La blockchain en quête de sobriété numérique

La consommation d'énergie excessive de certaines technologies blockchains publiques sont souvent pointées du doigt. Peut-on aller vers une blockchain éco-responsable ?

Une blockchain ou chaîne de blocs est une technologie de stockage et de transmission d'informations décentralisée et sécurisée. Cette technologie permet de s’affranchir d’un tiers de confiance. Grâce à la sécurisation offerte par l’assurance que chaque transaction soumise à la chaîne de blocs est signée numériquement à l’aide de clés de signature, l'utilisateur possède pleinement le contrôle, les droits et la propriété sur son identité numérique. La consommation d'énergie excessive de certaines technologies blockchains publiques est souvent pointée du doigt. Qu’en est-il des dernières évolutions de la blockchain ? Peut-on aller vers une blockchain éco-responsable ?

Cas énergétique des anciennes technologies Blockchain

Les calculs effectués par les installations de minage au service de la blockchain sont énergivores. Une consommation électrique qui peut varier selon la cryptomonnaie concernée. En conséquence, la technologie qui procède à ces calculs demande une alimentation importante. Les estimations indiquent que la consommation mondiale dédiée aux cryptomonnaies dépasse celle de certains pays sur une année complète. La preuve de travail (proof-of-work,) est le protocole de consensus le plus connu et le plus ancien qui consiste en des parties prenantes d'un réseau exécutant avec succès un travail important en calcul pour accéder aux ressources dudit réseau. En effet, plus la blockchain se développe, plus les preuves de travail nécessitent des calculs longs et énergivores.

Blockchain 2.0 : la fin du gaspillage énergétique

Pour permettre à la blockchain et à l’ensemble de son écosystème de fonctionner mieux, mais surtout de prendre un virage écoresponsable, Ethereum, une des blockchain les plus populaires, est passée de la preuve de travail à la preuve d’enjeu depuis septembre 2002. La preuve d’enjeu revient à mettre en jeu ses jetons de cryptomonnaies pour obtenir la validation d’un bloc. Les détenteurs de jetons qui souhaitent sécuriser les transactions sont ainsi tirés au sort par un algorithme de consensus, ils sont sélectionnés au hasard et ne sont pas en concurrence. Ce modèle de probabilité permet de réduire significativement la consommation d’énergie. Cela vaut également pour les exigences de performance liées au matériel : vous n'avez pas besoin de systèmes haut de gamme pour avoir une chance de créer de nouveaux blocs, une configuration d’ordinateur raisonnable suffit. La preuve d’enjeu est donc une méthode alternative à la dépense excessive d’énergie et d’électricité de la preuve de travail.

Source : https://blog.ethereum.org/2021/05/18/country-power-no-more

Des attestations de diplômes numériques certifiées et plus vertes

Un cas vertueux dans l’enseignement supérieur et qui souligne la volonté de la blockchain d’être plus éco-responsable : une utilisation de la version la plus récente de la blockchain (ethereum 2.0) pour certifier les attestations de diplômes. Les données des diplômes sont numérisées et présentées en ligne dynamiquement, de manière sécurisée avec la preuve de l’inscription dans la blockchain. Chaque diplômé dispose d’un QR code, d’un lien URL unique pouvant être intégré aux réseaux sociaux. Ainsi, d’une simple action à partir d’un mobile ou d’un lien internet, les recruteurs pourront vérifier l’authenticité du diplôme. Cette attestation peut également être consultable depuis les réseaux sociaux ou une digital workplace.

A la fois simple, mais aussi sécurisée, cette digitalisation des attestations de diplômes donne la possibilité d'avoir un accès plus rapide et sécurisé à l’information tout en permettant de lutter contre les faux diplômes. En effet, Selon une étude de l’Institut Florian Mantione, 25% des candidats trichent sur leurs diplômes. Par ailleurs la blockchain 2.0 Ethereum est plus respectueuse de l’environnement, en se basant sur la preuve d’enjeu comme expliqué précédemment. Facilitée par un algorithme de consensus, elle est donc moins gourmande en énergie. A titre de comparaison, une attestation de diplôme générée sur la blockchain a une empreinte carbone de 0,2854 g de CO2(1) contre 10,22g de CO2(2) pour une attestation imprimée papier.

(1) Simulation effectuée sur Website Carbon Calculator + https://www.carbon-ratings.com/

(2) Données Human & Green Consultants