Tenir le cap en cas de chocs, saisir les opportunités : les solutions open source sont plus pertinentes que jamais

Si ces 15 dernières années nous ont appris quelque chose, c'est bien de s'attendre à l'imprévisible. Comment les choix technologique peuvent renforcer la résilience des entreprises ?

Si ces 15 dernières années nous ont appris quelque chose, c’est bien de s’attendre à l'imprévisible. Peu de gens ont vu venir la crise financière de 2009, personne n'a vu venir le Covid. Chaque épisode prouve que ce qui a du sens aujourd'hui n'en aura peut-être pas demain. Ces événements peuvent avoir des conséquences considérables sur la vie des individus, sur les sociétés et sur les entreprises ; notamment sur la manière dont ces dernières peuvent contribuer à se protéger en cas de chocs. Ou, plus précisément, comment leur choix de technologie renforce-t-il leur résilience ?

L'argumentaire de la défense

Les chocs sont, par définition, inconnus. Alors, comment en atténuer les conséquences, lorsque ceux-ci sont imprévisibles ? La rapidité est souvent la réponse : il faut être capable de s'éloigner du risque avant qu'il n’engloutisse tout. Avoir le choix est le moyen de créer cette rapidité.

Toute entreprise bien gérée adopte déjà cette approche pour ses finances. Les réserves sont souvent constituées d'un mélange d'actifs et de devises afin d'atténuer l'impact de la perte soudaine de valeur de l'un d'entre eux, et les liquidités sont suffisantes pour permettre la diversification vers des investissements plus sûrs.

Lorsqu'une entreprise fait le choix d'un seul fournisseur, elle est soumise à son sort. Ainsi en cas de dysfonctionnement ou de mésentente elle se retrouve dans une impasse. À titre d’exemple 2e2, Nirvanix, Fusion étaient autrefois des entreprises réputées dans le domaine du cloud computing et du stockage, et elles ont malheureusement échoué. Une forte hausse des prix, une faille de sécurité ou l'arrivée d'un nouvel acteur innovant sur le marché sont autant d'éléments qui peuvent nécessiter des adaptations d’urgence , ce qui devient difficile dès lors qu’une entreprise est dépendante du fournisseur en place.

Lorsque les applications et les charges de travail peuvent se déplacer librement d'un environnement à un autre, cela permet aux organisations d'augmenter ou de réduire l'utilisation selon leurs besoins. C'est pourquoi une approche hybride de l'infrastructure - mélangeant sur site et cloud, mais également cloud privé et public, et enfin différents clouds publics - est devenue la stratégie la plus judicieuse ; l'infrastructure hybride étant complétée par des logiciels open source. Le fait de posséder les données sous-jacentes ne signifie pas seulement être en mesure de déplacer l'application vers une autre infrastructure ou de transférer les données dans une toute nouvelle application. L’open source permet l'agilité parce qu'il est animé par la communauté et les contributeurs individuels réagissent souvent plus rapidement à une crise que les grandes entreprises aux hiérarchies strictes et aux structures décisionnelles complexes.

L’innovation en avant

Heureusement, les chocs sont relativement rares. Les entreprises passent plus de temps à penser à l'offensive, et planifient en conséquence. La même combinaison de logiciels open source et d'infrastructures hybrides est parfaitement adaptée à l'innovation de première ligne.

Là encore, c'est la communauté de l'open source qui apporte de la valeur. La logique est simple : dans une pièce de 100 personnes, soutiendriez-vous une personne qui a toujours la meilleure idée, ou la force collective des 99 autres ? L'innovation ne se produit jamais en un seul endroit. L'open source donne accès à tout le monde et partout - plus d'esprits pour créer, plus d'yeux pour vérifier, plus de personnes pour soutenir.

L'innovation ne consiste pas à acheter les dernières nouveautés. Ce n'est ni pratique ni durable. Elle consiste à moderniser et à améliorer ce qui existe déjà. Être tributaire du fournisseur pour l’innovation, c’est être à la traîne. L'open source fournit le contrôle et l'interopérabilité qui favorisent un état d'esprit continu de "construire mieux" et, par conséquent, une approche plus proactive de la recherche de nouvelles opportunités commerciales. La technologie privée le sait. Google a Kubernetes et Flutter ; Microsoft a Azure Docs et VS Code ; AWS et Apple utilisent tous deux Linux.

Repenser la complexité

Plus une chose est importante, plus elle peut devenir complexe. Un environnement sur site, qui n'exécute qu'une poignée de logiciels, est simple et facile à gérer. Une infrastructure hybride avec adoption de logiciels open source à grande échelle se veut élaborée. Sans la bonne orchestration, la situation peut vite devenir confuse et coûteuse. L'orchestration supprime les limites, permettant le choix et l'échelle.

Il en va de même pour les technologies d'entreprise. Une plateforme d'orchestration élimine la complexité en garantissant que les logiciels (et les composants individuels des logiciels) peuvent interagir indépendamment de l'endroit où ils sont exécutés. C'est un élément crucial pour une modernisation efficace des applications. Il permet à une entreprise de remanier ou de reconstruire entièrement ses logiciels à l'aide de conteneurs et de micro services. Une couche d'automatisation par-dessus garantit le bon fonctionnement de l'ensemble.

La culture - la dernière pièce du puzzle

L'orchestration n'est pas simplement une question d'organisation et d'automatisation des produits et des politiques. En fin de compte, la technologie ne vaut rien sans l'appui des équipes qui l’adoptent et la rendent productive.

Alors, comment orchestrer ses équipes ? La réponse est la culture. Ou, plus précisément, une culture ouverte.

Il ne sert à rien de permettre le choix de la technologie sans permettre également aux collaborateurs de choisir. Voilà la définition de la culture ouverte, où la confiance dans les collègues est la règle par défaut et où les idées sont jugées sur leurs mérites, et non en fonction de l'ancienneté de celui qui les a suggérées. Les talents silencieux et leurs idées sont amplifiés. La diversité des connaissances et des expériences est le résultat logique. Pour bénéficier du contrôle et de l'agilité des infrastructures hybrides et des logiciels libres, il faut adopter une culture ouverte.

Une entreprise bien équipée pour surmonter les chocs et saisir les opportunités aura plus de succès qu'une entreprise rigide. Ne pas adopter l'open source et l'infrastructure hybride, c'est croire que nous sommes déjà à la fin de l'histoire, que nous avons vu toutes les péripéties que le monde et les marchés nous réservent. L'image que vous verrez, si vous regardez autour de vous, raconte une histoire très, très différente.