E–COMMERCE 
Sommaire E-Commerce
Sarenza croit à la vente de chaussures en ligne
Trois anciens de Glowria s'attaquent au marché de la chaussure, jusque là réfractaire à la vente sur Internet. Leur modèle : Zappos.   (07/11/2005)

  En savoir plus
 Francis Lelong
  Le site
Sarenza.com
2005 : tous les secteurs de l'économie française ont été envahis par le Web... Tous ? Non, quelques segments résistent encore. Les chaussures vivent notamment retranchées dans le off line. C'est à peu de choses près le raisonnement qu'ont eu, il y a quelques mois, trois "serial-entrepreneurs", Francis Lelong, fondateur en 1999 de Black Orange et passé depuis par Glowria et Davi Interactive, Franck Zayan, ancien président adjoint d'AOL France et directeur des opérations de Glowria, et Yoann Le Berrigaud, ancien responsable du recrutement client de Black Orange et de Glowria.

Les trois compères sont confortés par le succès aux Etats-Unis de Zappos (lire l'article du 28/01/2004) : 300 millions de dollars de chiffre d'affaires, 10.000 paires de chaussures vendues chaque jour, l'oncle américain a de quoi faire rêver. Quelques business angels dans la poche, et ils fondent Sarenza, en ligne depuis un mois maintenant et qui affiche déjà de solides ambitions. "Si l'on pouvait faire ne serait-ce que la moitié de Zappos, ce serait déjà fantastique, confie Francis Lelong, co-président de Sarenza. Pour la première année, nous avons l'ambition de réunir environ deux millions de visiteurs uniques."

Des ambitions élevées, sur un marché qui n'a pas encore pris en France. Les quelques initiatives, lancées jusqu'à présent, comme La Botte Chantilly (lire l'article du 19/01/2005), Bexley ou le groupe Desmazières (lire l'article du 21/10/2005) restent marginales. Les fondateurs de Sarenza sont pourtant persuadés que les ventes peuvent décoller. "La France est le deuxième marché mondial derrière les Etats-Unis, il pèse 8 milliards d'euros et les Français achètent en moyenne cinq paires par an, note Francis Lelong. Le Web peut apporter un vrai plus dans la distribution, mais aussi pour les marques, notamment celles qui ne disposent pas d'un réseau très puissant."

Quelques doutes subsistent ainsi, chez le consommateur, sur l'achat d'un tel produit en ligne. La nécessité d'essayer une paire de chaussures avant de l'acheter est un frein à la commande sur Internet. Des doutes que Sarenza compte effacer définitivement. Le nouvel acteur e-commerce pense même que son modèle possède plus d'avantages que la vente physique. "L'acheteur a 100 jours pour essayer sa paire, il peut ainsi la tester sur sa garde-robe, la montrer à ses amis, explique Francis Lelong. Et souvent, le débit de la carte est différé de 30 jours. S'il renvoie le produit rapidement, il n'y a donc aucun effet sur son compte en banque."

Objectif : 300 marques
Deux axes structurent l'offre de Sarenza : "l'hyper-service" et "l'hyper-choix", comme les définissent ses fondateurs. La plate-forme consent donc de gros efforts sur le service, en proposant la livraison et le renvoi gratuits. Ceux-ci peuvent aussi s'effectuer dans le réseau des 3.700 points-relais Kiala, avec qui un partenariat a été signé. Pour "l'hyper-choix", le site revendique déjà l'offre la plus large du marché, avec la présence d'une cinquantaine de marques (dont Timberland, Clarks, Camper...), qui passeront à 110 l'été prochain. L'objectif est d'arriver à regrouper environ 300 marques, soit autant que Zappos aux Etats-Unis. L'offre concerne aussi bien les chaussures de sport que celles de villes, haut ou moyen-de-gamme, les prix des modèles allant de 30 à 500 euros.

Tout cela nécessite une logistique bien huilée. C'est l'une des principales lignes d'investissement. "La clé du succès, confirme Francis Lelong. Là, l'expérience accumulée chez Glowria, où 100 % des produits sont retournés, nous sera précieuse." Le modèle américain Zappos constaterait un taux de retour de 20 % sur ses produits. Sarenza, lui, part sur une hypothèse de 25 % sachant que la moyenne des taux de retour des e-marchands français se situe entre 5 et 15 % selon la direction du site.

Avec un investissement initial de 500.000 euros, le nouveau marchand en ligne a, jusqu'ici, été assez discret. La présence sur les moteurs de recherche et sur les comparateurs de prix a été privilégiée. En 2006, Sarenza pourrait passer à la vitesse supérieure en termes de communication, notamment off line. Autre projet du nouveau venu : développer l'aspect communautaire et faire sur la chaussure ce qu'Amazon fait sur les produits culturels. Il est déjà possible, entre autres, de donner son avis sur un produit. Des informations sont également disponibles sur chacune des marques présentes.

  En savoir plus
 Francis Lelong
  Le site
Sarenza.com
Les premiers retours seraient positifs, les ventes étant légèrement supérieures aux prévisions initiales et 75 % des acheteurs sont des femmes. Des chiffres suffisants selon les fondateurs du site pour constituer, selon leurs voeux, un "champion à la française" ? Cela pourrait contribuer, en tout cas, à faire tomber les derniers bastions de résistance à l'e-commerce...
 
 
Nicolas RAULINE, JDN Sommaire e-Commerce
 
Accueil | Haut de page
 
 

  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Chaine Parlementaire Public Sénat | Michael Page Interim | 1000MERCIS | Mediabrands | Michael Page International