Fondateurs et start-up face au contexte macro-économique : 5 conseils pour survivre en 2023
Après deux années d'euphorie dans la tech, de levées de fonds et près de 283 licornes européennes à la fin 2021, l'année 2022 a marqué un tournant dans l'histoire mondiale du secteur.
En conséquence du climat géopolitique, économique, social et environnemental, les premiers signes d'un repli important de la part des investisseurs se font sentir. Mais, si le retour sur terre a été brutal, des opportunités sont à entrevoir dans ce changement de paradigme. Et l'année 2023 peut être un véritable révélateur pour beaucoup de business models et fondateurs. Les questions fusent dans l’écosystème : Les licenciements sont-ils nécessaires ? Sur quoi devrions-nous nous concentrer ? La croissance est-elle encore possible sans une levée ? Ou encore, est-ce le bon moment pour fonder une start-up ? Alors, dans un contexte économique perturbé, voici quelques bonnes pratiques à avoir en tête pour les fondateurs – à tous les stades de leur parcours – afin de se concentrer vers l'avenir.
Pour lever des fonds ? Le timing et la dynamique sont essentiels
Pour les start-up en phase d’amorçage, le timing et le momentum sont de plus en plus importants dans cet environnement. En l'espace de quelques mois, le pourcentage de start-up pouvant attirer des gros montants d’investissement a diminué. Seuls les 10 % les plus performants attirent des investissements de suivi importants. Les investisseurs se concentrent sur les "paris évidents" et soutiennent les fondateurs qui jouissent déjà d'une grande crédibilité, que ce soit en raison de leurs succès passés, de leur réseau ou de leur CV. En dehors du "club des 10 %" de fondateurs en série qui ont réussi, comment attirer l’attention des investisseurs ?
Les fondateurs qui parviennent à lever des fonds ont un point commun : une croissance importante portée par l’acquisition de clients-utilisateurs à faible coûts. L'époque où il suffisait de dépenser pour atteindre la croissance est révolue. Une gestion du business qui peut être perçue comme positive et que les start-up devraient poursuivre quelque soit l’état de l’économie.
Pour ne pas risquer une baisse de régime : éviter le piège du burn-rate
Pour les start-up ayant levé des fonds récemment, il faut miser dessus et convertir cet investissement en force de travail, tout en évitant le piège du burn-rate*(ou cash burn, soit le montant dépensé chaque mois par une entreprise pour couvrir ses frais fixes). Après deux années durant lesquelles le mot d’ordre a été « croissance », il est important de comprendre que les priorités ont changé, notamment aux premiers stades de développement d’un business. En effet, enregistrer une croissance mesurée et contrôlée est logique dans le climat économique actuel. Cependant, une start-up qui lève des fonds auprès d'investisseurs de premier plan, doit tout de même faire preuve d'un élan et d'une croissance considérables pour répondre aux attentes des fonds qui ont misé sur eux.
Alors, pour ne pas risquer une baisse de régime en attendant une prochaine levée de fonds, l’idée est de maintenir le taux d'absorption aussi bas que possible tant que l’équation produit-marché n’est pas atteinte. Seulement une fois cet objectif atteint et dans le cas où l’entreprise dispose d’une marge de manœuvre suffisante, des fonds peuvent être investis pour accélérer la croissance du business. Le “timing tactique” est un point fort des start-up qui réussissent. Ces choix stratégiques et réfléchis, permettent à une start-up de grandir et franchir des paliers de développement. Enfin, il est important de garder à l'esprit qu’une rentabilité sans croissance n’est pas non plus le schéma idéal.
Pour survivre, une start-up doit être agile et évoluer
Une start-up qui dispose d’une marge de manœuvre inférieure à 18 mois doit penser à lever des fonds rapidement. Même si cela implique un tour de table inférieur à celui escompté, il est impératif de se concentrer sur l'évolution à long-terme de l’entreprise. Par ailleurs, dans le contexte économique actuel, la réduction des coûts même pour une scale up est inévitable. Un fondateur va devoir prendre des décisions difficiles pour atteindre cet objectif, cela peut se traduire par la mise en place d’un plan social et donc le licenciement d’employés. C’est évidemment une décision très difficile, mais qui, dans le cas où les résultats de l'entreprise ont changé, peut être nécessaire.
Porteur de projet : et si c’était le moment de fonder sa start-up ?
L’écosystème est aussi porteur de bonnes nouvelles, notamment pour les entreprises en phase d'amorçage. En effet, le climat économique actuel ne devrait pas impacter de la même manière les levées de fonds à ce stade de développement. Alors, et si c’était le moment de fonder sa start-up ?
Le moment s’avère opportun pour fonder une start-up ! En effet, les jeunes pousses qui se lancent pourront attendre quelques années avant de devoir lever des capitaux importants. Les attentes en matière de croissance ne sont pas aussi importantes pour les entreprises en phase de démarrage sur le marché actuel. Enfin, il faut également profiter de l’abondance de talents spécialisés en tech disponibles et en quête de nouveaux défis !
Marché, employés, investisseurs : comment gérer les attentes ?
Après deux années de croissance massive, se peut-il que la tech entre dans une période dite de « plafonnement », où les entreprises se développeront en fonction de leurs valorisations. Dans le climat économique actuel, les attentes ont (et doivent) changer. Il est important de se montrer proactif, transparent et honnête avec ses investisseurs. En effet, plus le(s) fondateur(s) et les investisseurs seront alignés, plus la collaboration sera un succès.
Toutes les périodes d’incertitude et de transition sont porteuses d’opportunités, l’optimisme est donc de rigueur. La tech européenne a atteint un stade de maturité qui devrait permettre aux porteurs de projet d’être résilients et de faire émerger des scale-ups solides. Cette année, les start-up de la tech vont devoir faire preuve d’agilité, de réflexion et de stratégie, pour naviguer en eaux troubles et ressortir grandies de cette phase.