Penguin Update de Google : ce que l'on sait

Penguin Update de Google : ce que l'on sait Matt Cutts, porte-parole du moteur, a donné de nouvelles indications sur le fonctionnement du filtre. Des enseignements peuvent aussi être tirés des premiers retours d'expérience des sites visés.

Deux semaines après avoir provoqué un petit séisme avec sa mise à jour "baptisée Penguin Update", Google s'est un peu expliqué. Son porte-parole, Matt Cutts, a répondu aux questions du journaliste Danny Sullivan de SearchEngineLand.com.

 

Penguin Update est un filtre pénalisant des pages de site dans les résultats de Google

Quelques informations ont été données. D'abord, Penguin Update est un filtre, comme l'est Google Panda. Cela veut dire que Google l'active de temps en temps (une fois toutes les six semaines, à peu près, pour Panda par exemple). Selon cette logique, à en croire Google, un site qui se serait fait pénaliser par Penguin devrait donc attendre le prochain déploiement pour voir la sanction levée.

Ensuite, Matt Cutts n'a pas voulu dire à Danny Sullivan si la pénalité s'appliquait à un site, c'est-à-dire à une IP (comme Panda) ou à des pages. L'expert SEO Paul Sanchès, notamment connu pour son site seoblackout.com, est de son côté assez catégorique : il s'agit d'une pénalité appliquée à une ou plusieurs pages d'un site. "Une homepage peut être pénalisée, mais pas les pages intérieures", a-t-il pu constater sur les sites dont il s'occupe.

Cet expert indépendant précise que la pénalité fait reculer le site dans les pages de résultat, lui faisant perdre parfois des centaines de positions, mais ne le fait pas disparaître des SERP. A noter que "les jeunes noms de domaines ne sont pas les seuls concernés : d'anciens sites se sont bien vus pénaliser", précise-t-il.  

 

"Aucun algorithme n'est parfait" (Matt Cutts, Google)

Peu de faux positifs

 Y-a-t-il eu des effets de bord, des sites injustement pénalisés, bref des "faux positifs" suite au déploiement de ce filtre ? "Nous avons vu quelques cas qui mériteraient peut-être que l'on s'y penche, mais cette mise à jour n'a pas eu les mêmes impacts que Florida ou Panda", fait remarquer Matt Cutts voulant dédramatiser.

A noter en tout cas que le porte-parole compare bien cette mise à jour avec Florida (déployée en 2003), qui fut l'une des plus importantes mises à jour de l'algorithme Google pour améliorer la qualité des résultats. Matt Cutts évoque aussi Pand - qui a été déclenché l'année dernière dans le but de sanctionner les sites de faible qualité. Penguin Update s'inscrit bien dans cette lignée, y compris aux yeux de Google. Des experts ont même pu comparer les réactions qu'avait provoquées Florida en 2003 avec celles d'aujourd'hui : ce sont, presque mot pour mot, les mêmes...

Cependant Matt Cutts a bien admis qu'"aucun algorithme n'est parfait, mais qu'à défaut d'atteindre la perfection, notre but est avant tout d'améliorer la qualité des SERP". Ce que Matt Cutts considère comme atteint avec cette mise à jour.

Autre respect important : Matt Cutts a confié à Danny Sullivan que Penguin avait été pensé pour être suffisamment précis pour ne viser que des sites dont Google était quasiment certain qu'ils avaient utilisé des techniques de spam. Commentaire de Danny Sullivan : "le mauvais côté, c'est que des sites utilisant du spam ont pu passer au travers du filtre, mais le bon côté, c'est que le nombre de faux positifs est ainsi réduit".

paul sanches seo
Paul Sanchès est un expert en référencement, intervenant régulièrement sur le Black Hat SEO. Ici, lors du SEO Campus 2012. © JDN

 

Les backlinks, leurs ancres, et leur qualité en question

Google a haussé le ton ces derniers mois contre les abus de netlinking. Le moteur a annoncé coup sur coup revoir la façon dont les liens et leurs ancres étaient pris en compte, puis le démantèlement de réseau de sites vendant ostensiblement des backlinks, puis la mise en place de la notification via Google Webmaster Tools de la présence de liens non naturels exposant le site à une sanction.

Entre temps, des sites de communiqué de presse, prisés par certains SEO français pour y déposer de précieux backlinks, ont vu leur Page Rank chuter. Enfin, arrive cette mise à jour Penguin, qui semble s'inscrire dans cette continuité, en sanctionnant également des abus de netlinking. Les témoignages abondent dans ce sens.

"C'est impossible à quantifier précisément, et cela dépend beaucoup du contexte et de nombreux autres paramètres, mais disons que si plus de la moitié des backlinks proviennent de sites spammés, comme des splogs ou des pages satellites, le site peut être exposé à une pénalité", estime Paul Sanchès.

Selon cet expert, certains réseaux privés de sites connus pour accueillir les backlinks des référenceurs, sont aujourd'hui également à éviter, même si leur PageRank est élevé. Idem pour certains domaines parqués, rachetés et exploités à des fins de référencement - Google avait d'ailleurs annoncé des mesures voulant les pénaliser. En revanche, "les liens dans les commentaires, sur des pages d'autorité, avec un PR intéressant, semblent toujours bien fonctionner comme levier de référencement", a pu observer le responsable de seoblackout.com, fin connaisseur de ces techniques.

Quant aux ancres, il faut aussi éviter de les suroptimiser, c'est-à-dire de trop répéter le mot clé visé, "mais ce n'est pas vraiment nouveau", rappelle Paul Sanchès qui déconseille cette pratique depuis quelque temps déjà. "En revanche, j'ai l'impression que Google a affiné l'importance du contexte du backlink", a-t-il cru remarquer. La cohérence, sémantique, entre le lien, son contexte et ce vers quoi il pointe pourrait donc être plus importante aujourd'hui.

 

Des critères "On Page" importants

A en croire certains témoignages, la pénalité Penguin ne serait pas déclenchée sur des critères "On Page". Faux, estime Paul Sanchès, pour qui des critères comme le contenu dupliqué (duplicate contente) ou la suroptimisation des balises Title, h1, h2 peuvent être importants aux yeux de Google, et nécessiter d'être revus pour éviter la pénalité (ou la lever).  Les critères On Page étaient d'ailleurs mentionnés dans l'annonce officielle de la mise à jour.

D'ailleurs, ces critères On Page pèseraient aussi suffisamment dans la balance pour qu'un site respectant scrupuleusement les consignes de Google sur cet aspect interne puisse se permettre de plus suroptimiser son netlinking que d'autres. Dans le même ordre d'idée, sur un site avec une bonne autorité aux yeux de Google, les ancres des liens ne devraient pas obligatoirement être corrigées... "Mais il est encore un peu tôt pour tirer trop de conclusions et chaque cas est unique, c'est presque impossible de généraliser", tient à prévenir l'expert de seoblackout.com.