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L'affaire Bwin fait trembler les sites de paris sportifs
L'arrestation, vendredi 15 septembre à Monaco, des dirigeants de Bwin, site de paris sportifs autrichien, prend de cours toute une profession. Pourtant, elle s'inscrit dans une procédure engagée depuis 2005.   (19/09/2006)

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(Article modifié le 28/09/06) Faîtes vos jeux, rien ne va plus. Un vent de panique semble souffler depuis vendredi 15 septembre sur le petit monde des bookmakers en ligne. La raison de cette agitation ? L'arrestation vendredi dernier, à La Turbie (Alpes Maritimes), par la section judiciaire de la sous-direction des courses et jeux des renseignements généraux, des deux dirigeants du site de paris sportifs d'origine autrichienne Bwin (ex Betandwin), Norbert Teufelberger, président de la société, et Manfred Bodner, son directeur général.

Celle-ci a eu lieu alors que les deux dirigeants de la société étaient en train de présenter à la presse leur nouveau contrat de sponsoring avec l'un des clubs les plus en vu de la ligue 1 de football : l'AS Monaco. Les policiers ont agi sur commission rogatoire du juge Jean-Marc Cathelin, celui-ci ayant été saisi depuis le 7 novembre 2005 d'une information judiciaire contre X pour "tenue illicite de jeux de hasard, loterie illicite, publicité de loterie prohibée et prise de paris illicites sur des courses de chevaux". Cette action fait suite aux plaintes de la Française des Jeux et du PMU, les deux organismes qui, selon la législation française, sont les seuls habilités à organiser des jeux d'argent on et offline en France (lire l'article du 10/05/06).

Si l'action est spectaculaire et a de quoi marquer les esprits à quelques semaines des arrestations de David Carruthers, directeur général du site britannique de paris sportifs en ligne BetOnSports (lire l'article du 28/07/06), et de Peter Dicks, dirigeant du site SportingBet, faut-il pour autant en conclure que tous les acteurs du paris en ligne peuvent désormais être inquiétés s'ils posent le pieds sur le sol français ?

Selon Thibault Verbiest, Avocat aux Barreaux de Paris et de Bruxelles et membre du cabinet Ulys, il ne faut pas dramatiser. Cette action serait la suite logique de la procédure menée depuis début 2005 par la Française des Jeux et le PMU contre Bwin, celle-ci visant essentiellement le réseau d'affiliation du site de paris sportifs. "Le juge en charge de l'affaire a profité de cette conférence de presse, très médiatisée, pour entendre ces deux personnes, explique Thibault Verbiest. C'est pour cela qu'il n'a pas déposé un mandat d'arrêt, mais un mandat d'amener." Selon toute vraisemblance, les deux dirigeants de Bwin seront relâchés." Du moins si la direction des courses et des jeux, qui est en quelque sorte la police des jeux en France, n'a pas engagé de procédure de son côté.

Par ailleurs, cette action n'a semble-t-il pas frappé au hasard. Elle vise l'un des sites de paris sportifs les plus actifs en matière de marketing et de communication. Car outre l'accord avec l'AS Monaco, Bwin a noué par le passé plusieurs autres partenariats de ce genre : parmi ceux-ci figure un accord avec les clubs de Saint-Etienne, d'Auxerre, du Mans et de Bordeaux en France, ainsi qu'avec le Milan AC et le Werder de Brême. Ce dernier accord ne lui a d'ailleurs par porté chance. Le Club allemand a en effet été contraint en août dernier, de retirer le nom de Bwin sur son maillot, suite à une procédure juridique engagée par le Land de Saxe à l'encontre du site de paris sportifs pour non respect du monopole de l'Etat allemand en matière de jeux de hasard. Une action qui lui a également coûté sa licence d'exploitation.

Si l'on en croit Thibault Verbiest, cette action serait donc ciblée et n'aurait pas vocation à s'étendre à l'ensemble de la profession. Car si la Française des Jeux a décidé d'agir, elle reste prudente. Rien ne sert d'enflammer un secteur qui pourrait bien se mobiliser et déposer un recours devant la cours européenne de justice. Car en effet, si les droits de chacun apparaissent clairement définis à l'aulne du droit français, il en va tout autrement lorsque l'on considère le droit européen. Au nom de la libre concurrence, la cours européenne de justice a, en novembre 2003, donné raison à un bookmaker anglais qui prenait des paris en Italie pour les transmettre ensuite au Royaume-Uni, et ce contre le monopole de l'Etat Italien (lire l'article du 14/11/03).

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Christophe Dhaines, directeur marketing online d'Unibet France, site qui sponsorise non pas une équipe de Football, mais une équipe cycliste qui a participé au dernier Paris-Roubaix, ne cache d'ailleurs pas son agacement. "Nous sommes frappés de l'aggressivité de cette opération, confie-t-il, qui si elle s'étend à d'autres acteurs, nous conduirait, au sein de l'European Betting Association, à mettre en oeuvre des opérations de lobbying au niveau de la communauté européenne." La détente est donc loin d'être à l'ordre du jour dans le secteur des paris en ligne pour les mois à venir, d'autant que le décret confirmant le monopole de la Française des Jeux et du PMU sur les jeux en ligne en France expire en 2008.

 
 
Rédaction JDN & JDN Solutions Sommaire Le Net
 
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