Google My Business : de l’utilité du référencement local à la survie de Google +

Un regard sur le contexte de création de Google My Business, son intérêt et son impact, ainsi que des réflexions autour de ce qu'on peut y voir en filigrane.

Google My Business s’impose depuis moins d’un an auprès des entreprises locales – sans oublier que ce service est aussi proposé à n’importe quelle autre forme de business. Puisque tout le monde le fait, les résistants ou réticents à le mettre en place n’auront que leur yeux pour pleurer en devenant invisibles dans les résultats de recherche. Mais qu’y a-t-il derrière cette petite révolution web de la maison Google ? Découvrez à travers cet article un bref aperçu de ce qu’il faut savoir sur Google My Business, avec quelques propositions de réflexions à méditer.


Le contexte de  création de Google My Business

Tout comme on a pu entendre « Le SEO est mort », on a pu entendre « Google + est mort ». Eh bien non ! Ça, c’était avant, avant Google My Business.

On s’en rappelle, Google + ne marchait pas très fort. Voulant devenir une référence en réseau professionnel et sérieux, la page profil de Google avait bien du mal à donner du fil à retordre à LinkedIn et Viadeo. On savait peu ou mal s’en servir. « Qu’est-ce que je pourrais bien publier ? » se demandait-on en tapotant sur le clavier.

Si le profil du moteur de recherche Google avait bien du mal à faire des émules, les ingénieurs se sont creusé la tête pour recentrer l’utilisateur au cœur de son service social. On peut s’amuser à imaginer le genre de questions qui ont pu servir d’ouverture à de grandes séances de brainstorming : « Bon les gars, comment on fait pour que les gens se mettent à utiliser Google + ? ». Et il est probable que les choses aient commencé comme ça…

Pour aller vers toujours plus de services et d’interactions, Google a donc proposé son Google + Local pour les entreprises avec une adresse qui accueille le public pour ajouter photos, avis, et partager des idées. Sauf qu’avec tous les comptes utilisateurs entre Google Analytics, Google Webmaster Tools, Google AdWords, Google Entreprise, Google Adresses, Google +, il y avait de quoi se perdre. En outre, l’élaboration de Google My Business découle de la difficile gestion des bugs des fusions de pages Google (Google + Business et Google Adresses entre autres).  Google a ainsi développé une nouvelle interface qui se veut facile, rapide, intuitive, et utile, incluant Google Adresses : Google My Business. Encore fallait-il trouver comment le justifier… avec le besoin de se référencer toujours mieux (référencement local ou référencement tout court) !

Google My Business en bref : fonctionnement et principales utilisations

Lancé en juin 2014, le service gratuit Google My Business a pour objectif de simplifier l’utilisation des services Google à tous, et notamment aux entreprises ayant une adresse physique qui accueille le public, enregistrée ou non dans Google Local. Attention, qu’on soit bien clair, qui dit « référencement local » dit adresse réelle : on doit pouvoir vous géolocaliser, calculer un itinéraire, frapper à votre porte et rentrer, et l’article se concentre sur cela. On peut néanmoins spécifier une zone d’intervention s’il n’y a pas d’adresse de ce type.

Google a mis tous ses talents en ergonomie, flat design, graphismes haut en couleurs et schémas sexy pour présenter sa toute nouvelle création : une page depuis laquelle on peut TOUT faire ou presque.

Il s’agit en effet d’une sorte de carrefour du monde Google regroupant un certain nombre de services qui permet une gestion transversale de la relation client :

  • Gestion des informations pratiques aux commerces et entreprises locales (adresse -évidemment, horaires, coordonnées téléphoniques, mail, etc.)
  • Gestion de la chaîne Youtube
  • Gestion des avis des internautes
  • Intégration de contenu sur la page Google, dont la visite virtuelle (très à la mode)
  • Information relayée sur tous les réseaux sociaux
  • Données de Google Analytics (dont nombre de vue par page, profil des utilisateurs, etc.)
  • Gestion des campagnes AdWords

Pour bien utiliser cette petite révolution, le maître mot demeure le contenu. Ainsi, il faut publier régulièrement, relayer ses articles de blogs, présenter ses promotions, ses nouveaux menus ou produits via la page Google + ! En clair, « montrer de l’actualité » car c’est bien connu 1) Google adore, 2) les internautes aussi, 3) et donc Google aime encore plus ! 

La réponse à un besoin ou la création d’un besoin ?

Selon un post Google + de Google, 97 % des internautes américains faisaient une recherche locale sur la toile en 2012. Face à cette demande grandissante de pertinence de la réponse depuis une demande locale, il est clair qu’on ne peut plus passer à côté. Google souhaite proposer une réponse de plus en plus fine, on l’a vu avec Colibri qui propose des résultats enrichis de rich snippets entre autres, et avec Panda qui veut de l’information en or.

Et du côté des entreprises, Google a su communiquer de telle sorte que toute société comprenne l’énorme intérêt d’avoir son profil le plus complet possible et mis à jour, épinglé sur Google Maps pour une plus grande visibilité. Tel un effet de mode, les inscriptions se multiplient car ne pas être localisé, ne pas proposer d’avis clients, ne pas montrer sa popularité revient à annoncer sa mort programmée. Enfin, du moins, c’était le sous-texte du discours. Car n’oublions pas que Google  propose des résultats classés par pertinence, en plus de la notoriété d’une marque.

A l’heure où tout le monde sait qu’il faut un bon positionnement pour exister sur la toile, on comprend bien la crainte suscitée par la non-création de son profil Google +. Malin. En plus, le service de Google My Business est 100 %  gratuit, ce qui n’empêche pas de booster son trafic avec de l’Adwords évidemment… Cela tombe bien puisque, comme on l’a vu, l’interface propose un raccourci pour éviter de se connecter à un second espace personnalisé. Re malin.

Google My Business, la mobilité et le web social

Les smartphones sont nos amis, ils sont d’ailleurs si proches qu’on ne fait plus grand-chose sans eux. Vite une boutique de vin, vite une banque, vite un magasin de prêt-à-porter, etc.. On veut toute l’information tout de suite, ce qui découle de notre caractère hyperconnecté.

En toute logique, l’interface s’adapte à tous les supports pour offrir les mêmes informations depuis un smartphone, une tablette ou un ordinateur classique. Passer à côté du responsive design était absolument inenvisageable. Plutôt pratique quand on sait que 25 % des requêtes locales sont effectuées depuis un smartphone selon Adeo-Web, requêtes du type « restaurant gastronomique paris ».

Puisque les mobinautes sont de plus en plus nombreux à tapoter sur leur smartphone pour trouver un restaurant, une boutique, un spécialiste du bien-être, etc., la géolocalisation prend ainsi tout son sens. La recherche se pense et se fait locale !

De fait, il faut être visible par le biais d’une jolie épingle colorée sur une carte un tantinet terne  si l’on ne veut pas sombrer dans l’oubli (Google + Local). Mais aussi proposer le maximum d’informations par une page Google + bien remplie. Tout-est-lié !

Pour parler clairement, vous avez tout à gagner en passant du côté des pro-Google My Business – comprendre ici ceux qui se sont inscrits :

  • Plus de chances d’être vus sur la 1ère page des résultats de recherche.
  • Plus de visiteurs sur le site puisqu’il y a un lien depuis le profil.
  • Plus de clients : des nouveaux, et des fidèles.
  • Plus de publicité naturelle (si les clients sont satisfaits) – le bouche-à-oreille en ligne.
  • Plus de chiffre d’affaires (c’est quand même le but !)
  • Une gestion globale simplifiée

Google My Business, c’est avant tout des avis, des étoiles, des boutons de partage. Certes, cela va de pair avec le développement du nouvel algorithme Colibri (Hummingbird), mais c’est surtout pour créer de l’émulation et continuer à mettre l’internaute au cœur du système.

Vous n’êtes pas sans savoir l’importance des avis clients. Après les différents esclandres de faux avis, très répandus dans le secteur de l’hôtellerie, on fait bien plus attention à sa réputation. Justement, Google My Business propose de modérer les avis et d’y répondre afin de créer une véritable interaction depuis la page Google + (un peu à la manière de Facebook donc).

J’imagine que vous n’ignorez pas non plus que l’expérience utilisateur a sa petite importance dans le référencement au sens large (que dis-je, une grande importance). Depuis Panda on en a beaucoup parlé : produire du contenu de qualité, faciliter la navigation, etc. Une personne qui aime un texte et qui le partage ou le note lui donne du poids, alerte son réseau, travaille ainsi la notoriété d’une marque et du support qui sert de véhicule à l’information. Un peu comme un tee-shirt de marque qui fait de la publicité pour cette même marque.

Du coup, on incite à participer, à partager, à s’exprimer, car plus il y a d’activité sur une page, plus ça attire. C’est bête comme chou, mais c’est pourtant vrai ! Le branding est à portée de clic depuis cet espace unique à la manière d’un réseau social. Puisqu’il est tout en un, il a tout d’un numéro.

C’est ce que l’on doit comprendre de la phrase officielle « Exploiter le web pour travailler sa notoriété » présentée sur le site de Google. Car aujourd’hui, la e-réputation est une des faces de la pierre angulaire du succès.

Quelques réserves au sujet de la perfection selon Google

Qui dit pro référencement local, dit anti, la réflexion a germé dans un article traitant de Google My Business où l’auteur s’interroge sur le caractère potentiellement dangereux du référencement local proposé par le service. Et si une boite ne veut pas se limiter à une zone géographique ? Et si le référencement local réduisait le nombre d’impressions d’un site dans les résultats de recherche depuis une autre zone géographique que la sienne ? Internet étant justement un formidable moyen de supprimer la distance réelle, le référencement local n’est-il pas une fausse bonne idée dans certains cas ? Prenons l’exemple d’une petite boutique qui fabrique des bijoux sur mesure. Rien ne l’empêche d’expédier ses colis à 800 km bien qu’elle se situe dans un petit patelin du Sud-Ouest. Pour l’heure, le mystère reste entier.

Deuxième point à soulever par rapport à la nécessité absolue d’avoir son Google My Business 100 % optimisé. Si on a bien saisi l’intérêt de proposer des résultats plus riches que riches, et plus pertinents que pertinents, on peut se demander à quoi va ressembler à termes la première page de résultats de Google. Si tout le monde passe de l’autre côté, en présentant ses notes par des étoiles et ses avis avec de nombreux « très bonne adresse », et en proposant des posts toujours plus frais et plus intéressants, il n’y aura plus aucune distinction entre les établissements et l’internaute sera de nouveau perdu !

Conclusion

Il faut reconnaître à Google My Business une très bonne idée de base par sa volonté de simplifier la gestion de la réputation de son site au quotidien ainsi que la relation client. Quand on se place du côté de l’utilisateur (de la société donc) qui a une adresse à mettre en avant, c’est encore mieux, et du côté de celui qui fait sa recherche locale et qui bénéficie d’une réponse ultra complète grâce à l’outil. On peut résumer le concept en quelques mots-clés : praticité, simplicité, efficacité, communauté. Encore faut-il la faire vivre cette page, et exploiter toutes ses possibilités… en attendant un nouvel outil ?

L’algorithme Pigeon déployé l’été dernier aux Etats-Unis n’est pas encore venu voler sur l’Europe. Nous verrons bien si ce nouvel algorithme dédié au référencement local mettra du plomb dans l’aile à certains tandis qu’il propulsera sur la 1ère page des SERP les autres.