La septième édition de l'International
Venture Capital Summit aura lieu les 1er et 2 décembre
2003 à Sophia Antipolis. Comme chaque année, la manifestation
va réunir des créateurs de start-ups et des fonds de capital-risque
européens et nord-américains (Techfund Capital, Emertec
gestion, I-Source Gestion, Auriga Partners
), dans le
but de déboucher sur le financement de projets innovants.
En tout, la quarantaine d'entreprises sélectionnées recherche
plus de 120 millions d'euros. Gérard Corvisier, directeur
du CERAM Entrepreneurs Innovation, une entité issue de
la CCI Nice Côte d'Azur qui est à la fois un incubateur
et l'organisateur de l'IVCS, revient sur les spécificités
de cette édition 2003 et analyse la situation globale
du capital-risque.
JDN.
Le capital-risque a-t-il remonté la pente en 2003 ?
Comment jugez-vous la situation actuelle ?
Gérard
Corvisier. Les investissements
du capital-risque en Europe et en France en 2003 ont
atteint la moitié du niveau de 2002. Très objectivement,
la conjoncture reste mauvaise. Cela finira par s'arranger,
mais on ne peut pas dire qu'il y ait des signes clairs
de reprise. Bien sûr, ça a l'air de repartir aux Etats-Unis,
et en général cela a des répercussions sur l'ensemble
de l'économie. Mais c'est aujourd'hui l'ensemble de
la machine qui est bloquée, car la chaîne est grippée
à tous les niveaux : les business angels n'arrivent
pas à sortir donc ne peuvent pas réinvestir, et ils
sont obligés de remettre de l'argent dans leurs projets
pour ne pas les abandonner ; les capitaux-risqueurs
ne trouvent pas de débouchés dans le capital-développement,
qui lui-même n'arrive pas à sortir en Bourse, d'autant
plus qu'il n'existe pas de vrai outil puissant, à l'instar
du Nasdaq, pour faire repartir la machine. Par ailleurs,
on trouve plus de dossiers demandant un financement
important. Dans ce cas, soit c'est non, soit la syndication
est obligatoire, d'où des délais rallongés (un an en
moyenne pour boucler un tour de table), des complications
et des lourdeurs. Par exemple, il a fallu douze mois,
quatre partenaires et 180 présentations à Open Plug,
l'une des start-ups IVCS, pour boucler sa levée de fonds
en 2003.
Quelles
sont les spécificités de l'édition 2003 ? Comment IVCS
se différencie-t-elle des autres manifestations de ce
type ?
Les maîtres-mots
d'IVCS 2003 sont l'Europe et l'international. Nous avons
diversifié les sources et les pays des intervenants.
Nous essayons de drainer des actions de capital-risque
et de capital d'amorçage françaises et européennes,
de faire se rencontrer les capitaux-risqueurs européens,
car il est souhaitable qu'ils se connaissent davantage,
pour pouvoir participer à des projets communs. Pour
l'instant, une cinquantaine de sociétés dont le capital-risque
est le cur de métier sont inscrites à IVCS. Notre positionnement
a toujours été plus international que les autres manifestations
de ce type, mais nous avons accentué cet aspect cette
année. A part ça, nous avons axé l'organisation sur
la cohérence entre les thématiques abordées, qui révèlent
les tendances lourdes, et la présence de start-ups et
d'investisseurs dans les secteurs associés. Pour chaque
thématique, nous avons invité un spécialiste du secteur.
Parmi les thématiques abordées lors des ateliers, citons
les biotechnologies. Nous avons préféré parler de sciences
du vivant et mettre l'accent sur la recherche de niches
à cycle court (sachant qu'en général, on considère qu'il
faut attendre 18 ans entre la découverte d'une molécule
et sa rentabilité sur le marché). Une autre thématique
concerne les spin-offs. On sait que ces derniers fonctionnent
mieux que les créations à partir de 0. L'atelier va
analyser comment s'y prendre pour que les spin-offs
émergent mieux (en France, le taux de spin-off est moins
bon qu'en Grande-Bretagne). Ces gisements de projets
technologiques existent, mais sont cachés. On compte
d'ailleurs quelques spin-offs parmi les projets sélectionnés
à IVCS. Concernant les fonds présents, le capital d'amorçage
est plus représenté que dans les éditions précédentes.
Dans le passé, le cur de cible d'IVCS était surtout
les entreprises mûres (après la première levée de fonds),
mais si on ne finance jamais en amorçage, la chaîne
est rompue !
Quelles
sont les caractéristiques de la sélection 2003 et que
sont devenues les entreprises sélectionnées en 2002
?
La sélection
compte 36 projets - essentiellement BtoB -, dont un
seul dans l'Internet, neuf dans les logiciels, cinq
dans les télécoms et le wireless, et sept dans les micro-composants.
Plus de 50% des projets cherchent leur première levée
de fonds. 47% des sociétés sont en phase premier produit/premier
client, 22% en phase de développement commercial, 20%
en phase de développement international et de diversification,
3% en pré-IPO, et 8% en phase de développement technique.
Une vingtaine de projets sont internationaux, dont neuf
viennent de Grande-Bretagne. Il n'y a quasiment aucune
redondance entre notre sélection et celle de Capital-IT
ou des autres manifestations de ce type, car IVCS possède
des spécificités : son caractère européen, un " réseautage
" plus approfondi car les gens qui viennent restent
au moins un jour sur place, et des projets plus matures.
Parmi les entreprises sélectionnées en 2002 et en 2001
qui ont accompli des levées de fonds, on peut citer
Open Plug (3,6 millions d'euros), Europe Technologies
(9 millions d'euros), BimExpress (7,5 millions d'euros),
Innovacard
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