Résilience des réseaux : du statut de police d'assurance à celui d'impératif business

Comment la résilience des réseaux, considérée jusqu'à il y a peu comme une police d'assurance, s'est imposée comme un véritable enjeu de la performance des entreprises ?

McKinsey nous rappelait récemment que l'adoption du numérique avait déjà fait un bond tant au niveau organisationnel qu’au niveau sectoriel, la part des produits numérisés ayant gagné sept ans d’un coup(1). Il n'est donc guère surprenant que cette vague sismique d'évolution des attitudes à l'égard de la numérisation ait également laissé des traces dans l'approche de la résilience des réseaux.

De l'ombre à la lumière

Par sa capacité à faire tourner les rouages de l'entreprise et à soutenir, en coulisse, la résolution des dysfonctionnements, la résilience des réseaux a toujours été considérée comme la police d'assurance des opérations commerciales. Les changements organisationnels que nous avons tous connus en 2020 ont cependant mis un terme à cette idée. Avec moins de ressources en place pour gérer les réseaux et la dépendance accrue à l'égard de l'infrastructure à distance pour soutenir le télétravail, le besoin de résilience de la part des réseaux a indéniablement émergé.

Aujourd'hui, les entreprises considèrent de plus en plus la résilience des réseaux comme un élément déterminant pour faciliter la continuité et soutenir la croissance de leurs activités. C’est simple ; l’utilisation généralisée de l'automatisation fait désormais partie intégrante du déploiement d'une solution de résilience réseaux. Les équipes informatiques, au-delà des architectes réseau et des ingénieurs en charge de la résilience des sites, y sont désormais sensibilisés. Conscients, du ROI garanti par ce type de solutions automatisées, les membres des conseils d'administration sont également de plus en plus enclins à investir.

Révéler le potentiel du retour sur investissement

La dépendance accrue à l'égard de l'utilisation des réseaux et des technologies numériques pour encadrer le travail à distance, ainsi que la nécessité - exacerbée par la pandémie - de maintenir un avantage concurrentiel témoignent de l’aspect préjudiciable de tout temps d'arrêt pour les entreprises qui ne tiendraient pas compte de la résilience.

Prenons pour exemple, l’industrie minière où la résilience est vitale. Les chargeurs autonomes sont de plus en plus utilisés pour pénétrer dans les puits où le minerai est déversé avant que les bennes ne soient rechargées. L’accès aux salles de serveurs souterraines étant particulièrement difficile et impossible après un dynamitage programmé, la correction de pannes peut s’avérer complexe. Une simple heure d'interruption de l’activité de la mine peut se traduire par une importante perte de production et de profit. Une gestion de réseau hors bande résilient connecté par une fibre dédiée permet ici un contrôle des dispositifs à distance pendant un temps d’arrêt minimal, avec un gain estimé jusqu'à une demi-journée et des économies substantielles. Le choix de l’automatisation prend ici tout son sens !

La pandémie aura accompagné une prise de conscience de l’importance d’un réseau robuste et agile dans le dynamisme de l’entreprise. Aujourd’hui, avec une distribution et une complexité de l’IT accrues, la résilience est aussi essentielle pour aider à lutter contre la pénurie de compétences informatiques qui pourrait ralentir les plans de transformation numérique de certaines entreprises. La complexité croissante résulte du passage aux réseaux définis par logiciel (SD-WAN), de l'informatique multi-cloud et de la croissance des réseaux de diffusion de contenu tels que ceux qui alimentent les plateformes OTT comme Netflix et Amazon Prime. La résilience des réseaux sous la forme d'un chemin d'accès hors bande dédié permet désormais de garantir la fiabilité de ces dispositions et d'augmenter le retour sur investissement grâce à des alertes en temps réel, un accès à distance sécurisé et une réduction drastique des temps d'arrêt.

L’adoption de nouvelles technologies

L'évolution vers une informatique de périphérie pourrait être la prochaine grande tendance. Le marché mondial devrait atteindre 10,96 milliards de dollars d'ici 2026(2). Dans ce contexte, la résilience des réseaux est à la fois le garant du déploiement d'instances sécurisées, robustes et dédiées de réseaux de périphérie et d’une présence de personnel technique sur site allégée.

L'opportunité croissante des réseaux de périphérie n'est qu'un aspect de la tendance à l'automatisation. Dans cette lignée, les réseaux hors bande résilients facilitent l'adoption de l'approvisionnement sans contact ou ‘day one’, permettant aux organisations d'installer ou de mettre à niveau automatiquement des logiciels clés avec une intervention manuelle minimale. Ils contribuent ainsi à améliorer leur posture de cybersécurité, qui pour les réseaux dédiés permettent également un accès sécurisé hautement contrôlé au réseau. Un aspect d'autant plus crucial que les cyber-attaques gagnent de plus en plus en sophistication et en impact.

Il est tout à fait clair que les opportunités de croissance des applications technologiques et les possibilités de retour sur investissement ont transformé la résilience des réseaux, qui est passée du statut de bienvenu à celui d'indispensable aujourd’hui. La transformation numérique ne cesse de s’étendre en entreprise, et la résilience sous-jacente d'un réseau hors bande servira de base à des opérations plus efficaces, à une diminution de la pression sur les ressources et à des économies massives. Une police d'assurance est quelque chose que l'on espère ne jamais avoir à utiliser, or la résilience des réseaux informatiques est aujourd’hui bel et bien un impératif de la performance des organisations.

(1) Etude McKinsey

(2) Etude Statista