Les SSII entament la rentrée avec la gueule de bois

Sopra et Altran ont publié leurs résultats financiers pour le semestre écoulé. Afin de compenser le recul de leur activité, elles se sont mises en ordre de bataille pour faire la chasse aux coûts.

La poignée d'acteurs IT qui est parvenue à tirer son épingle du jeu au 1er semestre (lire l'article du 27/08/2009) ne semble être que l'exception qui confirme la règle. Car les conséquences de la crise sur leur santé économique sont loin d'être terminées.

Dernières victimes du contexte économique actuel : Sopra, Altran et Prologue. Plusieurs points communs rapprochent en effet ces acteurs, à savoir des revenus au 1er semestre 2009 en baisse et l'activation - voire l'accélération - des plans de restructuration et de réduction des coûts de structure entamés en début d'exercice.

Ainsi, Sopra a vu son chiffre d'affaires semestriel chuter de 549,6 à 544,8 millions d'euros sur 1 an, pour un résultat net coupé en 2, à 10,8 millions d'euros. Conséquence directe : le résultat net de base par action a fondu à 0,92 euro contre 2,12 euros en fin de 1er semestre 2008.

Pour autant, les différents métiers de Sopra ne sont pas touchés uniformément par la crise. Alors que ses branches édition (Axway) et conseil en management (Orga Consultants) affichent des reculs respectifs de 14 et 23,1%, son activité Intégration de Systèmes et Solutions (ISS) France ressort en hausse de 2,8%, à 353,2 millions d'euros.

Les coûts de restructurations et des dépréciations exceptionnelles ont lourdement pesé dans les comptes d'Altran

Conscient d'être dans une mauvaise passe, Sopra a préféré jouer la carte de la rationalisation de son tissu de partenaires en le réduisant de 16%. En dépit d'une perspective de chiffre d'affaires global sur 1 an en retrait de 3 à 4%, le groupe prévoit cependant toujours une marge opérationnelle courante supérieure à 7%. Une annonce qui a permis de rassurer le marché et soutenir le cours de l'action, en hausse de plus de 2% en milieu de séance. 

Une confiance qu'Altran n'a en revanche pas obtenu des marchés, l'action du cabinet de conseil en technologies ayant fait l'objet d'un lynchage boursier (-8,2% également en milieu de séance). Il faut dire que la publication de ses semestriels n'ont pas eu de quoi les rassurer.

Avec un chiffre d'affaires semestriel en baisse de 13% à 721,1 millions d'euros et un résultat net, plongé dans le rouge (-30,2 millions d'euros contre un bénéfice de 6,9 millions d'euros en 2008), la situation financière d'Altran s'est sérieusement dégradée. Et ce, alors qu'Altran a réduit ses charges d'exploitation de 59 millions d'euros sur les 6 premiers mois de l'année.

Mais c'était sans compter sur le poids de ses coûts de restructurations et des dépréciations exceptionnelles dues aux écarts d'acquisitions de 12,1 millions d'euros. La SSII entend tout de même améliorer son niveau de profitabilité et sa marge opérationnelle (réduite à 1,2% au premier semestre 2009) en renforçant son plan de restructuration, Action4.

La chasse aux coûts est également ouverte pour Prologue, dont le chiffre d'affaires semestriel a reculé de 17% sur 1 an à 13,5 millions d'euros. L'intégrateur, qui avait déjà entamé un plan de réduction de ses charges de personnel (0,3 million d'euros) et de sous-traitance (0,4 million d'euros) au 1er semestre, compte d'ailleurs bien le renforcer.

Encore faut-il toutefois que ce levier soit suffisant pour sortir le résultat net du rouge. Prologue l'ayant vu s'enfoncer à -0,7 million d'euros (contre un bénéfice de 0,7 million d'euros en 2008), tout comme sa trésorerie nette qui en 1 an est passée de 2,3 à 0,6 million d'euros.