais il s'agirait d'un GPU proche de la GeForce 940M). Elle équipe tous les modèles sauf celui d'entrée de gamme. Avec de tels composants sous le capot, inutile de dire que notre machine s'est montrée très véloce pour les usages courants. Elle a aussi pu faire tourner des applications nécessitant beaucoup de ressources graphiques, sans trop chauffer, mais en faisant un peu de bruit. Avec la carte graphique Nvidia, ses capacités dépassent celles de la Surface Pro 4, et lui permettent de vraiment remplacer un PC, même assez performant, en tout cas pour les modèles les plus haut de gamme (équipé de l'i7)

Il est possible d'attacher la tablette dans les 2 sens.  © Microsoft

C'est plus délicat concernant l'autonomie. Ce que l'on attend avant tout d'un tel terminal est de pouvoir tenir toute une journée de travail. Or, nous avons fait le test dans des conditions réelles (usage bureautique et surf), et le Book a eu du mal à finir notre journée. Du moins avec les paramètres par défaut (pas de Bluetooth ou de GPS mais pas non plus de réglages optimisant la luminosité). Les 20% de batterie ont été atteints assez vite dans l'après-midi. Après, le Book a basculé sur un mode "économie d'énergie" qui peut étirer la durée de vie, mais ce mode s'est quand même révélé insuffisant pour tenir toute notre journée. C'est trop juste. Et avec deux batteries, (l'une dans la tablette, l'autre dans le clavier), sur un terminal aussi grand, à ce prix, on est en droit d'attendre mieux. Il est toutefois possible d'activer le mode "économie de batterie" avant le palier des 20% pour pouvoir passer une journée complète de travail avec son Surface Book.

Bis repetita en conclusion : Microsoft signe là, assurément, un bel objet, tout terrain, nomade, et puissant. Mais son prix est vraiment trop élevé, surtout par rapport à une concurrence alignant des terminaux hybrides approchants nettement moins chers, et finalement plus intéressants. Et aussi, parce que le terminal n'est pas exempt de petits défauts ici ou là : l'autonomie notamment devrait être améliorée. C'est difficilement pardonnable pour un tel prix.

Ce qui nous a plu
Portable tout terrain pouvant vraiment remplacer un PC performant
Bel objet
Ce qui nous a moins plu
Prix démesuré
Batterie perfectible
Connectique de la tablette absente
Le stylet devrait être en option, et Office 365 inclus