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Les 7,5 millions de clients Bouygues Telecom vont pouvoir eux aussi bénéficier du haut débit mobile. Le troisième opérateur de téléphonie mobile a présenté ses offres Edge pour les entreprises et les professionnels, une clientèle qui représente 15 % de son chiffre d'affaires. Le grand public devra quant à lui attendre le mois d'octobre, l'offre de services multimédias i-mode n'étant pas encore adaptée à l'Edge.
Après douze mois d'optimisation de son réseau, Bouygues Telecom annonce couvrir dès aujourd'hui 85 % de la population nationale avec son offre Edge, ce qui le place au deuxième rang derrière Orange mais devant SFR, le deuxième acteur du marché en nombre d'abonnés mais dont le réseau haut débit ne concerne pour le moment que la moitié de la population française (lire l'article du 15/11/04). Mais les trois rivaux ont opté pour des choix technologiques et des stratégies de services très différents.
Orange et SFR proposent des offres de téléphonie de troisième génération (3G) depuis la fin 2004. Tous deux ont misé sur l'UMTS, technologie de communication mobile qui succède à la norme GSM. Exploitant une bande de fréquence plus large, cette technologie propose un débit descendant de 384 Kbit/s. Mais l'UMTS exige de la part de l'opérateur de déployer de nouveaux réseaux et d'acheter des licences d'exploitation. Orange a ainsi investi 500 millions d'euros sur son réseau de troisième génération. Un chiffre identique chez SFR.
En comparaison, Edge, une extension du réseau GSM, est deux fois moins onéreuse. Bouygues Telecom indique avoir investi 230 millions d'euros pour équiper son réseau existant de quelque 27.000 cartes Edge répartis sur 9.000 sites, soit 80 % de l'ensemble du réseau de l'opérateur. La technologie Edge est ainsi utilisée pour couvrir une portion du territoire plus grande, là où la 3G n'est pas encore disponible. Pour cette même raison, Orange a également choisi de compléter son réseau haut débit mobile avec Edge ce qui lui permet aujourd'hui de dispose d'un réseau haut débit mobile couvrant 85 % de la population et 90 % des entreprises de plus de 50 salariés (lire l'article du 11/04/05).
En contre-partie, Edge offre un débit descendant théorique moins performant, de l'ordre de 250 Kbits/s. "Deux performances pas si éloignées en réalité d'un point de vue des usages", a rassuré lors d'une conférence de presse Gilles Pelisson, PDG de Bouygues Telecom. Les clients Edge pourront de fait consulter leur messagerie électronique, surfer sur Internet et sur un intranet ou accéder aux applications de leur entreprise depuis un ordinateur portable, un assistant électronique (PDA) ou un Smartphone. Bouygues Telecom propose une offre données illimitée à 79 euros par mois et une gamme de forfaits à partir de 5 euros par mois.
Malgré le lancement d'une offre Edge, Bouygues Telecom n'a pas renoncé à terme à la commercialisation d'offres 3G. L'opérateur concentre ses efforts technologiques et ses investissements sur le HSDPA, une version améliorée de la technologie UMTS qui permet d'augmenter sensiblement les débits (jusqu'à 4 Mbits/s en réception), et surtout sur les techniques de diffusion de la télévision sur mobile. Le calendrier de déploiement du HSDPA eprévoit cette année les premiers tests, et fin 2006 ou début 2007 la commercialisation des offres.
Un calendrier conforme au nouveau délai accordé par l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes, l'ex ART) qui a révisé le 22 mai dernier les obligations d'ouverture commerciale et de déploiement de Bouygues Telecom. Initialement prévue pour le 12 décembre 2004, l'échéance de déploiement d'un réseau UMTS est désormais fixée au 30 avril 2007, date à laquelle l'opérateur devra couvrir au moins 20 % de la population. Le groupe devrait investir dans cette nouvelle technologie "des centaines de millions d'euros", a indiqué Gilles Pelisson.
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