Alliance VCE ou comment construire un cloud prêt-à-l’emploi

Fin 2009, les trois leaders du marché, EMC, Cisco et VMware ont formé l'alliance Virtual Computing Environment. Retour sur les points forts et perspectives liés à cette initiative.

Si l’on remettait des prix annuels pour les mots technologiques à la mode les plus utilisés à travers le monde, force est de constater que « cloud » serait sans aucun doute dans le TOP 5 l’année.

Comme tous les mots à la mode sont interprétés différemment en fonction des personnes, il est peut-être approprié de commencer cet article en précisant exactement ce que j’entends par cloud. « Cloud » ou encore « le cloud » est une abréviation acceptée qui désigne le cloud computing, à savoir l’informatique basée sur l’Internet, où matériel, logiciels, et informations sont fournis à la demande aux organisations, à l’image de l’électricité que nous consommons au quotidien.

La comparaison avec l’électricité est tout à fait justifiée dans la mesure où si un ménage peut économiser de l’argent en optimisant son utilisation de l’électricité, les sociétés peuvent réduire leurs coûts en optimisant leur utilisation du matériel, des logiciels et de l’information : telle est l’élément moteur derrière la montée en puissance du cloud.

L'informatique à la demande
Est-il rentable d'avoir des logiciels (que ce soit pour le traitement de texte, la gestion de base de données, la gestion des relations-clients ou la protection antivirus) installés sur chaque ordinateur personnel dans un bureau ? Les ordinateurs personnels n'utilisent pas les logiciels installés en permanence, donc, s'il existait un moyen de fournir des logiciels à chaque utilisateur du réseau lorsque le besoin se présente et uniquement pour la période d'utilisation, ne serait-ce pas là une utilisation plus efficace des dépenses informatiques ?

Telle est la logique derrière le cloud et cela s'étend au stockage de données, à la sauvegarde de données, au matériel à la demande (la mise à disposition aux utilisateurs de mémoire ou de puissance informatique qui peuvent être étendues ou restreintes selon leurs besoins). Si tout cela pouvait être fourni aux utilisateurs uniquement pour la période de leur utilisation et uniquement dans le cadre de leur utilisation, alors les entreprises pourraient réaliser de réelles économies.
Les avantages du cloud ne se limitent cependant pas à réduire les dépenses informatiques (grâce à l'utilisation plus efficace des investissements en capital et des licences), mais inclus également la centralisation de la politique informatique de l'entreprise. Les entreprises peuvent plus strictement appliquer leur politique informatique par le biais d'une interface et d'un site matériel uniques (par une forte consolidation) qui spécifie précisément quelles ressources matérielles et logicielles sont disponibles pour les utilisateurs.

 Solutions Ad hoc
Jusqu'à récemment, les sociétés souhaitant mettre en oeuvre une architecture cloud étaient à la merci de consultants et d'ingénieurs qui avaient, soit créé leur propre système à partir de zéro, soit reconstitué une solution en modifiant ou en étendant l'existant logiciel et matériel d'une société. Le problème est que chaque solution était soit unique, soit spécifiques aux experts qui l'avaient installée, obligeant souvent une société à rester liée aux experts en question. En outre, les correctifs et ajouts étaient problématiques en raison de l'absence de systèmes normalisés d'une entreprise à l'autre.

Les éléments essentiels d'une architecture cloud sont : les serveurs (qui fournissent la puissance de calcul), les réseaux (qui fournissent la connectivité et répartissent le trafic) et le stockage (pour les données). Cloud étant la fusion des trois en une seule solution. Une percée importante dans la technologie cloud s'est produite lorsque VMware a commercialisé une technologie de virtualisation (un autre prétendant au podium des mots technologiques à la mode), ce qui a permis une augmentation considérable de l'efficacité matérielle, supprimant ainsi les éventuels goulots d'étranglement pour les systèmes cloud à grande échelle. 

En construisant les infrastructures de cloud, les consultants n'ont pas créé leur propre serveurs réseaux ou stockage de données, ils les ont simplement achetés auprès de leurs fabricants respectifs, les ont assemblés, y ont ajouté des logiciels avant d'installer la solution finalisée avec le client. Compte tenu de cette situation pour le moins désordonnée, cela n'était qu'une question de temps avant que les fabricants de composants leaders voient un avantage concurrentiel à fournir une solution pré-intégrée : c'est ainsi que le cloud prêt-à-l'emploi a vu le jour.

La combinaison des principaux acteurs
Vers la fin 2009, les trois leaders du marché, EMC (Stockage), Cisco (serveurs et réseaux) et VMware (virtualisation logicielle) ont formé ce qui s'est fait connaître sous le nom d'alliance Virtual Computing Environment, soit l'alliance VCE.

Les fruits de cette collaboration sont des offres packagées d'infrastructure Vblock (Vblock pour faire court) qui correspondent à des offres de centre de données intégrées, testées et validées, associant les logiciels de virtualisation de VMware, les réseaux unifiés, la sécurité et le traitement informatique de Cisco, ainsi que les technologies de stockage, de sécurité et de gestion d'EMC, tous garantissant la responsabilisation des fournisseurs de bout en bout.

Vblock se décline en trois variantes (Vblock 0, Vblock 1 et Vblock 2; fournissant respectivement de 300 à 800, de 800 à 3000 et de 3000 à 6000 machines virtuelles) et est extensible de sorte que toute solution de cloud peut être fournie en utilisant Vblock tel un bloc de construction. En collaborant, les trois fournisseurs de produits gagnants ont créé un produit normalisé qui est soutenu par les principaux acteurs et mis à disposition par un écosystème de partenaires qualifiés.

Intérêt instantané pour le cloud prêt-à-l'emploi
Grâce à la normalisation et à la standardisation des composants, l'alliance VCE facilite la rapide adoption du cloud dans l'économie mondiale et fournit une plate-forme et une orientation pour l'innovation partenaire, qui ne peut que bénéficier à la technologie du cloud. 

L'intérêt pour Vblock est fort. Si vous deviez choisir les composants de votre architecture de nuages les plus reconnus, vous choisiriez probablement EMC, Cisco et VMware indépendamment. Être en mesure d'acheter les trois dans une solution pré-combinée s'avère donc extrêmement convaincant. N'avoir qu'un seul interlocuteur en termes d'assistance et de gestion pour cette combinaison est d'autant plus intéressant.

En outre, étant donné que le cloud est une technologie relativement nouvelle, vous pouvez deviner pourquoi les entreprises préfèrent acheter une intégration reconnue, testée et éprouvée plutôt que de prendre le risque d'installer un système ad hoc conçu « sur mesure ». La nature prêt-à-l'emploi de Vblock représente un gain de temps d'installation, économise les dépenses de réparation, les ressources humaines informatiques et réduit sensiblement le risque commercial.

Défis possibles
L'écueil possible d'une solution prête-à-l'emploi est que, dans sa forme la plus simple, il est possible que les capacités offertes se révèlent supérieures aux besoins réels de l'entreprise, laissant ainsi des ressources inutilisées. L'alliance VCE a développé ses solutions prêtes-à-l'emploi sur la base d'un grand nombre d'études de marché, qui ont pour ainsi dire définies les tailles de Vblock 0, Vblock 1 et Vblock 2, mais on ne peut évidemment pas ignorer qu'une entreprise isolée puisse rester en deçà du niveau d'utilisation le plus basique.

La possibilité d'acheter une solution de cloud prêt-à-l'emploi laisse sans réponse la question de savoir si une entreprise devrait construire son propre cloud (privé) ou si elle devrait utiliser un service hébergé (public). Un service hébergé évite des dépenses de capital considérables avec des frais de compte de résultats minimisés, mais ne permet pas à l'entreprise d'économiser autant d'argent à long terme. La question trouve souvent une meilleure réponse auprès des comptables et des auditeurs qu'auprès des responsables informatiques.

Parce que le cloud prêt-à-l'emploi est une technologie nouvelle et complète il convient de noter en outre que l'adoption de celle-ci peut exiger des sociétés de mettre à jour une grande partie de leur équipement existant étant donné que certaines unités se retrouvent en surnombre. Précisons que le cloud prêt-à-l'emploi doit permettre des économies à court et long termes, mais potentiellement à un coût initial de remplacement plus élevé pour la mise au rebut d'équipement obsolète. 
S'agissant d'une solution tout en un, les clients devraient également examiner si ils prennent des risques avec un seul point de défaillance ou avec des produits redondants car un tel événement pourrait menacer l'ensemble d'une solution.

Dans le cas de Vblock cependant, les clients bénéficient d'une assistance qui couvre l'ensemble du produit pré-testé et intégré. Le remplacement des composants est donc plus garanti que pour les composants qui constituent une solution d'infrastructure de cloud ad hoc.   

Regarder vers l'avenir
Alors que le cloud prêt-à-l'emploi devient le point d'entrée principal pour les technologies de cloud et que l'adoption s'accélère, tout laisse à penser que de nouveaux développements et améliorations devraient voir le jour. Cela signifie que de plus en plus d'entreprises seront en mesure de tirer parti de la virtualisation sécurisée, conduisant à un changement radical en matière d'efficacité des centres de données. 
En vertu de sa simplification, le cloud prêt-à-l'emploi donne souvent lieu à des économies en termes de refroidissement et d'alimentation en comparaison des systèmes existants et des architectures de cloud alternatives. Il est probable que ces économies auront tendance à encore s'accentuer à l'avenir. La technologie étant en phase de perfectionnement, l'intérêt pour les solutions de cloud prêt-à-l'emploi devrait encore augmenter.

Un avenir prometteur
En conclusion, nous devrions nous féliciter de l'arrivée et de l'adoption du cloud prêt-à-l'emploi. Avec EMC, Cisco et VMware collaborant pour apporter des solutions de cloud tout-en-un et à la pointe, cette technologie a un bel avenir devant elle, ce qui est tout à l'avantage de l'efficacité globale des entreprises et de la sécurité des données.
Les solutions prêtes-à-l'emploi sont à la fois opportunes et nécessaires compte tenu de la prédominance mondiale de solutions ad hoc qui nécessitent des capacités internes toujours plus conséquentes pour commissionner, gérer et au final remplacer. 
Les solutions de cloud prêtes-à-l'emploi garantissent des démonstrations facilitées et une validation de principe pour les solutions proposées par les consultants, ce qui signifie que les prospects peuvent être assurés que ce qu'ils achètent répond exactement à leurs exigences. C'est d'ailleurs ce qui va certainement contribuer le plus fortement à l'adoption du cloud.

Le cloud n'est plus seulement un concept, il est déjà disponible, en vente et prêt-à-l'emploi.