L'écriture orthogonale : donner à manger à l’IA de Google

Cette chronique me tient à cœur. C'est, en outre, ce sur quoi je me suis basé pour trouver la méthode de calcul des metamots. Donc, il y a de la révélation dans l'air…

Le sujet de cette chronique est aussi un des points que je n'ai pas pu développer suffisamment lors de ma conférence au SEOcampus le 29 mars 2019. Le timing était serré (45 minutes). Il était difficile d' aller au bout des choses.
Le SEO classique
Les SEO ont souvent des recettes de cuisine, des ficelles. Celles-ci sont bien pratiques et boostent votre visibilité. Pourtant, la plupart du temps, elles sont facilement reproductibles par votre propre concurrence avec, finalement, peu d'effort et de réflexion. Par ailleurs, les liens par exemple, fonctionnent encore partiellement aujourd'hui, mais leur puissance diminue au fil des mois… 
Je vous propose, aujourd'hui, un type d'action d'un autre calibre, qui va vous permettre de vous mettre en valeur. Cette action sera tellement personnalisée qu'elle ne sera pas copiable facilement une fois mise en place. Ainsi, vous devriez garder vos acquis.
Nous allons tenter de faire mieux que d'entrer dans la guerre au volume. Celle-ci portant souvent sur les liens, n'est pas sans risque non plus…
Dans l'idée, cela va demander du travail et de la réflexion. Mais les résultats sont surprenants.
Attention, je ne renie pas les ficelles des SEO, certaines sont excellentes et très utiles. Je dis juste que la voie à suivre pour le présent et le futur n'est plus forcément un empilement d'actions dont nous doserons le volume en fonction des résultats et qui seront également utilisées par votre concurrence… d’où l’expression célèbre : en SEO, c’est le plus acharné qui gagne.
Comprendre Google
Tout d'abord, il faut comprendre quel rôle votre site peut avoir pour Google.
Au premier abord, nous pourrions penser que votre site ne lui importe pas vraiment.
En fait, ce n'est vrai que si votre site ne lui apporte rien de plus que ce qu'il connaît déjà.
Mais c'est faux si vous entrez dans son jeu et que vous lui apportez quelque chose en plus. Oui, mais quoi ?
Comprendre les enjeux de la sémantique SEO
Quand j'ai commencé mes travaux sur la sémantique SEO en 2012-2013, à une époque où Google commençait tout juste à lui montrer de l'intérêt, je me suis interrogé sur ce que cela pouvait lui apporter… (Note : avant cette date ce qu'a posteriori certains ont nommé la sémantique SEO se contentait de l'utilisation de synonymes, de bourrage de mots-clés divers, mais rien ne dit que cela pouvait intéresser le moteur.)
Les 3 étapes que je chercherais à avoir si j'étais un moteur :
  1. Reformuler ce que tape l'internaute, sans lui dire, afin de lui apporter de meilleures réponses.
  2. Identifier la pertinence verticale d'une page par rapport à un sujet : la page utilise-t-elle des mots/expressions que j'ai identifiés et que je considère comme devant être trouvées ensemble pour être sûr que la page réponde au sujet reformulé.
  3. Et le plus important, la pertinence des liens que la page fait ou reçoit : racontent-ils quelque chose ?
Dès le départ de mes travaux sur les metamots, je me suis dit que le système devait permettre au moteur de faire des prédictions. Le temps a démontré que c'était effectivement la volonté de Google. Cette prédiction s’opère au travers des suites de liens et de lexies de contextualisation. Donc, si nous voulons être dans les clous, il fallait intégrer cette relation à plusieurs étages :
  1. la page émettrice du lien doit être affine avec la page cible,
  2. le paragraphe dans la page émettrice d'où part le lien doit contextualiser le lien (permettre la prédiction),
  3. le lien dans la page cible doit arriver sur un paragraphe précis,
  4. le paragraphe qui reçoit le lien doit aussi être contextualisé pour permettre à Google de vérifier la réussite de sa prédiction.
Si vous arrivez à réaliser cela, la transmission du jus sera parfaite et durable.
Mais là, nous sommes seulement avec un système de deux pages, ou, plus précisément, de deux paragraphes reliés par un lien qui fait sens.
Si de ce même paragraphe qui reçoit un lien élaboré de cette façon, vous recommencez l'opération en allant vers un paragraphe d'une troisième page, et ce jusqu'à x pages, vous pourriez alors rassembler dans un texte l'ensemble de paragraphes bout à bout et ceux-ci raconteraient une histoire transversale. Si cette histoire fait sens, que la contextualisation est réussie, cette suite a une valeur extraordinaire pour Google qui va pouvoir étudier ce que va faire l'internaute.
C'est pour cette raison que j'insiste à ce point pour que les lexies de liaison soient utilisées à proximité des liens et si vous ne le faites pas, vous faites un lien ordinaire sans réel intérêt. Vous cassez l'intérêt de la technique.
Les 2 utilisations possibles
  • réaliser une boucle de maillage,
  • convertir une visite.
La boucle se fait quand les liens peuvent être réciproques entre deux paragraphes. Nous sommes, par conséquent, dans une logique plutôt informationnelle. Dans votre texte d'assemblage des paragraphes, vous pouvez donc aussi bien lire de haut en bas qu’en remontant la page. Du coup, la dernière page peut aussi se brancher sur la première. Cela donne une boucle… Un ensemble de boucles peut éventuellement constituer un cocon.
Pour la conversion, nous allons raconter l'histoire en tentant de suivre la progression de l'internaute dans sa volonté de tendre vers une action (nous pourrions dire aussi "vers son destin"). Dans ce cas, les liens ne seront que rarement réciproques. La dernière des pages est la conclusion. C'est ce principe que nous utilisons pour des pages-prismes en cascade…
Vous avez là, non pas la méthode de calcul, mais le principe fondateur des metamots.
Si vous voulez faire du maillage interne, allez-vous raconter une histoire qui sera magique aux yeux de Google ? Idéalement, tout le maillage interne de vos sites devrait être élaboré ainsi. La pérennité de ce maillage en est l'enjeu.