Adopter la méthode Agile Scrum : quatre pièges à éviter

Fort de son succès, de nombreuses entreprises tentent de mettre en place la méthode agile et se confrontent à des pièges qui peuvent largement être évités. La mise en place d'une telle démarche n'est pas anodine et impose la définition d'une stratégie claire et structurée.

Avec l’émergence de projets toujours plus complexes les uns que les autres, un cadre d’organisation de projet agile s’est légitiment imposé. La méthode Scrum a été théorisée en 1995 et repose sur une structure itérative, incrémentale et adaptative.

On dénombres de multiples avantages sur l’application de la méthode Scrum dans le cadre de la gestion de projet agile :

  • Amélioration de la réactivité,
  • Gain en flexibilité,
  • Réduction du time-to-market,
  • Meilleure implication du client.

La méthodologie Scrum s’est largement imposée dans les entreprises et notamment dans les équipes de développement informatique pour délivrer un produit qui répond aux exigences du client.

Bien que cette méthode Scrum semble facile d’accès, elle demeure complexe à déployer dans les organisations présentant des hétérogénéités en termes de culture, de process, d’outillage.

Ainsi, on recense de nombreux échecs dans le déploiement des principes agiles qu’il est tout à fait possible d’éviter à condition de les prendre en compte bien en amont. Ci-dessous les quatre pièges à éviter dans le cadre d’une transition vers une méthode agile Scrum :

1. La méthode Scrum est partiellement mise en place

Le suivi d’une théorie s’avère complexe à suivre à la règle et il en va de même pour la méthode Scrum. La mise en place de cette méthode peut être néanmoins réadaptée suivant le contexte et la nature d’un projet et d’une organisation. Elle peut également être mixée avec une autre méthodo agile telle que XP, FDD etc. mais il est important de maintenir une place centrale aux valeurs et aux principes agiles recherchés. Les dispositifs hybrides doivent être maniés avec attention et répondre à un objectif bien défini afin de ne pas corrompre le cadre de la méthode Scrum.

En effet, l’erreur fréquemment découverte chez beaucoup de clients est l’application des principes Scrum comme les rôles, les rituels ou encore les artéfacts tout en conservant involontairement un modèle de structure classique de gestion de projet.

A titre d’exemple, nous constatons souvent le maintien du rôle du chef de projet, le suivi d’un planning séquentiel fixe, la non-effectivité des rôles de product owner et scrum master ou encore un détournement des rituels de mêlée quotidienne (fréquence, durée et déroulement). En agissant de la sorte, les bénéfices de l’agilité ne peuvent pas être dégagés et pire encore, un modèle inadapté est construit source de préjudices pour l’organisation.

2. La méthode Scrum est adoptée sans un motif légitime

On entend encore très régulièrement que la méthodologie agile est à privilégier dans le développement informatique et que les méthodes dites plus traditionnelles sont davantage à proscrire. Ces propos sont bien évidemment inexactes et de nombreuses études l’ont prouvées.

L’application de la méthode agile présente de nombreux inconvénients pouvant pénaliser une entreprise qui n’aurait pas pris le soin de réaliser une étude préalable sur le contexte, la culture, les technologies, les process déployés, le type de service développé etc.

L’intégration d’une méthodologie agile Scrum doit répondre nécessairement à des besoins d’amélioration. Retrouvez 3 axes intéressants à étudier pour une transition de son entreprise vers un cadre agile :

  1. Diagnostiquez la nature des projets et le niveau de compétence des équipes,
  2. Recensez les axes d’amélioration et les objectifs à atteindre,
  3. Définissez la manière dont la méthode Scrum permettra d’y répondre.

3. La méthode Scrum se résume au choix d’un logiciel dédié

Dans le cadre du développement de la méthode agile, de nombreux outils se sont imposés dans cette horizon comme Jira, Trello ou encore Asana. L’objectif judicieux a été de remplacer la méthodo agile traditionnelle avec les post-it accrochés sur les murs par un outil visant à centraliser l’ensemble de flux de travail des équipes.

L’erreur fréquemment constatée chez des clients est de croire entamer une démarche Scrum avec la formation de ses équipes à la manipulation et l’administration d’un outil tel que énoncé. Les principes agiles Scrum ne peuvent pas s’intégrer naturellement dans une organisation avec l’intégration et la manipulation d’un outil : il est avant tout un moyen pour appliquer la démarche.

L’adoption d’un outil dédié est une transition supplémentaire pour l’organisation nécessitant tout un travail de conduite de changement pour accompagner ses équipes à appliquer les principes agiles Scrum dans le cadre d’un outil.

4. La méthode Scrum n’implique pas la culture de l’entreprise

L’adoption de la méthodologie agile dans une organisation demande une évolution multidimensionnelle considérable et bouleverse la culture d’entreprise. On assiste à :

  • Une émergence de nouveaux rôles tels que le scrum master ou le product owner,
  • La disparition ou adaptation de rôles traditionnels comme le chef de projet, le PMO ou le manager,
  • Des instances projets usuels  sont remplacées par des rituels agile dont certains sont ouverts également au client comme la revue d’itération.

La mise en place de pratiques agile Scrum n’implique pas seulement une équipe projet, c’est tous les départements de l’entreprise qui y seront affectés comme les RH, la finance, les achats. C’est pourquoi il est important d’embarquer au plus tôt le management pour communiquer sur les bénéfices tirés par l’adoption d’une méthode Scrum au cœur de l’entreprise et ainsi réussir avec succès cette transition.

"Devenir #agile, facile !"… Pas vraiment. Si la méthodologie agile Scrum s’impose progressivement comme une référence pour la gestion de projet dans les entreprises, sa mise en place au sein d’une équipe reste complexe et source d’erreurs, bien souvent évitables.