Cocon sémantique : poudre aux yeux ou arme absolue ?

Le cocon sémantique est un cas particulier du maillage interne… Mais le cocon est-il toujours la meilleure solution ? Permet-il toujours de pousser la page que nous aimerions mettre sur orbite. Il est en fait possible de faire encore mieux…

Cette chronique est le point 4 de la chronique sur la mise en place d'une stratégie sémantique SEO
Cocon sémantique vs maillage interne
Je ne vais pas me paraphraser. J'ai expliqué dans le détail ce qu'était le cocon sémantique. Vous trouverez en fin de chronique un lien vers une explication détaillée (explication accessible à tous *).

Je m'intéresse ici à 2 point précis. 
  • Quelles sont les différences entre maillage en cocon et maillage interne ?
  • Quel est le plus performant ?
Les objectifs
Cocon sémantique

Il vise à pousser une page particulière sur le site. Il y aura donc autant de cocons que de pages à pousser.

Le maillage interne

Il vise à rendre le site entier, ou une grande partie de celui-ci, plus puissant. Ceci s'obtient grâce au phénomène d’amplification par circulation du jus. Cette circulation du jus amplifie toute la zone prise dans le maillage.
Les contenus
Cocon sémantique

Il faut les créer et trouver de multiples sujets plutôt documentaires. Le plus souvent, les « CallToAction » dans ce type de pages sont messéants. C'est par la proximité thématique que nous espérons créer une proximité sémantique. Toutefois, rien n'est garanti.
La thématique est ainsi utilisée pour obtenir un début de glissement sémantique. Cet emploi a engendré la confusion avec le siloing thématique.

Maillage interne

Les pages existent, en principe, déjà. Tout au plus, faut-il ajouter un peu de texte afin de contextualiser chaque lien. Ce contenu supplémentaire permettra également de les rafraîchir. Là, aucun siloing. Tout va dépendre de votre jugement qui doit être le même que celui de Google ! (Bon courage !)

Jusqu'en 2015, les outils étaient inexistants (pour les cocons il y avait Visiblis tout de même). Le cocon sémantique était effectivement le système à préférer pour pousser une page. Malgré tout, les résultats restaient aléatoires. En effet, beaucoup d'incertitudes subsistaient au niveau du glissement sémantique.

Par ailleurs, à l'époque, Google « travaillait » autrement. Il se servait peut-être plus de la proximité thématique entre pages qu'aujourd'hui. De nos jours, il lui en faut plus. Il demande de la vraie transmission de sens dans le contexte du lien.
Le nombre de liens internes
Cocon sémantique

En fait, tout dépend de la taille de votre cocon. Vous arriverez facilement à dépasser les 10 liens voire beaucoup plus, en moyenne, par page… 

L'inconvénient est que les liens sont réciproques. 

L'avantage est qu'ils sont placés plus ou moins haut dans le texte. Ceci dépend du rôle qu'ils ont dans le cocon. Il y a donc une gymnastique à faire lors de la rédaction du contenu. Mais sans le placement approprié des liens, bien des cocons ne fonctionnaient pas du tout. En effet, ils positionnaient les pages du cocon devant la landing-page choisie !

Maillage interne

Si cela est fait dans les règles de l'art, aucun lien réciproque n’est créé. Le plus compliqué va être d'équilibrer au maximum les liens sur chaque page. Il en faut autant d’entrants que de sortants. Nous pouvons tendre, par exemple, vers 5 liens entrants, 5 liens sortants… 

La gestion de l'emplacement des liens a moins d'importance. Cependant, j’attire votre attention sur le point suivant : Une page « sous-linkée » dans le système peut compenser son manque de liens entrants. Pour ce faire, ils devront être situés plutôt en haut de contenu des pages émettrices.

La mise en ligne
Cocon sémantique

Généralement, le cocon sémantique ne se « branchera » sur le site qu'une fois le cocon terminé. Le faire par étape nécessiterait beaucoup de travail. Cela engendrerait aussi des risques d’erreurs. En effet, vous devrez sans cesse intervenir sur les pages pour ajouter les liens. Par ailleurs, certaines pages pourraient prendre trop de jus au départ. Finalement, ces dernières déséquilibreraient le résultat attendu. 

La chronologie des actions est souvent sous-estimée en SEO.

Maillage interne

Là, moins de soucis. Vous faites le plan global. Ensuite, vous mettez tous les liens en place au fur et à mesure. Toutefois, je vous recommande de le faire sur un laps de temps assez court quand même. Cette façon de faire nécessite néanmoins la préexistence des pages avant l'action de maillage. Vous pouvez poser un lien après la mise en ligne d'un contenu. Par contre, celui-ci aura davantage d'effet si la page ciblée est nouvelle. 

Ceci n'est pas forcément le cas. Il faudra donc ajouter un peu de texte à chaque fois. Mais est-ce un souci ? Non, absolument pas pour une raison simple : il faudra ajouter autour du lien le contexte qui va bien.

Les délais et le coût
Votre site a déjà une bonne centaine de pages. Alors, le maillage interne est moins coûteux qu'un cocon sémantique. Il faut partir de 0 dans un cocon sémantique… Créer une sorte d'arborescence de pages mère-fille-sœur, etc. 

Bon, un an est vite passé, me direz-vous…

Performances

Là, je vais me faire incendier par beaucoup. Il faut être clair, un cocon, ça pousse oui. Mais, un cocon fait « à l'intuition », selon la méthode originale, pourrait-il pousser davantage ?

La même question se pose pour le maillage interne. En effet, nombre de maillages sont franchement mal pensés…

Un cocon pousse une page en particulier. Existerait-il un système de maillage interne classique permettant de faire la même chose ?

Alors, comparons tout cela.

Protocole de comparaison

Nous allons mettre les deux systèmes sur les mêmes bases. Il ne faut pas fausser les calculs. Les menus sont souvent cloackés (!). Ils peuvent être placés en fin de page dans le HTML. Vous pouvez les placer dynamiquement via CSS à l'endroit désiré ensuite. Mais il y a mieux encore, et plus sûr. Le menu placé verticalement à droite résout tous ces soucis sans acrobaties. Toutefois, si les internautes aiment bien, les éditeurs aiment moins.

Ainsi, seuls l'architecture du système et les liens dans le contenu vont faire ressortir les différences, le cas échéant.

La référence pour les calculs va être la formule classique du PageRank. Toutefois, nous savons à présent une chose importante. Un lien non contextualisé et non « à propos » ne vaut presque plus rien. Nous partirons donc du principe que les liens utilisent la sémantique prédictive (metamots)… Ainsi Google aura un certain appétit à suivre les liens.

Les 4 exemples ci-après vont bénéficier des mêmes chances de départ. Par conséquent, nous allons prendre exactement le même lot de pages et de metamots.

Commençons par le cocon. Le meilleur algo dont nous disposons, Zeus, va décider quelles pages sont à relier ensemble.

Le constat est simple. L'affinité sémantique, et non pas thématique, des pages entre elles génèrent la structure. C'est, très largement, « un cran au-dessus » d'un cocon fait à l'instinct…
Pour cet exemple, la page cible est « offrir des fleurs » (mon côté romantique sans doute;-)
Les résultats
Le cocon traditionnel automatique

Voici la visu d'un cocon sémantique. Celui-ci est basé sur des pages mère-filles-sœurs. À ce stade, il n'est pas branché sur le site.

crédits cocon.se

A priori, la page cible n'est pas la page la plus forte du système. Cela arrive souvent dans un cocon pris hors site.

Heureusement, l'emplacement des liens va venir « sauver » le système. Sans ce pansement, celui-ci donnerait trop de force aux « mauvaises » pages. Le cocon a toutefois été calculé avec les metamots pour garantir le glissement sémantique.

Le maillage interne automatique

Même en maillage automatique, la page à pousser est un peu plus forte qu'avec un cocon. Par ailleurs, le jus se répartit plutôt équitablement. Ceci montre que le but de répartir la puissance une fois amplifiée est bien atteint.

L'algorithme utilisé est tout nouveau. Il est basé sur une forme de « tournante sémantique » sans aucun lien réciproque. Aucune notion de pages mère-fille-sœur ici. C'est de la sémantique pure et des mathématiques. Non, pas d'IA, nous laissons ce type de baratin à d'autres… ;-)
crédits cocon.se

À l'œil nu, nous pouvons constater ceci. Si nous voulons pousser une page plus fortement, nous pouvons le faire avec un maillage. Et même plus fortement qu'avec un cocon sémantique… Mais, parallèlement, c'est un paquet de pages qui montent avec une force équilibrée !

Comparez pour cela la taille des deux cercles « offrir des fleurs » dans chacun des deux systèmes.
Conparons les pagerank internes
Cocon traditionnel, mais calculé avec la sémantique

vs maillage interne





Avec le maillage automatique, la page voulue est un peu plus puissante qu'avec le cocon (dans cet exemple). 

Cela s'accompagne d'un avantage énorme : pratiquement toutes les pages montent avec la même puissance. Pour les landing-pages, vous êtes gagnant pour presque chacune des pages prises dans le système.
La cerise sur le gâteau

Les deux systèmes peuvent bénéficier d'une optimisation formidable…Vous allez devoir chercher un peu sur le web. Vous y trouverez une de mes techniques. Elle vous montre comment multiplier par 10 à 25 la puissance d'un cocon…

Là encore, ce sont les metamots qui sont passés par là…

Voici ce que donne un cocon « dopé » :
crédits cocon.se

Nous voyons que la puissance est bien mieux dirigée vers la page à pousser.

Un maillage « dopé » peut-être ?Là, je vous dis de faire très attention. La page que vous allez pousser va littéralement venir boire le jus des autres pages.
crédits cocon.se

Je vous avais prévenu…Tout le jus disponible du système a pu être transmis à la page cible ! Par contre, les autres pages ne devront pas être des pages importantes pour vous. En effet, elles vont être vidées de tout leur jus. 

Du même coup, nous pouvons refaire avec les pages préexistantes d'un site un système encore plus efficace que le meilleur des cocons…

Comparons là aussi les pagerank internes

PR cocon dopé :

vs PR maillage-interne avec une page « vampire »





C'est juste 16 fois plus puissant qu'un cocon « normal »… Maillage et cocon conçus l'un et l'autre avec les mêmes metamots…
Conclusion

Le cocon sémantique traditionnel a été longtemps un système efficace pour pousser une page. Par contre, il demandait beaucoup de travail.

Aujourd'hui, certains utilisent des sacs de mots pour améliorer un peu les choses. C'est toujours ça, mais ce n’est pas la panacée pour autant. 

Malgré tout, le cocon traditionnel tire son épingle du jeu. Comment ? Tout simplement par une question d’ergonomie. Supprimer les menus, etc. Sur les pages « soldats », dont nous n'avons que faire, c'est facile. Mais il est plus difficile de le faire sur des landing-pages ! 

Nous pouvons ainsi faire en sorte de mieux maîtriser la gestion du « jus ». Reste le contexte du lien qui n'est pas intégré dans le cocon traditionnel. Or, il revêt, aujourd'hui, une importance capitale.

Par contre, le cocon peut donc être considérablement amélioré. Il restera un peu moins puissant quand même qu’un maillage interne sous forme de « tournante sémantique »  Cela est d’autant plus vrai si vous appliquez les mêmes optimisations aux deux.

Donc, le cocon sémantique, arme absolue ou poudre aux yeux ? 

Certainement pas poudre aux yeux. Bien réalisé le cocon fonctionne bien, mais comme n'importe quel système de maillage interne !

L'arme absolue ?Non, d'autres systèmes de maillage font au moins aussi bien, voire mieux.

Dans certains cas, un maillage automatique sera préférable.En outre, pour obtenir le bon rendement d'un cocon sémantique :

  • le cocon sémantique doit être plus petit que le site lui-même
  • il est préférable de mettre le cocon en ligne en une seule fois
  • il peut être grandement amélioré grâce à un outil de sémantique prédictive
Un maillage interne calculé, va toutefois faire un peu mieux, dans les mêmes conditions. Avec un avantage notable : vous pouvez utiliser n'importe quelle page de votre blog par exemple.

Dans tous les cas, la sémantique est votre alliée. Utilisez-là pour le meilleur de votre site !