Big Data : des entreprises volontaires mais loin d'être équipées

Big Data : des entreprises volontaires mais loin d'être équipées Les entreprises françaises ont pris conscience de l'intérêt des projets Big Data. Mais la part d'entreprises équipées en technologies NoSQL ou Hadoop est encore très faible.

Big Data, j'y crois. Tel pourrait être le cri du cœur des entreprises françaises, qui sont de plus en plus nombreuses à s'engager dans des projets Big Data. Aujourd'hui d'ailleurs, les exemples d'entreprises françaises qui répondent à l'appel du Big Data et mettent en œuvre - de façon plus ou moins expérimentale - des technologies de traitement en masse des données ne manquent pas : SFR, Renault, Crédit Mutuel Arkea, Axa, etc. (lire l'article : Big Data, ces entreprises qui en profitent le plus).

Ayant eu l'occasion d'interroger plus d'une centaine d'entreprises françaises dans le cadre de sa vaste étude "Nouvelles perspectives d'exploitation des données clients avec le Big Data", le cabinet Markess International a ainsi pris le pouls du virage Big Data qu'elles sont en train de prendre. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que cela s'accélère, notamment grâce à des perspectives de bénéfices toujours plus importantes.

"Les entreprises sont tout à fait conscientes des bénéfices liés au Big Data. Selon notre étude conduite il y a quelques semaines, elles sont 42% à penser que cela leur permet d'analyser les données structurées, et 35% à croire que le Big Data peut gérer des nouveaux types de données. 32% d'entre elles à jugent aussi ces technologies utiles pour gérer la disparité des données et des sources d'informations", fait savoir Emmanuelle Olivié-Paul, directrice associée chez Markess International.

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Niveau d'intérêt des décideurs français envers le Big Data. © Markess International

Parmi les différents projets Big Data menés par les entreprises, il en est d'ailleurs un qui tient actuellement la corde : celui qui a trait aux données clients. Une situation qui ne doit rien au hasard, dans un contexte où les systèmes et objets connectés capables de faire remonter des données toujours plus nombreuses se multiplient (capteurs d'activité, compteurs intelligents...). Sans compter la remontée de données issues des canaux plus traditionnels (mails, support téléphonique, chat...).

"On remarque une forte disparité en matière de données clients, avec 26% des entreprises indiquant qu'elles sont de type nominative, 17% qu'elles proviennent d'interaction par mail et d'interactions sociales, 13% qu'elles proviennent de capteurs et sont de type comportementale ou encore 10% qu'elles proviennent de systèmes de géolocalisation", explique Emmanuelle Olivié-Paul.

Un taux d'équipement Hadoop et NoSQL qui ne dépasse pas 5%

Les entreprises ont beau être conscientes de l'intérêt du Big Data, ce n'est pas pour autant qu'elles ont mis en œuvre tous les moyens nécessaires pour en profiter. Ainsi, les technologies clés du Big Data semblent être à ce stade boudées par les entreprises. En effet, selon les chiffres de Markess International, le taux d'équipement des entreprises en 2013 en matière de technologies de bases de données NoSQL, d'entrepôts de données Hadoop ou encore de solutions d'analyse prédictive ne dépasse pas 5%.

Au-delà des outils, c'est surtout la philosophie du Big Data que les entreprises devraient cependant commencer à embrasser. Cela pourrait ensuite agir comme un levier permettant d'entrainer, par effet domino, une montée en puissance du taux d'équipement dans ces technologies.

"Le Big Data est considéré davantage comme un moyen plutôt qu'une fin en soi par les entreprises, le plus important pour elles étant d'atteindre des objectifs métiers ou stratégiques, par exemple en parvenant à augmenter une part de marché ou optimiser la qualité des données clients", conclut Emmanuelle Olivié-Paul.