Microsoft détruit 800 postes et dépasse sa prévision de licenciements

En dépit d'un chiffre d'affaires trimestriel supérieur aux attentes des analystes, Microsoft a de nouveau licencié. 800 postes ont cette fois été supprimés après les 4 400 du début d'année.

Steve Ballmer aura tenu parole. Malheureusement. La firme de Redmond vient en effet d'officialiser la prédiction de son P-DG qui n'excluait pas en mai dernier de nouvelles coupes sombres dans ses effectifs après avoir déjà mis sur le carreau plusieurs milliers de salariés.

Les choses s'annonçaient en fait mal pour eux dès le mois de janvier. A cette époque, Microsoft avait alors annoncé une première salve de licenciements de 1 400 personnes pour inaugurer un plan massif de réduction d'effectifs qui initialement en prévoyait 5 000, sur les 91 000 collaborateurs que compte le groupe. Prévu de s'étaler sur 18 mois, il aura finalement suffit de 11 mois à Microsoft pour le réaliser.

Après les 1 400 licenciements de janvier et les 3 000 annoncés au mois de mai dernier (lire notre article), on aurait pu penser que, proche de la barre fatidique des 5 000 licenciements, Microsoft en resterait là. Mais il n'en a rien été. Au contraire même, puisque Microsoft a dépassé ses prévisions les plus sombres en annonçant la suppression de 800 postes supplémentaires, soit 200 de plus qu'escomptés.

Un plan de licenciements qui contraste avec un chiffre d'affaires trimestriel bien accueilli par le marché

Une fois n'est pas coutume, cette vague de licenciements ne fera pas dans le détail : toutes les branches d'activité et zones géographiques de Microsoft seront touchées. 2009 est donc bel et bien une année noire de l'emploi pour Microsoft, la toute première fois de son histoire.

En parallèle, un plan drastique de réduction des coûts est mené qui concerne de nombreux domaines (administratif, frais généraux...) mais également la R&D qui voit son enveloppe budgétaire amputée de 300 millions de dollars à 2 milliards de dollars, contre 2,3 milliards de dollars à même période l'année dernière.

Plusieurs facteurs laissaient cependant espérer un infléchissement de la politique de licenciements de licenciements de la firme de Redmond. A commencer par un chiffre d'affaires ayant dépassé les prévisions du marché de 500 millions de dollars. Alors que le consensus tablait sur un chiffre d'affaires trimestriel de 12,4 milliards de dollars pour son 1er trimestre fiscal 2010, ce sont finalement 12,9 milliards de dollars qui ont été réalisés.

Des revenus certes en-dessous des 15,06 milliards de dollars réalisés un an auparavant mais qui laissent entrevoir quelques bonnes surprises avec notamment des ventes plus que satisfaisantes en provenance du segment de marché jeux-vidéo Xbox 360. Mais il est vrai qu'avec un résultat net de 3,57 milliards de dollars, en recul de 18,3% sur 1 an, une nouvelle pilule de licenciements est sans doute apparue de nouveau nécessaire aux yeux de Microsoft. 

L'horizon IT devrait cependant s'éclaircir en 2010 et lui permettre ainsi qu'à d'autres grands acteurs durement touchés par la crise (Oracle-Sun, IBM...) de renouer avec le chemin de l'embauche. Au-delà des indicateurs macroéanomqiues qui commencent à rebasculer dans le vert, un rayon de soleil est en effet venu du cabinet d'études Gartner qui prévoit pour 2010 un retour à la croissance des dépenses II de l'ordre de 3,3%. Lorsqu'elles se réalisent, les prédictions ne sont pas uniquement porteuses de mauvaises nouvelles.