Secteur public et enjeux de transformation numériqueˆ: une tendance multicloud qui génère de nouveaux défis

Au cœur de la stratégie d'innovation du secteur privé, le cloud est désormais envisagé comme l'un des piliers de la transformation numérique des organisations du secteur public.

Selon une étude réalisée par le Cabinet Vanson Bourne sur les tendances de déploiement et de planification du cloud, les organisations du secteur public sont 39% au niveau mondial à adopter le multicloud comme principal modèle d’exploitation informatique. Un chiffre supérieur à la moyenne mondiale, toutes organisations confondues. Une tendance qui soulève de nouveaux défis en termes d’interopérabilité, de sécurité et de gestion des coûts.  

En annonçant sa stratégie nationale pour le cloud, le 17 mai 2021, en pleine pandémie, le gouvernement français mettait l’accent sur trois enjeux clés : la transformation des entreprises et des administrations, la souveraineté numérique et la compétitivité économique. Le ministre de l’économie et des Finances, Bruno Lemaire, affirmait même : « Dans les années à venir, le Cloud sera l’une des briques essentielles des innovations dans de nombreux secteurs. Une part croissante de nos services numériques s’appuie désormais sur le Cloud ». Clairement avec cette doctrine “cloud-centric”, l’État a mis le cloud au centre de la stratégie de transformation numérique du secteur public et souhaite encourager les acteurs publics à capitaliser sur le potentiel du cloud afin d’inaugurer des services numériques de nouvelle génération, alliant agilité, qualité et sécurité. 

Cette vision est logique car le multicloud apporte des réponses pertinentes aux enjeux de transformation numérique des organisations du secteur public. Quand on porte un regard aux tendances qui impactent le secteur public au niveau mondial, on constate d'ailleurs que les enjeux rencontrés sont similaires. En plein essor et présentant de nombreux avantages, c’est le multicloud qui rallie la majorité des suffrages. Une fois de plus, selon l’étude réalisée par le cabinet Vanson Bourne, 39% des organisations publiques au niveau mondial ont adopté celui-ci comme principal modèle d’exploitation informatique. Ce chiffre devrait presque doubler dans les trois prochaines années. Les trois-quarts des décideurs interrogés estiment que, dans la mesure où il n’existe pas un modèle unique de cloud, la configuration hybride et multicloud (cloud privé ou infrastructure sur site + clouds publics) est idéale. Ils déclarent même que ce modèle leur permet de relever leurs principaux défis en matière de coûts, de sécurité, d’interopérabilité et d’intégration des données. Le cloud est clairement vu comme un modèle opérationnel et non une destination. 

Force est de constater que le choix du multicloud est lié à deux raisons principales. En premier lieu, la maîtrise des coûts. En effet, recourir à plusieurs fournisseurs de cloud publics permet à une organisation de sélectionner les services offrant le meilleur rapport qualité-prix pour chacun des départements, selon les besoins et de constituer ainsi un catalogue personnalisé pour son organisation. Du fait de cette variété d’interlocuteurs, le multicloud permet de réduire la dépendance à un seul fournisseur et d’augmenter la flexibilité. Néanmoins, cette multiplicité complexifie la donne. Pour 85% des décideurs publics au niveau mondial interrogés dans le cadre de l’étude Cloud Index réalisée par le cabinet Vanson Bourne pour notre société, le défi principal consiste à simplifier la gestion de ces multiples cloud. Une nécessité impérieuse sachant que 87% d’entre eux déclarent manquer de compétences informatiques pour répondre aux demandes actuelles.

La mobilité des applications est un autre facteur essentiel d’optimisation du cloud. Dans ce domaine, le multicloud semble répondre aux exigences des DSI. Les trois-quarts des organisations du secteur public interrogées au niveau mondial ont déplacé une ou plusieurs applications vers un nouvel environnement informatique au cours de l’année écoulée. Un chiffre inférieur à celui de la moyenne du secteur informatique en général (91%). L’étude Cloud Index nous apprend qu’un tiers de ceux qui l’ont fait, citent comme principaux moteurs l’amélioration de la sécurité et/ou le respect des exigences réglementaires, le gain de contrôle et la recherche de performance. Néanmoins, les trois-quarts des répondants conviennent du fait que la migration d’une application vers un nouvel environnement cloud peut être particulièrement coûteuse et chronophage.

Si on se penche sur le sujet de la sécurité, force est de constater qu’avec un nombre croissant d’attaques, c’est un enjeu encore plus important depuis la pandémie qui a accéléré les investissements dans le domaine. La pandémie a incité plus de la moitié des acteurs publics (55%) à accroître leurs dépenses informatiques dans les domaines qui mettent l’accent sur le renforcement de leur posture de sécurité. L’augmentation des investissements a également concerné les technologies de libre-service basées sur l’IA (50%) et la mise à niveau de l’infrastructure informatique existante (40%).  Dans les 12 à 18 mois à venir, les priorités des décideurs du secteur public au niveau mondial sont claires. Dans un contexte où les données sont éparpillées sur plusieurs clouds, le renforcement de la sécurité reste en tête des préoccupations pour près de la moitié d’entre eux (46%). Autres impératifs stratégiques, le stockage (41%), la mise en œuvre de la 5G (39%) et l’amélioration de la gestion multicloud (39%).  

Quand il s’agit d’infrastructures informatiques, clairement, le secteur public adopte l’approche multicloud qui mixe cloud privé et de multiples services proposés par les clouds publics. Une tendance qui devrait presque doubler dans les trois prochaines années. Pour concrétiser cette vision multicloud et capitaliser pleinement sur ses bénéfices, les organisations publiques ont tout intérêt à se tourner vers des solutions multicloud hybrides qui portent une attention très forte à la notion de sécurité, tout en offrant une visibilité, une facilité de gestion et une application cohérente des politiques. Ces solutions doivent également permettre un contrôle strict des coûts, quel que soit l’environnement. Le cloud est un modèle opératoire, pas une destination.