Secteur de la tech, performance et prise de conscience verte

Les 3 derniers mois ont été particulièrement mouvementés dans la tech à l'échelle mondiale. Entre performances exceptionnelles, coups de communication financière, et prise de conscience verte, zoom sur le dernier trimestre.

En un trimestre, la valeur de la tech en bourse a crû de 18%, le secteur le plus performant devant la santé (+10%). C’est ce que nous révèle l’étude des Gafanomics Quarterly qui fait l’analyse financière et stratégique de 20 entreprises* de la tech du 7 novembre 2019 au 7 février 2020. Si les cours de bourse des géants de notre échantillon sont en croissance ce trimestre, Tesla a même vu son cours de bourse plus que doubler. La raison ? Une stratégie de croissance portée par des investissements massifs depuis plusieurs années qui commence à porter ses fruits. Tesla vient en effet de dégager des profits pour la première fois deux trimestres consécutivement et entend continuer à accélérer sa production.

Au-delà des performances financières, ce trimestre fut également marqué par des annonces stratégiques : à la fois en termes de communication financière, mais aussi de politique environnementale.

Côté communication, plusieurs nouveaux indicateurs de performance ont été révélés par les GAFA. Par exemple, Alphabet a affiché pour la première fois les revenus liés à Youtube et à son offre cloud, répondant ainsi à une demande de transparence des analystes et investisseurs. Cela a également permis d’atténuer leur déception face à des résultats en dessous des estimations. De même, Amazon a révélé pour la seconde fois de son histoire son nombre d’abonnés Prime (150 millions), pierre angulaire du modèle économique d’Amazon. Enfin, Facebook veut rassurer sur l’attractivité de ses services auprès de ses utilisateurs en communiquant sur un nouveau KPI permettant de suivre l’engagement sur ses 3 grandes plateformes : Facebook, Instagram et Whatsapp.

Sur le plan environnemental, les initiatives se multiplient et affichent des ambitions de plus en plus grandes. Des initiatives à la fois personnelles comme le lancement par Jeff Bezos d’un fonds de 10 milliards de dollars pour “sauver la planète”  mais aussi provenant d’entreprises comme le plan carbone négatif d’ici à 2030 promis par Microsoft.

Or, quand l’on sait que le digital est responsable de 4% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde (contre 2,8% pour le secteur aérien par exemple), il est vraiment temps d’agir.

Pour autant, le problème est profond. Les géants du numérique ne sont pas contre investir une partie de leur fortune dans la recherche de nouvelles solutions, mais ils doivent aussi prendre en compte les injonctions contradictoires émanant de leurs différentes parties prenantes. D’un côté, les investisseurs sont de plus en plus nombreux à se tourner vers le durable (en Europe, les fonds durables ont attiré 120 milliards d’euros en 2019, soit plus de deux fois le montant collecté en 2018, d’après Morningstar), mais continuent à chercher toujours plus de rentabilité. De l’autre, les consommateurs demandent aux géants de la tech de se montrer plus responsables, mais ne s’arrêtent pas pour autant d’utiliser leurs services ou produits. 

Et entre deux, il y a aussi les talents qui veulent que leur entreprise soit plus responsable tout en gardant le confort qu’elle leur offre. 

Enfin de compte, n’est-ce pas à tout un chacun - investisseur, employé ou consommateur - de changer ses habitudes pour être plus responsables et obliger ainsi les entreprises à s’adapter ?

Il est temps d’instaurer des standards de rapports environnementaux pour les entreprises. Nous sommes aujourd’hui convaincus qu’une consommation plus responsable doit aussi passer par une prise de conscience générale grâce à un partage d’information compréhensible et transparente sur l’impact de nos usages des produits numériques au quotidien. 

* Apple, Microsoft, Samsung, Alphabet, Tesla, Salesforce, Snap, Baidu, Spotify, Lyft, Square, Zoom, Twitter, Paypal, Netflix, Uber, Amazon, Tencent