Les atouts de la gouvernance des données en 2017

En 2016, la gouvernance des données a pesé lourd sur les épaules des entreprises et le mot « conformité » a même donné quelques sueurs froides aux responsables de la data. Des réglementations Bâle 1 à MiFiD II en passant par Sarbone Oxley, les exigences de conformité explosent.

Le Règlement européen Général sur la Protection des Données (RGPD), définissant les droits des citoyens européens quant à la confidentialité et la protection des données personnelles, est la dernière directive en date. Ce règlement entrera en vigueur en mai 2018 et concernera toutes les entreprises fournissant des services aux citoyens européens. Même si une organisation ne dispose d'aucun bureau européen, elle pourra quand même faire l'objet d'enquêtes ou de poursuites. Ces entreprises encourent des amendes pouvant s'élever jusqu'à 4 % de leur chiffre d'affaires annuel mondial total en cas de non conformité.

La gouvernance efficace des données est plus importante et plus complexe que jamais. Le problème est multiple, notamment les données des entreprises qui prennent de plus en plus de place et deviennent ingérables, sans oublier les informations disparates et les nombreux silos. Les fusions et acquisitions compliquent encore les choses en multipliant les silos et en distribuant des copies multiples de données au sein de ces derniers. En résulte une multitude de problèmes d'intégrité des données.

Cependant, la capacité d'agrégation des données à partir de sources disparates est un composant essentiel de l'environnement réglementaire actuel. Si les données ne peuvent pas être intégrées efficacement pour être facilement localisées, questionnées et analysées, elles ne sont pas utiles à l'entreprise.

La plupart des entreprises ne disposent pas d'une vue à 360° de leurs données et ne bénéficient pas des atouts de cette vision exhaustive. Cela inclut notamment des informations précieuses et potentiellement génératrices de revenus concernant leurs processus commerciaux et les préférences de leurs clients. Les entreprises peuvent également s'épargner des amendes importantes en ordonnant leurs données pour qu'elles soient conformes aux réglementations actuelles et émergentes.

Pour toutes sortes de raisons, les entreprises échouent dans leurs efforts de gouvernance des données. Beaucoup ne disposent pas de la traçabilité et de la source des données qu'elles analysent.  Il ne s'agit pas d'un nouveau problème : si les données intégrées au système sont mauvaises ou erronées, les résultats des recherches ultérieures ne pourront pas être fiables.  Les experts passent beaucoup plus de temps à collecter et préparer des données incontrôlables, 50 à 80 % de leur temps, qu'à identifier de manière productive des modèles et des liens au sein des volumes de données. 

Le stockage  de données hétérogènes n'est pas compliqué mais ces données ne sont utiles que si elles sont disponibles, si elles peuvent être interrogées et si les utilisateurs peuvent visualiser facilement la source des données. Si les entreprises ne peuvent pas répondre aux questions concernant leurs données (selon quels accords elles ont été collectées, lesquelles sont confidentielles, etc.), elles encourent de lourdes amendes, une dégradation de leur image de marque, une fuite des données clients ou employés ou une perte de propriété intellectuelle.

En mettant de l'ordre dans leurs nombreux silos et en appliquant des capacités de gestion des métadonnées à leur lac de données, les entreprises peuvent révolutionner leur approche en matière d'informations.

Cette année, les stratégies de gouvernance de données ont amorcé un changement. De nombreuses entreprises commencent à reconnaître que la gouvernance des données peut être source de valeur pour leurs activités.  Par exemple, plusieurs organisations, notamment l’OCDE, ont relevé les défis d'intégration de données complexes d'aujourd'hui. À l'aide d'un hub de données opérationnel, construit sur une base de données NoSQL  flexible, elles profitent désormais des avantages du Big Data, de la sémantique et de l'inférence pour accéder à des informations essentielles. Cette stratégie leur permet également de s'adapter à un système réglementaire international complexe en constante mutation.

Éditeur de tout premier plan dans le domaine des politiques économiques et sociales, l'OCDE a développé une plateforme, à la fois agile et rentable, de mise à disposition d'informations et a réalisé son premier projet, l'intégration de 4 700 résumés de livres en 30 langues, en moins de six mois. Parallèlement ont été mises en place les bases d'une innovation continue et l'ingestion rapide de données d'autres contenus, dont 22 000 livres.  En construisant un hub de données opérationnel, l'OCDE peut rassembler et ré-utiliser son contenu sur des plateformes en ligne plus rapides et moins chères qu'auparavant. Ses données, métadonnées et contenus exhaustifs sont plus facilement interrogeables.

Une autre entreprise, ABN AMRO, intègre de vastes quantités de données non-structurées et structurées dans un entrepôt centralisé unique et facilement gérable de données opérationnelles. Le suivi cohérent et transparent de tous les ordres et événements transactionnels permet à ABN AMRO d'assurer sa conformité vis-à-vis des exigences internes et externes de reporting de manière rapide et flexible, maintenant et à long terme.

La mise en conformité a donc bien des avantages en 2017.  La gouvernance de données ne représente pas seulement une contrainte pour les entreprises, elle permet également de créer de la valeur. Les entreprises utilisant les bonnes démarche et technologies pour optimiser la valeur de leurs données disposeront d'un avantage compétitif certain en 2017 et dans les années à venir.