Avec la NFT Factory, le Web3 s'installe pour de bon à Beaubourg

Avec la NFT Factory, le Web3 s'installe pour de bon à Beaubourg Attendue depuis le mois de mars 2022, la NFT Factory s'est dévoilée au public ce mardi 18 octobre à Paris : unique dans le monde, ce lieu a l'ambition d'être l'étendard de l'écosystème Web3 & crypto.

Joy Division et New Order avaient leur Factory à Manchester, Andy Warhol sa Factory à New York, le Web3 a depuis ce 18 octobre sa NFT Factory à Paris. Le clin d'œil aux références musicales est assumé par les 128 fondateurs du lieu, représentés en cette journée d'ouverture publique par Lucie-Eléonore Riveron (directrice générale et cofondatrice de la maison de vente Fauve Paris), John Karp (président de la structure et organisateur du NFC Summit) et Jean-Michel Pailhon (vice-président de Ledger).

Salle d'exposition de la NFT Factory © Pierre-Louis Bertrand

Avec sa façade noire et ses grandes vitres, la NFT Factory rappelle une manufacture et a le bon goût d'être située face au Centre Pompidou, au 137 rue Saint-Martin. "Nous n'avions pas anticipé d'être en face de Beaubourg, nous voulions un fort trafic en provenance de la rue pour attirer des gens", confie John Karp. Une localisation jugée "extraordinaire d'un point de vue artistique" par Jean-Michel Pailhon, destinée à devenir le centre névralgique de cette nouvelle technologie, non seulement en France mais dans le monde. "Nous avons des artistes américains, internationaux, des Beeple (artiste à l'origine d'une vente d'une œuvre NFT à 69 millions de dollars, ndlr), qui vont venir car désormais, il y a un lieu."

Pédagogie et accompagnement

Nommée directrice générale pour "son côté résilient et anti-fragile, comme le bitcoin et le NFT" selon Jean-Michel Pailhon, Lucie-Eléonore Riveron nourrit de grandes ambitions pour ce lieu de 400 mètres carrés, divisé en trois étages, dont deux encore en chantier. A terme, ces trois espaces se découperont selon les objectifs principaux de la NFT Factory : "La pédagogie auprès du grand public, par des expositions et un dispositif d'accueil avec des ateliers (…), des formations B-to-B, une demande formulée par des grands groupes comme des start-up et enfin, des résidences d'artiste", détaille Lucie-Eléonore Riveron, laquelle annonce également une possibilité "d'accompagnement de jeunes pousses et, plus tard, un incubateur."

"Nous voulons 40 millions de wallets en France"

La NFT Factory se veut également un espace de conciliation entre le numérique et le physique et de rencontres entre les acteurs de l'écosystème français. Ses membres, détenteurs d'un token dont le JDN a fait l'acquisition le 23 septembre dernier, auront à ce titre l'accès à un espace privilégié. Plus globalement, l'initiative encore unique dans le monde répond à une volonté des acteurs français du Web3 et crypto d'ancrer le pays parmi les pionniers du secteur. "L'objectif n'est pas anodin : il y a un enjeu industriel. Demain, il faudra que les futurs géants du Web3 prennent la place des Gafam. La France a l'opportunité d'être pionnière dans cet univers. Nous voulons 40 millions de wallets en France et un usage massif des NFT", clame John Karp, qui se réjouit des récentes annonces de Bruno Le Maire chez nos confrères de BFM allant dans le même sens.

Forte de ses 128 fondateurs, dont une multitude d'entrepreneurs, artistes, développeurs ou juristes, et de son millier de membres, la NFT Factory aura donc la mission "d'évangéliser" les béotiens au concept de NFT. Une tâche sans doute plus aisée aujourd'hui qu'en 2014, année de création de la Maison du Bitcoin, depuis devenue les deux entités que sont Ledger et Coinhouse au cours d'un parcours sinueux durant lequel "les banques ont été nombreuses à fermer les comptes", se souvient, revanchard, Jean-Michel Pailhon. Depuis, l'écosystème Web3 et crypto jouit d'une nouvelle image et le 137 rue Saint-Martin veut en être la vitrine.