Amorçage : comment bien gérer sa love money ?

Comment faire si vous n'avez pas mis un peu d'épargne de côté pour financer le lancement de votre activité ? Une des solutions les plus fréquentes est de faire appel à la fameuse "love money" (financement venant du réseau personnel de l'entrepreneur : famille, amis…).

Lorsqu’on se lance dans la création d’une start-up, la question du financement arrive très vite. Et vous allez rapidement vous rendre compte que la majorité des financements d’amorçage sont inaccessibles si votre entreprise n’a pas déjà un capital de démarrage. Cela peut vous sembler étonnant mais c’est assez simple : les financeurs considèrent que ce n’est pas à eux d’assumer seuls le risque, mais à vous également. Alors comment faire si vous n’avez pas mis un peu d’épargne de côté pour financer le lancement de votre activité et débloquer des financements supplémentaires ? Une des solutions les plus fréquentes est de faire appel à la fameuse "love money" (financement venant du réseau personnel de l’entrepreneur : famille, amis…). Mais comment bien gérer ce financement au niveau juridique et comptable ? Trois solutions sont possibles : 

1. Emprunt personnel 

Si les personnes qui sont prêtes à vous soutenir sont vraiment très proches et ont envie de vous aider personnellement, elles peuvent vous faire un prêt personnel. Vous pouvez ensuite investir cette somme dans votre entreprise, en tant que capitaux propres. Cela dit, gardez bien en tête que ce type d’engagements peut être source de conflits personnels par la suite. Il faut que les conditions soient très claires pour l’ensemble des personnes concernées, écrites noir sur blanc, pour avoir une trace pour plus tard si besoin. Pensez bien à définir (et à respecter) les modalités de remboursement et à vérifier les formalités à suivre au niveau des impôts, surtout pour les montants supérieurs à 5 000 €. 

2. Investissement contre royalties 

Une autre manière astucieuse d’augmenter vos fonds propres en faisant appel à votre love money, c’est de leur proposer d’investir en échange de royalties. Dans ce cas, ils vont avoir droit à un pourcentage prédéfini du chiffre d’affaires de votre entreprise, que vous allez céder pendant une période déterminée. Deux avantages principaux à cette solution : vous ne les remboursez que selon l’évolution du chiffre d’affaires de l’activité, ils sont directement intéressés à la réussite de l’entreprise, sans avoir à les gérer au capital. Vous pouvez passer par des outils de levée de fonds privée, qui vous permettent d’établir les contrats type et de gérer vos investisseurs de manière automatisée pour des tarifs très abordables. 

3. BSA Air 

Un mode de financement très en vogue actuellement est celui des BSA Air ou “bon de souscription d’actions - accord d’investissement rapide”. L’avantage : lever des fonds au capital sans avoir à déterminer la valorisation de l’entreprise. Dans ce cas, vos investisseurs “love money” ne vont entrer au capital qu’à la survenance d’un événement extérieur, comme par exemple une levée de fonds future. Et c’est à ce moment-là que la valorisation va être déterminée. En revanche, cela veut dire que vous allez devoir intégrer ces personnes à votre capital à terme et qu’elles auront voix au chapitre lors de vos assemblées générales. Et vous allez probablement devoir gérer leur sortie à un moment donné. Gardez en tête que tout cela prendra un temps considérable en négociation et en gestion administrative, même si les BSA Air permettent de le décaler à plus tard.

Conclusion

Les conflits entre associés sont un facteur d’échec d’une start-up, réfléchissez donc bien aux profils des personnes que vous allez intégrer à votre capital et pourquoi. Aujourd’hui, il y a suffisamment de solutions non-dilutives pour pouvoir vous permettre de réserver votre capital uniquement à des personnes que vous souhaitez intégrer à l'activité parce que vous partagez la même vision et que vous pouvez vous apporter de la valeur mutuellement. Gardez également en tête de viser un bon équilibre entre vos capitaux propres (capital social), vos autres fonds propres (royalties, BSA AIR) et quasi fonds propres (compte courant d’associé) pour bénéficier si besoin de financements complémentaires en dette ou subventions.