Les loisirs numériques ont la cote cet été auprès
des capital-risqueurs. Après la plate-forme de téléchargement
de jeux en ligne Boonty (lire l'article
du 08/07/05) et le site de tirage de photos numériques Photoways
(lire l'article
du 12/07/05), c'est au tour de Glowria de s'attirer les faveurs
des investiseurs. Le service de location de DVD sur Internet
a finalisé, mardi 12 juillet, un tour de table de quatre millions
d'euros auprès du fonds SPEF
Ventures, filiale de Natexis Private Equity. Cette somme
porte à 8,5 millions d'euros les investissements reçus à ce
jour par Glowria depuis son lancement en France (lire l'article
du 01/09/03). Objectif de ce nouveau tour de table : appuyer sur l'accélérateur
pour atteindre une masse critique en nombre d'abonnés.
SPEF Ventures rejoint au capital de la société le fonds
new-yorkais Mousse Partners et une quinzaine de business-angels qui ont investi dans la société à titre individuel
entre 2002 et 2003 (parmi lesquels Frédéric Baschet, ex-DG de
Manutan International, Philippe Mondan, fondateur du réseau
de magasins de produits culturels Extrapole, Alain Hombreux,
ancien directeur financier de Gaumont Brésil, ou encore Marc
Baschet, producteur de cinéma). SPEF Venture et Mousse Partners
se partagent désormais à parts égales un peu plus de 60 %
du capital de Glowria, le tiers restant étant détenu par l'équipe
dirigeante et des investisseurs privés.
Les deus tiers de ce nouvel apport seront dédiés
au marketing du service de location de DVD en ligne. "Pendant
deux ans, nous avons posé les fondations afin de bâtir un service
de taille industrielle, tourné vers un marché de masse : internalisation
de la logistique, du service clients, développement de notre
propre plate-forme technologie et signature de nombreux accords
avec des éditeurs et producteurs de vidéo, explique
Mihai Crasneanu, fondateur et PDG de Glowria. Aujourd'hui, nous
devons faire connaître le service au plus grand nombre."
La première vague de cette stratégie marketing offensive va
consister à accélerer le recrutement online de nouveaux clients
en multipliant les accords de location de DVD en co-branding
avec des portails Internet (AOL, MSN, Yahoo, Wanadoo notamment),
ou avec des partenaires privilégiés tels que le groupe France
Loisir. Mais "le canal de recrutement Web a ses limites, estime
Mihai Crasneanu. Nous visons une cible grand public. C'est pourquoi
nous bâtissons également en parallèle un plan média offline."
Lancement
d'un service de VOD |
Le tiers restant de ces quatre millions d'euros levés va être
investi dans le lancement d'une plate-forme de vidéo à la demande
(VOD).
Développée en interne, celle-ci est déjà opérationnelle. Reste
à constituer un catalogue suffisamment large pour susciter l'engouement
des internautes, à savoir un millier de titres. Sur ce terrain, Glowria indique
avoir déjà conclu une quinzaine de partenariats, principalement
avec des grandes majors américaines mais également avec un petit
nombre de producteurs indépendants. Côté distribution, la société
est sur le point de signer des partenariats VOD avec trois fournisseurs
d'accès Internet. L'ouverture au grand public du service de
VOD est prévu pour la fin 2005.
Un élargissement de son offre sur laquelle mise Glowria pour
encourager, à grand renfort de marketing, la croissance du nombre
de ses clients. Avec 10.000 abonnés fin 2004, le site détient
uneposition confortable sur le marché français de la location
de DVD en ligne, mais est encore loin de rivaliser avec les
trois millions d'abonnés de l'américain Netflix, la référence
sur le secteur. "La taille du marché est un critère déterminant,
souligne Mihai Crasneanu. Netflix chasse sur un territoire de
300 millions de foyers. C'est pourquoi nous envisageons aujourd'hui
des opérations de croissance externe, en Europe du Nord notamment."
Pour cela, les quatre millions d'euros apportés lors du
récent tour de table n'y suffiront pas. La société envisage
d'ores et déjà une nouvelle levée de fonds, auprès d'investisseurs
internationaux cette fois-ci, afin de multiplier par 4 ou 5
l'apport en capital.
Glowria, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 1,4 million
d'euros en 2004, prévoit de tripler ses revenus sur l'année
en cours. La société vise la rentabilité au deuxième trimestre
2006. Les efforts en marketing devraient également se traduire
par un renforcement des équipes commerciales, faisant passer
l'effectif de la société de 40 personnes aujourd'hui à une cinquantaine
d'ici la fin de l'année. |