Le Net
15 questions à un webmaster : Niry Jules (Sobika.com)
Cet ancien directeur de clientèle chez Hi Media Technologies a créé en 2000 un site communautaire pour les Malgaches installés en France. Un pont virtuel avec une région dont le potentioe high-tech ne demande qu'à éclore.  (Samedi 1 mars 2003)
         
Le site
Sobika.com
Comment greffer ses racines sur Internet ? C'est ce chemin que Niry Jules a suivi en lançant, en 2000, Sobika.com, le site de la communauté malgache de France. Rencontre avec un responsable de site qui, fort d'un parcours de professionnel du Web, sait très bien vers quoi faire évoluer son service en ligne et son modèle.

Dans quelles circonstances avez-vous créé le site Sobika.com ? Qu'est-ce que cela veut dire d'ailleurs ?
Niry Jules. Sobika est le nom malgache de "Soubique" qui est un panier fourre-tout. Soubique est l'un des rares noms communs français directement dérivés du malgache. Le site, créé en 2000, est destiné à la communauté malgache de France.

Quel est le statut de votre société ?
C'est une EURL depuis six mois (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée). Nous sommes deux personnes . Nous éditons un autre site complémentaire à Sobika.com, un site de rencontres malgaches nommé Fitia.com.

Pouvez-vous résumer le positionnement de Sobika.com et répertorier ses plus grandes rubriques ?
Nous visons clairement tous les malgaches expatriés. Nous avons une partie information où nous proposons des news alternatives aux médias officiels malgaches, une sorte de weblogs qui a trouvé tout son intérêt lors de la crise malgache il y a quelques mois. Enfin, nous avons une seconde partie plus interactive et communautaire avec des forums, des témoignages, une rubrique "Copains d'avant" [NDLR, service de Benchmark Group, éditeur du JDNet] trés active, des interviews de webmasters malgaches...Par ailleurs, nous avons dès le début mis en place une rubrique féminine, ce qui est assez rare dans les sites africains.

Quelle est l'audience du site ?
Nous comptons 30.000 visiteurs uniques par mois. Ce chiffre est très important car il faut le ramener à la population visée qui est de 300.000 internautes potentiels. Par ailleurs, nous sommes juste derrière Wanadoo Madagascar qui est le premier FAI à Madagascar. Pour la mesure d'audience, nous utilisons Urchin qui est l'outil statistique de notre hébergeur.

Quel est le modèle économique de Sobika.com ?
Au tout début, comme pour d'autres :-), il n'en y avait pas. Mais la publicité est venue d'elle-même car nous avons été sollicités de suite pour des campagnes. Cela représente 80 % de nos revenus avec l'e-mailing. Les 20 % restants sont des demandes ponctuelles en conseils ou création de sites.

Comment commercialisez-vous l'espace publicitaire ?
Nous commercialisons nous-mêmes. Fort de mon expérience en régie publicitaire Internet puis chez Hi Media Technologies pour la vente de solutions technologiques d'ad servers, j' ai voulu radicalement changer le mode traditionnel de vente des espaces sur Sobika. Tout d'abord, l'e-publicité n'existait pas pour les entreprises malgaches. Nous avons donc lancé nos propres standards. En ce qui concerne la vente des espaces, nous n'offrons aucun CPC (coût au clic) ou CPM (coût pour mille). Pour convaincre nos annonceurs, nous avons choisi la simplicité avec un modèle de vente par emplacement avec un minimum de visiteurs garantis. Cela se situe entre la presse et la Télé. Ainsi nous vendons au forfait la page d'accueil, par mois ou par semaine, comme une quatrième de couverture presse, avec toutefois un minimum de visiteurs garantis. Ce modèle est aujourd hui accepté par tous nos annonceurs et c'est même devenu un standard de vente pour les autres sites malgaches. Cela a un gros avantage car nous ne sommes ni dépendants de solutions technologiques d'ad servers ni prisonnier des taux de clics. Nous vendons plutôt de la réclame.

Comment assurez-vous la communication de Sobika.com auprès de la communauté malgache en France ?
Nous avons eu une approche très "terrain" avec la distribution de flyers dans les endroits fréquentés par notre public. Nous avons organisé des soirées ce qui a contribué à nous sortir du "virtuel" et avons développé une gamme de produits dérivés Sobika afin de faire de notre site une marque à part entière.

Les acteurs du Net français sont-ils intéressés par la communauté malgache et l'Internet à Madagascar en général ?
Ceux qui s'intéressent à ce pays l'ont vite compris. Wanadoo est le premier FAI à Madagascar et adopte une vraie politique de développement. C'est un pays africain à très forte culture technologique. Un nombre croissant d'entreprises "high tech" comprennent qu'il est intéressant pour eux de délocaliser à Madagascar car les coûts sont divisés par cinq, et des zones franches technologiques sont créées pour les attirer. Enfin, la main d'oeuvre est francophone et a été formée dans les universités et les écoles d'ingénieurs françaises. Si des entreprises sont intéressées par une implantation à Madagascar, elles peuvent nous contacter. En ce qui concerne les annonceurs francais, nous avons des voyagistes, des entreprises de transport, des cabinets de recrutement.

Comment assurez-vous les liaisons avec l'Internet malgache ? Entretenez-vous des liaisons avec des organismes Internet à Madagascar ?
Un chat "personnalités" en partenariat avec Wanadoo Madagascar va être lancé. Nous allons convier des personnalités malgaches à venir chatter en direct. Le chat sera retransmis en direct sur les deux sites partenaires. Par ailleurs, avons un autre projet plus industriel pour lequel nous cherchons des partenaires de type web agencies - intégrateurs. Le but pour ces futurs partenaires étant de baisser les coûts de production en sous-traitant une partie de leur activités via une unité de production basée à Madagascar.

Croyez-vous à un modèle payant ?
Oui pour les sites qui sont des canaux de distribution : tourisme,
e-commerce. Oui pour les sites de services (places de marché, sites de rencontres, moteurs de recherche). Mais non pour les sites éditoriaux sauf s' ils ont développé une vraie marque et une vraie légitimité sur le Net.

Quelle est la plate-forme technologique de Sobika ? Quels sont vos outils d'édtion Web ?
Linux et Apache. Pour l'édition, nous utilisons PHP/MySQL et Dreamweaver pour la partie HTML. Nous avons migré chez OVH. Même si les premiers jours ont été difficiles, nous sommes satisfaits aujourd'hui.

Quel est votre parcours personnel ? Quelle place tient Sobika.com dans votre vie aujourd'hui ?
Une maîtrise de gestion, un passage dans la finance avant le grand saut dans le Net chez en tant que Chef de publicité chez Mediatris puis directeur de Clientèle chez Hi Media Technologies. Parallèlement l'apprentissage du métier de webmaster, des langages d'édition et des techniques spécifiques du marketing Web. Sobika.com tient une grande place mais c'est avant tout l'envie de participer à la création du net malgache. Une passion dévorante.

Le site
Sobika.com

Seriez-vous prêt à céder Sobika.com, maintenant ou plus tard ?
Tout dépend de l'offre et pour quoi faire. Mais je ne serais pas contre un retour à la vie professionnelle en entreprise. Mais toujours en lien avec le Web.

A lire également:
15 questions à Henry Bardies, Bravopapi.com (03/02/03)
15 questions à Marie Plassard, Mômes.net
(20/01/03)
15 questions à Christophe Bovio, photo-de-classe (18/12/01)

[Rédaction, JDNet]
 
 
  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Chaine Parlementaire Public Sénat | Michael Page Interim | 1000MERCIS | Mediabrands | Michael Page International
 
 

Dossiers

Marketing viral

Comment transformer l'internaute en vecteur de promotion ? Dossier

Ergonomie

Meilleures pratiques et analyses de sites. Dossier

Annuaires

Sociétés high-tech

Plus de 10 000 entreprises de l'Internet et des NTIC. Dossier

Prestataires

Plus de 5 500 prestataires dans les NTIC. Dossier

Tous les annuaires