Plus de 24 000 suppressions d'emplois annoncées chez HP

Afin d'intégrer l'activité de services informatiques d'EDS, HP va supprimer 24 600 emplois dans le monde, dont la moitié aux Etats-Unis. Pour les salariés européens, il faudra attendre le 25 septembre pour être fixé.

On ne devient pas numéro deux des services informatiques sans consentir à quelques sacrifices. C'est ce qu'ont découvert les salariés de HP et EDS lors de la conférence du patron de Hewlett-Packard, Mark Hurd. Après le rachat en mai dernier pour plus de 13 milliards de dollars d'EDS, des rumeurs de suppressions de postes faisaient déjà surface. Elles ont cette fois été officiellement confirmées.

Et Mark Hurd est même allé au-delà des attentes des analystes en annonçant la suppression de 24 600 emplois, soit 7,5% de l'ensemble de son personnel (salariés de HP et de EDS compris). Cette restructuration s'échelonnera sur trois ans. Le P-DG du plus grand groupe informatique mondial se veut rassurant, puisqu'il déclare que des emplois seront crées dans son activité de services. Une création d'emplois présentée comme équivalente à la moitié des suppressions.

Mark Hurd ne précise toutefois pas où ces nouveaux emplois verront le jour. La tendance actuelle en matière de services informatiques privilégie plutôt les pays traditionnels de l'offshore, en raison des coûts salariaux réduits (Inde, Chine, etc.). Une stratégie qui confirmerait les démarches déjà entreprises par EDS au cours des précédentes années. En 2005, EDS faisait ainsi part de sa volonté de délocaliser 17 centres de support d'Amérique du Nord et 4 en Europe vers l'Inde.  

1,8 milliard de dollars d'économies annuelles

Si des précisions doivent encore être apportées sur ces créations de postes, on en sait en revanche un peu plus (mais toujours peu) sur les pays concernés par les réductions d'effectifs. Pour près de 50%, elles concerneront les Etats-Unis. En Europe, il faudra attendre les 24 et 25 septembre et la tenue d'un conseil d'entreprise exceptionnel à Londres. HP pourrait alors estimer le nombre des suppressions d'emplois sur le vieux continent.

Dans un contexte marqué par la crise financière et des menaces de récession économique, le dirigeant d'HP a voulu rassurer, notamment les actionnaires, sur la santé du groupe. Et si dès le 4e trimestre, le programme de restructuration se caractérisera par l'inscription d'une charge de 1,7 milliard de dollars, HP anticipe sur le gain de ces grandes manœuvres : 1,8 milliard de dollars d'économies annuelles.

Mark Hurd s'est quoi qu'il en soit efforcé de se montrer confiant et de convaincre les investisseurs et actionnaires, notamment sur la capacité de l'entreprise à mener à bien l'intégration d'une société comme EDS forte de plus de 140 000 salariés. L'acquisition de Compaq en 2001 avait pourtant posé quelques soucis aux dirigeants d'HP.

Mais le patron du groupe pourra s'appuyer sur son expérience en matière de conduite de plans de restructuration et de réduction des coûts. En 2005 déjà, il a en effet lancé une première vague de 15 000 suppressions d'emplois, dont 1 240 en France. En termes de retour sur investissement, Mark Hurd espère de l'activité de services qu'elle représentera entre 11 et 13% de la marge opérationnelle d'HP en 2010 et entre 13 et 15% en 2011. En revanche le groupe a revu à la baisse ses prévisions en 2009 : 9 à 10% de la marge, contre 13 à 14% dans une précédente estimation.