Gouvernance informatique : un besoin accru en 2009

Le contexte international va accroître en 2009 la pression sur les budgets informatiques. Les DSI devront plus que jamais avoir recours à une démarche de gouvernance, notamment en matière de gestion des risques et de maîtrise des coûts.

De la crise interne du système bancaire à l’issue de l’élection présidentielle américaine, le contexte international va accroitre en 2009 l’exigence de compétitivité des entreprises ainsi que la pression sur les budgets informatiques. Plus que jamais, la gestion outillée des portefeuilles de projets permettra aux DSI d’apporter une véritable valeur ajoutée à l’entreprise et un conseil pertinent par rapport aux choix stratégiques qu’elle doit faire.

"Les vacances sont terminées". C'est ainsi que les hauts fonctionnaires de l'économie européenne (cités par Libération - 6 nov 08) commentent d'un même mouvement l'issue de l'élection présidentielle américaine et les retombées sur l'économie réelle de la crise interne du système bancaire. En 2009, les entreprises européennes devront vraisemblablement faire face à une concurrence internationale accrue par la volonté de relance de l'économie américaine. Mais elles devront aussi composer avec des ressources financières réduites.

Dans de nombreux secteurs, il convient également de s'attendre à de forts mouvements de consolidation, les acteurs du marché se regroupant pour éviter de disparaître. Ces perspectives pèsent d'ores et déjà fortement sur les dépenses informatiques, à l'heure où s'élaborent les budgets pour l'année qui vient. A cela s'ajoutent les conséquences spécifiques de la crise interne du système bancaire. Et celles-ci sont d'ores et déjà visibles. Aux Etats-Unis, le prochain secrétaire d'état au Trésor aura vraisemblablement pour première tâche de renforcer les dispositifs de contrôle des marchés et de gouvernance des entreprises. On peut imaginer que les entreprises doivent, assez rapidement, satisfaire aux exigences d'une directive Sarbane-Oxley bis, dont on connaît les conséquences sur l'informatique.

 

Des bonnes pratiques plus que nécessaires aujourd'hui

 

En matière de gouvernance informatique, les questions que soulève cette convergence d'événements ne sont pas nouvelles. Il a toujours été question d'aligner au mieux les objectifs IT sur les besoins réels du métier et sur la stratégie de développement de l'entreprise. La gouvernance implique également de mieux contrôler les risques, notamment réglementaires, ainsi que les coûts, et d'assurer le développement des compétences nécessaires à l'entreprise.

Le contexte actuel ne fait que souligner l'importance de ces bonnes pratiques de gouvernance pour la continuité de l'activité et la compétitivité de l'entreprise. Dans les faits, les entreprises ont le choix entre deux démarches.

L'une, passive, consiste à stopper l'ensemble des projets de développement ou d'évolution des applications, et réduire le budget aux seules charges d'exploitation de l'existant. La démarche active requiert toute l'expertise et la valeur ajoutée de conseil du DSI. Véritable fournisseur de service impliqué dans la réalisation de l'objectif stratégique de l'entreprise, il lui appartient de fournir aux dirigeants des indicateurs pertinents sur le coût, l'état d'avancement, la valeur ajoutée et l'importance pour le métier des projets en cours, mais aussi sur les gisements d'économies réalisables dans l'exploitation et la maintenance de l'existant, ou sur la bonne utilisation des compétences en fonction de leur rareté, de leur expertise, de leur coût, etc.

 

Préserver la connaissance des applications

La construction de ces indicateurs de gouvernance passe évidemment par une connaissance exhaustive du patrimoine applicatif. En réalisant un inventaire détaillé des applications déployées dans l'entreprise, puis une cartographie des processus métiers soutenus par ces applications, le DSI dispose d'un premier classement des applications selon leur adéquation métier.

Les critères principaux concernent la valeur ajoutée du processus métier servi, le degré de performance et d'adéquation de l'application à l'usage auquel elle est destinée, le risque d'obsolescence applicative et enfin, l'identification des dépositaires de la connaissance des applications (internes ou externes à l'organisation). Ce dernier indicateur est d'autant plus important qu'en temps de compression budgétaire, les prestataires externes de l'entreprise constituent plus naturellement une variable d'ajustement. Les missions de ces équipes externes à l'entreprise peuvent être interrompues plus facilement et plus rapidement, offrant à l'organisation la flexibilité budgétaire dont elle a besoin. Mais le risque de perte de connaissances vitales pour l'exploitation ou l'évolutivité d'une application s'en trouve accru.

 

 

Une démarche outillée pour ajuster les priorités de façon optimale

 

Au-delà des indicateurs, la valeur ajoutée du DSI repose par conséquent sur sa capacité à formuler des hypothèses sur la base de données fiables, pour offrir aux dirigeants de l'entreprise le choix d'options le plus large possible. Tout l'intérêt des plates-formes de gouvernance informatique réside précisément dans leur capacité à outiller le processus de définition des priorités stratégiques du SI.

En permettant une gestion intégrée des applications, de leurs liens avec le métier et des ressources nécessaires à leur maintenance ou leur évolution, ces solutions de gouvernance apportent plus de flexibilité et de réactivité pour ajuster en temps réel l'organisation et les priorités aux contraintes budgétaires de l'entreprise et à ses objectifs stratégiques.