Cumuler le système de vote de Digg, la viralité des vidéos, l'attrait des ventes
privées tout en fidélisant ses clients avec de multiples avantages, c'est ce que
Wantuno souhaite réaliser sur son site de ventes événementielles. 2.000 inscriptions
effectives depuis le début de la période de souscription permettent d'espérer
à Philippe Rodriguez un beau succès.
Relayé par les blogs, et un réseau d'affiliés, le concept de Wantuno a vu le jour
en juin 2006 à travers un blog qui donnait un aperçu sur les objets prochainement
disponibles à la vente : des appareils photos et mobiles high-tech, mais aussi
des gadgets utiles à l'image des Nabaztags de Violet. Tout un univers high-tech
destiné en priorité aux technophiles, contrairement à 24h00, positionné
sur le textile et la décoration (lire l'article
du 14/09/2006). D'après Philippe Rodriguez, initiateur du projet, environ
40 % des objets qui seront proposés sur son site ont été sourcés spécifiquement
et ne se retrouvent pas en magasin. "Le principe c'est de proposer à la vente
365 jours par an, un objet quasi-exclusif choisi par les internautes parmi une
liste de possibilités pré-selectionnées" explique-t-il.
Le système de vote, à la
manière de Digg (ou plus près de nous de Scoopeo), fera remonter en tête de liste
les objets plébiscités par les internautes. Un moyen pour les gestionnaires de
prévoir les ventes à l'avance et d'ajuster le prix en fonction de la demande pour
pratiquer un prix "Just in Time" grâce à l'effet de réseau, mais aussi
d'allécher l'internaute. Le votant sera en effet prévenu à l'avance lorsque l'objet
qu'il a plébiscité sera disponible. Cette partie vote demandant à être testée
et sujette à évolution, elle sera dans un premier temps en version beta.
Contrairement à ce que propose la plupart des sites de ventes privées
ou évenementielles, le système d'inscription de Wantuno n'est pas fermé
: chaque personne qui le désire peut devenir membre du site. En effet, plus les
internautes sont nombreux sur le site et plus les stocks du jour auront des chances
d'être écoulés rapidement, et les prix d'être bas. Cependant, des accords avec
les fournisseurs sont prévus pour les retours ainsi que des rediffusions pour
les objets invendus.
Récompenser
l'internaute de sa contribution |
Cette ouverture n'empêche cependant pas les internautes de bénéficier d'avantages
si ils parrainent des amis : Watuno prévoit ainsi de reverser au parrain un bon
d'achat de huit euros, appelé "pépite", à chaque inscription, mais aussi,
et, c'est plus nouveau, à la personne qui s'inscrit de sa part. Puis, une autre
récompense sera attribuée au premier achat du filleul. La valeur de la pépite,
calculé sur le coût de l'affiliation permet de récompenser les internautes qui
contribuent au développement de la base client : "Je ne vois pas pourquoi
on ne récompenserait pas les internautes au même titre que les partenaires media
lorsqu'ils nous amènent du trafic qualifié, avec notre système on essaie de rétablir
l'équilibre" précise le fondateur de Wantuno. En outre, lorsqu'il effectuera
un achat, une troisième pépite sera créditée sur le compte du membre. En revanche,
seulement trois pépites peuvent être utilisées simultanément.
Un système de vente que son inventeur qualifie de "véritablement 2.0",
car non-content de faire participer l'internaute au contenu, il récompense son
implication. D'autres sites du web 2.0, comme lulu.com dans le domaine culturel
(lire l'article
JDN du 26/07/2006) ont déjà mis en place des systèmes similaires, qui rétribuent
l'internaute en fonction de sa participation.
Les objectifs de vente sont variables en fonction des objets : pour un ordinateur,
les cent ventes par jour sont visées, tandis que pour un objet dont la valeur
se situe entre vingt et trente euros, Philippe Rodriguez prévoit un millier de
ventes au moins. Pour faciliter la gestion logistique, Wantuno sous-traite le
stockage et l'expédition au spécialiste Altadis. Un partenariat qui permet aux
clients de bénéficier d'un autre avantage : un prix de livraison unique de 4,90
euros, quelque soit le nombre d'objets, la taille ou le poids de la commande.
Ces tarifs subventionnés constituent une façon de communiquer et d'acquérir des
membres. Alors que la phase de souscription et d'inscription initiale se terminent,
les ventes devraient débuter dans quelques jours.
Le design du site, dans l'ambiance western, a été imaginé par le Groupe Reflect
qui a aussi créé le logo. Pour valoriser les produits, une vidéo de présentation
au ton décalé et informatif à la fois, sera réalisée pour chaque objet. Certaines
sont déjà prêtes, tandis que d'autres, dépendantes des choix des internautes,
s'inséreront dans des modèles adaptables. Et pour accompagner les clients, un
personnage virtuel, "el Shériff", animera le blog dédié et répondra
aux questions diverses.
Pour financer son projet, Philippe Rodriguez, ancien cadre marketing chez Microsoft
et directeur général adjoint d'Intershop,
a fait jouer ses relations : Christophe Chausson de Chausson
Finances, Pierre Reboul président de l'électronique business club, mais aussi
Claude Rameau président du club des business angels français et Jacques Colin
de Meetic
ont contribué à hauteur de 500.000 euros à l'amorçage de son aventure. Un projet
pensé sur le long terme, malgré son positionnement expérimental. En choisissant
un nom facilement transposable dans d'autres pays, le fondateur confie avoir anticipé
l'international. |