ANALYSE
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Internet, une valeur sûre dans le mix-média
En passe de devenir un média de masse, le Web s'intègre peu à peu dans les budgets des annonceurs. Complémentaire des autres médias, il améliore la couverture, la pression et la rentabilité des campagnes.   (03/10/2005)
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"L'intégration d'Internet dans une stratégie média est quelque chose d'irréversible", a récemment déclaré Frédéric Joseph, président de l'IAB France. De fait, les investissements publicitaires en ligne ont progressé de 64,3 % en France en 2004 tandis que, hormis l'affichage, tous les autres médias sont en recul. Cela se traduit par une part en constante augmentation dans les budgets plurimédia des annonceurs : la part de marché du Web dans les recettes publicitaires brutes du premier semestre en France s'élève à 4,9 % selon l'IAB, soit 1,9 point de plus qu'au premier semestre 2004. Une évolution qui semble surtout se produire au détriment de la télévision. Mais il ne faut pas ramener cette tendance à un simple jeu de vases communicants. Car ce qui s'annonce irréversible, surtout, c'est l'utilisation du Web comme un média complémentaire des médias traditionnels.

Sur l'ensemble des annonceurs Internet Français, les trois quarts sont plurimédia. Derrière les croissances à deux chiffres, il faut relativiser l'impact général du Web dans les budgets : chez les annonceurs déjà présents en ligne en 2004, la part moyenne du Web dans les investissements n'est que de 9 %. Rare sont les grands annonceurs qui consacrent désormais au Net une part plus importante de leurs dépenses en communication qu'à la télévision, comme Pepsi ou McDonald's aux Etats-Unis. En général, leur objectif -  et celui des agences - est d'optimiser leur mix média en y intégrant l'Internet.

Pour ce faire, les agences disposent de plus en plus d'outils, comparables à ceux qu'elles utilisent depuis des dizaines d'années pour construire leurs plans médias. "En termes d'outils, Internet est le média mesuré le plus précisément, constate Olivier Deletombe, directeur Internet de Carat Expert, filiale d'Aegis Media. Nous travaillons sur le GRP, la couverture, la répétition, qui nous permettent de calculer les performances et d'optimiser les plans." A la base de ces indicateurs, la mesure d'audience, fournie par les outils user-centric (données sur panel de type Nielsen), site-centric (pages vues) et ad-centric (nombre d'affichages des publicités). Comme pour la publicité online, logiciels de média-planning et études média-marchés (croisant les comportements de consommation et des habitudes média) complètent les rouages du média-planning online.

Il est donc possible de mesurer de manière chiffrée la complémentarité d'Internet avec les autres médias, et son impact dans une campagne. La complémentarité la plus évidente s'observe au niveau de la couverture. Les petits consommateurs des autres médias étant très présents sur le Web, celui-ci apporte en couverture à tous les médias de masse. Cette complémentarité de couverture s'accentue sur les cibles les plus représentées sur Internet, telles que les 15-25 ans et les CSP+, qui sont à 80 % internautes. Internet permet donc de couvrir des cibles difficilement accessibles ailleurs.

En ce sens, le Web est porté par la tendance à la fragmentation des médias (segmentation de l'audience TV due aux chaînes câblées, multiplication des médias de niche…), au zapping publicitaire (développement des magnétoscopes à disque dur de type TiVO), et à l'inflation des tarifs du mass-média par excellence, la télévision. "Si l'on exclut certaines cibles comme les bas revenus et les plus de 65 ans, encore peu en affinité avec ce nouveau média, le Web est devenu une alternative à la télévision, mais aussi à la presse magazine, moins puissante, à la radio, aussi réactive mais qui n'offre pas les mêmes conditions de consommation car les auditeurs sont en général en train de faire autre chose", explique Bruno Louy, directeur général adjoint de MPG Media Contacts, agence conseil en marketing interactif. A cet égard, l'objectif est de déterminer quelle combinaison de médias, et dans quelle proportion, sera le plus à même de remplir l'objectif marketing fixé pour une cible et une marque donnée.

Illustration de la complémentarité de couverture offerte par Internet :
pénétration d'Internet selon les habitudes de consommation des médias et la cible

Gros consommateurs d'Internet
(> 3 connexions par semaine) parmi...

Ensemble population 15-24 ans Actifs CSP +
Petits consommateurs TV
(< 2h45 / semaine)
36 % 46 % 55 %
Petits consommateurs radio
(< 2h / semaine)
35 % 46 % 55 %
Petits consommateurs de presse magazine
23 % 37 % 47 %
Petits consommateurs de presse quotidienne
33 % 40 % 51 %
Source : SIMM 2004 / MPG Media Contacts

La couverture n'est pas le seul indicateur permettant d'aboutir à la bonne combinaison. Le taux de mémorisation en est un autre. "Internet est un média impactant, voire très impactant concernant les formats Flash transparent et la vidéo", indique le directeur Internet de Carat Expert, qui a d'ailleurs lancé début 2005 une étude pour réactualiser les bêta de mémorisation des principaux formats online (bannière, skyscraper, vidéo…). Notons que ce caractère impactant confère au Net un rôle de média alternatif et complémentaire non seulement pour les campagnes de recrutement, mais aussi de branding, d'autant plus qu'Internet est le seul média permettant aux marques d'exercer une pression constante (à domicile, au bureau, 24h/24).

"Assurer un socle de pression avec la TV, et le compléter par le Web"
L'indicateur phare du média-planning, le GRP, qui calcule la puissance d'une campagne, est également mis à contribution. "Pour convaincre les annonceurs de la complémentarité d'Internet avec les autres médias, nous leur parlons en complément de pression, car on ne peut pas comparer GRP TV et Internet, explique Bruno Louy. Pour déclencher un acte d'achat, il faut une surpression sur une partie de la cible. Internet permet de surpresser juste la cible souhaitée car sa capacité de ciblage est beaucoup plus fine. L'idée est d'assurer un socle de pression avec la télévision, et de compléter avec le Web, qui offre un coût du GRP comparable à celui de la radio."

Le Net est en effet un média très compétitif en termes de prix sur les cibles surreprésentées, jeunes et CSP+. Cela signifie par la même occasion que, dans le cadre d'un plan plurimédia, la part des investissements qui lui sont consacrés est plus faible, excepté pour des annonceurs dans les secteurs du e-commerce ou du tourisme, par exemple, qui peuvent adopter une approche full Web. Les études récentes tablent à court terme sur une stabilisation entre 10 et 15 % en moyenne des budgets plurimédia. Une évaluation que nuance Bruno Louy : "Le déséquilibre en matière de puissance des médias est moindre à l'étranger. En Allemagne, où le média le plus puissant est la presse, les budgets Web sont supérieurs au budget TV global. Idem en Grande-Bretagne, où Internet est le média le plus consommé. Je pense qu'en France, Internet devrait dépasser la télévision dans deux ans."

"Un prolongement naturel et nécessaire des mass média"
Un pari soutenu par Media Contacts au motif qu'Internet ne se limite pas à un simple moyen de combler les lacunes des autres médias. "Si l'on considère Internet non seulement comme un média mais aussi comme un canal, alors c'est aussi un prolongement naturel et nécessaire des mass média, en tant que moyen d'engager une d'interaction avec une cible. Etant donné que l'audience se fragmente et que les coûts augmentent, ne pas utiliser Internet, c'est financer de la déperdition. Dans certaines industries, la valeur d'un plan média non suivi d'un plan interactif est diminuée de 15 %.C'est-à-dire que si on ne propose pas à des gens qui ne sont pas dans un processus de transformation immédiat un prolongement du contact - inscription à une newsletter, demande de catalogue, etc. -, on perd 15 % des contacts arrivés sur le site."

En tant qu'instrument de la mécanique relationnelle, le Web constitue donc, outre un complément média, un relais, une "chambre d'écho" selon le terme employé par Bruno Louy, permettant d'améliorer le rendement d'une campagne. "Le média crée de la valeur, qu'il faut traiter sinon on la perd", résume-t-il. Les propos d'Olivier Deletombe vont dans le même sens. "92 % des internautes ont déjà visité le site d'une marque suite à une publicité", note-t-il, ce qui devrait inciter les annonceurs à encourager ce genre d'interaction. Interaction qui peut d'ailleurs avoir lieu avant, pendant ou après une campagne. Selon le cas, il s'agira par exemple de teasing, de faire participer les internautes à la création de la campagne, de créer du trafic sur le site ou en magasin, ou encore de fidéliser le consommateur.

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 MPG Media Contacts
Les 900 annonceurs ayant investi en ligne au premier semestre ont-ils été séduits par ce discours ? Bruno Louy a en tout cas déjà théorisé la suite. "Nous pensons que l'avenir du média, c'est la fusion des dimensions médiatique, relationnelle et commerciale. Il faut tendre vers des logiques intégrées, associant site Internet, base de données, programme relationnel et stimulation", conclut-il.
Raphaële KARAYAN, JDN Sommaire Publicité
 
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