L’ECM est-il vraiment mort ?

En 2017, la transformation de l’enterprise content management en services de contenu figurait parmi les sujets d’actualité. Quel est l'impact de ce nouveau concept sur le marché ?

Les entreprises produisent de plus en plus de contenus devant être exploités et délivrés de manière sécurisée pour créer de la valeur. C’est ce qui explique que la transformation digitale  s’inscrit désormais à l’ordre du jour des réunions de tous les comités de direction d’entreprises. Mais était-il nécessaire de modifier le terme Enterprise Content Management (ECM) par plateformes de services de contenu (CSP) pour refléter l’évolution dans la manière de créer, utiliser et partager le contenu en interne comme en externe ?

Inutile de chercher très loin pour comprendre pourquoi la numérisation des documents s’est transformée en ECM. Cependant, l’ECM était-il prêt, à son tour, à être mis de côté ? L’explosion du volume de données dans le cloud et l'apparition de fonctionnalités de recherche toujours plus puissantes et sophistiquées amènent effectivement à y penser. Malgré tout, Gartner a pris tout le monde de court en remplaçant le terme d’ECM par “Services de Contenu”. 

Les entreprises qui n’avaient pas anticipé cette évolution sont restées sans voix, inquiètes des investissements importants réalisés en matière d’ECM et de l’importance de ces technologies dans leurs feuilles de route. Si l’ECM est mort, par quoi allait-t-il être remplacé ?

Quant au secteur, la réaction a été virulente, l’ECM s’étant imposé comme un terme de référence sur le marché. Afin de mieux comprendre cette situation, étudions l’évolution du secteur jusqu’à ce tournant décisif.

L’ECM : séduisant, mais ne tenant pas ses promesses

Introduit au début des années 2000 par l'AIIM (Association for Information and Image Management), le concept d’ECM intégrait l’idée d’une gestion de documents plus intelligente et étendue. Si l’ECM n’était pas un terme très répandu, il s’est peu à peu imposé en standard de la gestion de contenu au sein des entreprises. Cependant, l’ECM n’a jamais réellement été une solution se suffisant à elle-même. Généralement, les entreprises utilisaient plusieurs systèmes ou répertoires pour gérer leur contenu et ces solutions disparates étaient souvent déconnectées les unes des autres, rendant presque impossible la gestion de l’ensemble de leur contenu en un seul et même endroit. 

L’utilisateur avant tout

Aujourd’hui, nous assistons à une transition des systèmes traditionnels on-premise, vers des solutions s’adaptant aux besoins et modes de travail des utilisateurs - une solution souple, flexible, intuitive et en évolution constante.

Réorganiser les rôles

Pour répondre aux besoins des entreprises numériques, une plateforme de service de contenu doit être indépendante des référentiels et capable de gérer des informations stockées au sein de systèmes hétérogènes. Intégrée au coeur des systèmes métier, elle doit permettre à l’entreprise de transformer son information en un outil majeur de prise de décision. Cependant, l’ECM ne va pas disparaître aussi rapidement. On peut envisager que les solutions de type ECM continueront à fonctionner comme une infrastructure ou une “commodité” sous-jacente, mettant le contenu à disposition selon les besoins. Toutefois, cette situation ne pourra être envisagée dans le cas des solutions ECM développées avant l’ère des SMAC (réseaux sociaux, mobile, outils analytiques et cloud)  - elles ne sont tout simplement pas assez évolutives, capables de se connecter ou de délivrer le contenu comme il doit l’être. Alors que pour les plateformes de services de contenu, ce sont des attributs par défaut.

L’ECM est-il mort ?

L’annonce de la fin de l’ECM a certainement généré de nombreux débats. Il est cependant certain que les exigences du marché se sont accrues, revendiquant des capacités plus modernes, évolutives et connectées. Si cette évolution a mené à la transformation du terme d’”ECM” en “Plateforme de Services de Contenus”, ce que nous devons retenir est que quel que soit le nom qu’on lui donne, les entreprises ont besoin, aujourd’hui plus encore, de gérer leur contenu de manière plus efficace et sécurisée afin d’en tirer de la valeur.