Entreprises : pourquoi faire le choix d’une stratégie ERP hybride ?

Dans la course au cloud, bon nombre d’éditeurs d’ERP incitent leurs clients à migrer vers une déclinaison cloud de leur offre. Or, cette approche induit des coûts cachés, auxquels s’ajoutent divers inconvénients.

L’année 2025 représente une échéance majeure pour les DSI dont l’entreprise utilise les progiciels de gestion intégrés d’Oracle ou de SAP. Dans la course au cloud, bon nombre d’éditeurs d’ERP incitent leurs clients à migrer vers une déclinaison cloud de leur offre en se contentant de mettre en valeur les avantages qu’apporte cette démarche. Or, cette approche induit des coûts cachés, auxquels s’ajoutent divers inconvénients et challenges que tout DSI se doit absolument de connaître en amont.

Une pression importante autour de la migration  

Tous les éditeurs, notamment les grands de l’ERP, affichent une même ambition : convaincre les entreprises de basculer leurs solutions dans le cloud. C’est donc à grand renfort de communication autour des avantages du c loud comme l’accélération du déploiement des applicatifs, la facturation à l’usage, l’imputation des coûts en Opex (dépenses d’exploitation) et non en Capex (dépenses d’investissement), l’accessibilité des applicatifs à tout moment sur tous supports, ou la migration de l’administration informatique chez le prestataire, qu’ils abordent les entreprises. Mais tous passent sous silence les inconvénients d’un tel modèle.

Des éléments essentiels à prendre en considération

Ainsi les éditeurs, par exemple Oracle ou SAP, ont tendance à omettre de mentionner que la migration d’un ERP entier vers le cloud contraint les entreprises à refondre toutes leurs infrastructures et à changer de bases de données. Ils se gardent bien aussi de comparer le prix d’une souscription de contrat dans le cloud avec l’achat de licences et la maintenance sur site. Ils ne vantent que les bénéfices et annoncent qu’ils n’assureront plus le support complet de leurs solutions à partir de 2025. Une stratégie qui n’est pas sans soulever un vent de panique chez les clients qui, soudain, se sentent pris au piège par les éditeurs d’ERP.

Mais les entreprises sont-elles, pour autant, contraintes de se plier aux exigences de leurs fournisseurs ? Doivent-elles accepter la roadmap de leur fournisseur et faire fi de leur propre calendrier ? À l’heure actuelle, la pression subie pour migrer vers le cloud oblige nombre de DSI à repenser leur stratégie applicative. Certains en profitent donc pour mettre un terme à leurs coûteux contrats de maintenance passés avec ces éditeurs et basculer vers des solutions tierces indépendantes et moins onéreuses. C’est ainsi que les clients de SAP ont été les premiers à se tourner vers ces sociétés de maintenance et à opter pour une infrastructure hybride en migrant certaines fonctionnalités de leur ERP dans le cloud.

Faire le choix d’une stratégie informatique hybride 

En faisant le choix de l’informatique hybride, les entreprises s’ouvrent à la transformation numérique avec des processus plus rapides, une productivité accrue et des coûts réduits. Cette démarche nécessite toutefois d’analyser les besoins métier pour choisir les fonctionnalités qu’il est préférable d’héberger dans le cloud et celles qui seront maintenues sur site. En répartissant les fonctionnalités entre les solutions les mieux adaptées, le cloud apporte aux entreprises un certain niveau de flexibilité, ce qui améliore leur agilité et accélère la mise sur le marché de leurs produits.

Si l’adoption d’une démarche de migration vers le cloud peut s’avérer pertinente sur certains pans d’un ERP, elle ne l’est pas sur l’ensemble. Ainsi, il est préférable de conserver en interne les fonctionnalités matures adaptées aux besoins de l’entreprise et de souscrire un contrat cloud auprès de l’éditeur d’ERP ou d’éditeurs spécialisés dans les outils vieillissants ou inadaptés aux exigences d’une fonction (RH, achats, comptabilité, etc.).

Si aujourd’hui les éditeurs incitent les entreprises à adopter une stratégie full cloud, celles-ci ne doivent en aucun cas subir le timing, mais suivre leur propre roadmap. Quant à la menace des éditeurs d’ERP de ne plus assurer le support des versions antérieures, il existe aujourd’hui des sociétés spécialisées dans le support logiciel qui assurent la maintenance de ces outils pendant quinze ans et accompagnent les entreprises dans leur migration vers le cloud. Leur objectif est de capitaliser sur l'existant pour prolonger la durée de vie et la valeur de ces infrastructures sur site tout en accompagnant les clients vers la modernisation de leurs outils logiciels, que ce soit par des montées de versions sur site ou via une migration vers le cloud.