Du 2 au 8 juin se déroulera
dans toute la France la première édition de la Semaine
du Développement Durable, pilotée par Tokia Saïfi, secrétaire
d'Etat au développement durable. Cette initiative a pour
objectif d'expliquer la notion de développement durable
au grand public, de le sensibiliser à ses enjeux, et d'illustrer
le thème choisi cette année, "Le quotidien du citoyen
durable", par des actions concrètes de terrain. L'idée
maîtresse est de démontrer aux Français, qui pour un tiers
d'entre eux n'ont jamais entendu l'expression (selon une
étude IPSOS d'avril 2003), les liens existant entre les
gestes quotidiens et des phénomènes globaux comme le réchauffement
climatique ou la lutte contre les inégalités économiques.
L'opération
s'inscrit dans le cadre de la Stratégie nationale de
développement durable (SNDD), un plan d'action transversal
sur cinq ans structuré autour de six grands thèmes :
l'activité économique, l'aménagement des territoires,
la gestion des risques, la sensibilisation et la participation
des citoyens, l'Etat exemplaire, et l'action internationale.
Le Conseil national du développement durable (CNDD),
créé début 2003, est chargé d'assurer l'expression des
collectivités locales et de la société civile dans l'élaboration
et le suivi de la SNDD.
Durant la Semaine, des
acteurs issus de tous les secteurs se mobiliseront pour
illustrer les dimensions économiques, sociales et environnementales
du développement durable : l'Etat, les médias du service
public, les régions, les associations et bien sûr les
entreprises, qui utilisent de plus en plus le thème
de la responsabilité sociétale dans leur communication
institutionnelle, avec plus ou moins d'opportunisme.
Au programme, distribution de brochures d'information,
tables rondes, journées portes-ouvertes dans des entreprises
et des centres de tri des déchets, nettoyage de sites
Grâce à ces différentes
actions, le gouvernement affirme vouloir "relancer le
débat avec l'ensemble de la société", ce qui est un
axe prioritaire de la SNDD. L'étude IPSOS réalisée à
l'occasion de la Semaine montre en effet que moins d'un
Français sur dix identifie les trois dimensions précitées
du développement durable, et que la population est demandeuse
d'informations pratiques sur le sujet. Parallèlement,
la majorité des Français déclare uvrer au quotidien
pour le développement durable, en limitant par exemple
sa consommation d'eau, en pratiquant le tri sélectif
ou en privilégiant l'achat de produits issus du commerce
équitable.
En tant que média interactif,
Internet contribue à l'ouverture et la visibilité des
débats. La Semaine du Développement Durable possède
son propre site web, sur lequel on trouve notamment
un forum. Le site Publicsenat.fr retransmettra l'intégralité
des discussion du Comité ministériel chargé d'adopter
la SNDD le 3 juin. Mais jusqu'à présent, l'initiative
Internet la plus poussée concerne le Débat national
sur les énergies.
La Semaine du Développement
Durable se tiendra en même temps que la troisième édition
de la "Green Week" européenne, et coïncidera également
avec la Journée mondiale de l'environnement des Nations
Unies (5 juin 2003).
L'expression "développement
durable" est apparue pour la première fois en 1980.
La notion a été définie en 1987, dans le rapport "Notre
avenir à tous" établi par l'ONU, comme "un développement
qui s'efforce de répondre aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures à satisfaire
les leurs". Le Sommet de la Terre, qui s'est tenu à
Rio en 1992, a été le point de départ de discussions
multilatérales censées aboutir à des engagements concrets.
Un plan d'action a finalement été adopté dix ans plus
tard, lors du Sommet de Johannesburg qui a réuni 110
chefs d'Etat.
Une
Commission qui n'a pas duré...
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Quelques jours avant
le début de la Semaine du Développement Durable,
le président la Commission Française du Développement
Durable (CFDD), le biologiste Jacques Testart
(le père du premier bébé éprouvette), a démissionné
avec une partie des membres du bureau. Cet organe
consultatif, chargé de définir les orientations
et d'émettre des recommandations concernant la
politique française en matière de développement
durable, avait été créé
par Dominique Voynet après le Sommet de Rio. Il
a produit plusieurs rapports d'expertise ainsi
que des avis, mais aucun d'entre eux n'a été suivi
d'effet selon ses responsables, qui invoquent
le découragement et le manque de moyens
comme motifs de leur démission. Suite
à cette décision, Tokia Saïfi a décidé de ne pas
reconduire les membres de la CFDD, dont le mandat
expirait fin mai. C'est le CNDD, création du gouvernement
Raffarin, qui reprend donc le rôle d' "instance
privilégiée de concertation" sur le thème du développement
durable, a-t-elle déclaré aux Echos.
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