SmartAngels lève un million d'euros pour distancer la concurrence

SmartAngels lève un million d'euros pour distancer la concurrence La plateforme de crowdfunding en equity fait entrer à son capital douze business angels reconnus et trois fonds d'investissement.

Alors que le cadre législatif concernant le financement participatif sera bientôt assoupli –le texte élaboré par Fleur Pellerin entrera en vigueur en juillet, les plateformes de crowdfunding françaises pullulent. Fondée en 2012, la plateforme en equity SmartAngels est loin d'être la seule sur le créneau de l'investissement au capital de start-up et PME. Particeep, Anaxago et Wiseed sont également très connues, et d'autres acteurs tentent de se frayer un chemin sur le marché, comme Afexios, FinanceUtile, HappyCapital ou encore Lumo.

Niel, Granjon, Simoncini, et Blanc au capital

En finalisant sa première levée de fonds d'un million d'euros, accompagnée par la banque d'affaires Avolta Partners, SmartAngels ne se contente pas de lever des fonds pour accélérer sa croissance. La plateforme fait surtout entrer à son capital des acteurs phares de l'économie numérique. Trois fonds d'investissement, d'abord : XAnge, Idinvest et Elaia. Mais aussi douze business angels renommés : Xavier Niel (Free), Jean-David Blanc (Allociné), Denis Payre (Business Objects, Kiala), Jacques-Antoine Granjon (Vente-Privée), Marc Simoncini (Meetic), Pierre Kosciusko-Morizet (PriceMinister), Stéphane Distinguin (FaberNovel, Cap Digital), Pierre Krings (PriceMinister), Benjamin Patrice Magnard (Alapage, Educlever), Olivier Mathiot (PriceMinister), Frédéric Montagnon (Ebuzzing) et Patrick Robin (24h00, Avolta Partners). Autant de noms qui légitiment la plateforme, et autant de business angels qui pourront se montrer actifs en tant qu'investisseurs auprès des start-up qui figurent sur SmartAngels. "L'idée était de réunir les membres de l'écosystème pour qu'ils investissent ensuite sur la plateforme", reconnaît Benoit Bazzocchi, fondateur de SmartAngels. "C'est aussi un moyen de se différencier assez nettement et un signal envoyé au marché : après avoir étudié la question, ces business angels ont choisi de soutenir SmartAngels. Et puis la levée est également un signe de reconnaissance du crowdfunding en tant que financement des start-up et PME."

Harmonisation du cadre législatif européen

Pour Benoit Bazzocchi, la concurrence est plutôt bon signe : "C'est sain, cela veut dire qu'il y a un vrai marché. Le crowdfunding est un secteur qui bouge beaucoup et vite. Nous devons aussi évoluer rapidement. Avec cette levée, on se place durablement dans les acteurs de tête en France : pour nous, la vraie concurrence se trouvera au niveau européen." Les fonds permettront en effet à SmartAngels de se tourner vers l'étranger. "Nous allons amorcer la réflexion, regarder ce qui se passe en Europe sur le plan réglementaire et concurrentiel, commente Benoit Bazzocchi, CEO. Notre métier nécessite de toute façon une échelle continentale, parce que c'est la taille de nos concurrents américains." SmartAngels compte s'introduire dans les pays où la réglementation est favorable au crowdfunding, et attendre ensuite une harmonisation au niveau européen pour se lancer dans les autres Etats –une loi a déjà été annoncée par la Commission.

Financer entre 10 et 15 start-up en 2014

Les fonds serviront aussi à élargir l'équipe technique, pour développer de nouvelles fonctions à destination des investisseurs et des start-up et améliorer leur interaction, mais aussi l'équipe de sourcing, qui analyse les dossiers. Aujourd'hui, SmartAngels compte cinq collaborateurs. Les effectifs devraient doubler dans les mois à venir. Objectif : financer entre 10 et 15 start-up en 2014, entre 300 000 et 500 000 euros. "Mais nous pensons pouvoir aller très largement au-delà, assure Benoit Bazzocchi. Ensuite, on verra comment évolue notre traction. Les six à 18 prochains mois vont être une période clé."

Depuis la création de SmartAngels, une dizaine de start-up ont été financées à hauteur d'un peu plus de quatre millions d'euros. La plateforme prend une commission sur la levée, avec un barème dégressif : en moyenne, 6% pour les entreprises, 2% pour les investisseurs.