Thierry Meynlé (Divalto) "Le salut des ERP ne viendra pas du SaaS"

Les entreprises du middle-market n'ont pas été épargnées par la crise. Malgré le décalage des projets ERP du 1er semestre, les signaux de reprise arrivent en cette rentrée.

La crise a-t-elle remis en question les projets ERP des entreprises de taille moyenne ?

Il est tout d'abord difficile pour quiconque de dire que la crise dans le secteur des progiciels est terminée. Nous le constatons à notre niveau : alors que nous étions habitués à des taux de croissance compris entre 20 et 30%, on table sur une croissance à un seul chiffre pour l'ensemble de notre exercice 2009.

On a surtout senti un frein très fort en début d'année avec beaucoup de projets gelés, très peu de nouveaux projets et des cycles de vente ralentis et des reports d'implémentation. Mais depuis le retour de congés, on sent que l'activité repart, avec un nombre de demandes et de contacts entrants en très forte hausse. Ils atteignent même un nombre jamais atteint jusqu'alors, ce qui est très encourageant pour la suite.

Mais ne rêvons pas trop, il faudra du temps pour que ce regain d'activité se traduise concrètement en termes de chiffre d'affaires qui ne devrait pas se répercuter avant 2010. La crise a touché tout le monde mais nous l'a percevons comme une opportunité car beaucoup d'entreprises ont cherché à réduire leurs coûts logiciels et à se détourner des solutions coûteuses des grands éditeurs du marché.

Percevez-vous l'essor des ERP en mode SaaS comme une opportunité ou une menace ?

"L'arrivée sur le marché de Business ByDesign 2.0 a le mérite de crédibiliser notre offre SaaS"

Notre offre SaaS est présente sur le marché depuis 2006 et c'est pour nous un créneau stratégique, nous en sommes convaincus. Mais nous ne pensons pas pour autant que le salut des ERP viendra du SaaS. Aujourd'hui, on assiste à un phénomène très médiatisé, mais dans les PME, la demande reste pour le moment encore très faible et les réticences encore très fortes.

Néanmoins, le SaaS est un mode de commercialisation très adapté pour une offre progicielle modulaire telle que la gestion des ressources humaines, des notes de frais, de la relation client ou encore de l'échange des données informatisées.

Mais pas dans le cadre d'un ERP complet qui se prêtera au mieux à l'externalisation et à l'hébergé, et moins pour le SaaS. Les PME réfléchissent également en termes de coût financier, et force est de constater qu'elles sont loin du compte. Cela ressemble à l'éternel débat entre le fait de devenir propriétaire ou de continuer à rester locataire. Sur le long terme, elles sont beaucoup moins certaines de s'y retrouver.

L'arrivée de nouvelles offres sur le marché comme celle d'SAP avec Business ByDesign a cependant le mérite de crédibiliser notre démarche, mais nous gardons les pieds sur terre. Aujourd'hui, nous comptons une cinquantaine de clients pour près de 400 utilisateurs de notre ERP en mode SaaS, à comparer aux 400 nouveaux clients que nous signons chaque année et aux 5 000 utilisateurs qui choisissent notre offre ERP en acquisition de licence.

Quel bilan tirez-vous du rachat des activités progicielles du CTEDEC ?

Un an et demi après,  il est très positif. Cela nous a permis d'améliorer et de renforcer la couverture fonctionnelle de nos offres et d'avoir un ERP très puissant pour répondre aux besoins des PME et PMI. Aujourd'hui, nous restons également à l'écoute des opportunités afin de développer notre réseau de 150 partenaires intégrateurs, car nous souhaitons plus que jamais conserver notre canal de distribution indirecte.

En parallèle de la disponibilité d'une version de notre ERP pour environnement system-i d'IBM, nous allons aussi veiller à ce que notre ERP soit toujours facilement verticalisable en continuant à livrer 80% de son code et proposer une intégration native aux suites bureautiques Office et OpenOffice.

Thierry Meynlé est directeur général de Divalto.