Journal du Net > Mobiles >  Dividende numérique : mythe ou réalité ?
Ampleur

Une ressource déjà préemptée ?

Des fréquences en or
Aux dires de certains opérateurs techniques de diffusion qui ont procédé à des simulations sur le potentiel d'utilisation du spectre UHF à l'arrêt de l'analogique, une optimisation technique des réseaux pourrait permettre d'accueillir sur les bandes UHF et VHF une vingtaine de réseaux de télévision. Une perspective réjouissante considérée comme trop optimiste par d'autres acteurs, notamment le CSA.

"La question de l'attribution des fréquences du dividende numérique n'est pas possible aujourd'hui en France, car il reste à répondre à deux questions, explique Gilles Brégant, directeur technique du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel : Que restera-t-il à partager à l'extinction de l'analogique ? Quel type de nouveaux services va-t-on déployer sur ces fréquences libres ?"

Le dividende numérique, c'est en effet ce qu'il restera une fois réalisée l'extension du réseau TNT à 85 % de la population en France, et le déploiement d'un réseau de télévision haute définition et d'un réseau de diffusion de la télévision en mode broadcast pour les mobiles. Or le projet de loi sur la télévision du futur, s'il fixe un objectif de couverture pour la TNT, n'en fixe aucun pour la TV mobile et la TV HD. Le CSA a d'ailleurs décidé, le 17 janvier dernier, d'ouvrir une consultation publique préalable au lancement d'un appel aux candidatures pour la diffusion de services de télévision mobile personnelle (TMP). Cette consultation est notamment destinée à recueillir la position des acteurs sur la ressource radioélectrique nécessaire pour la diffusion de la TMP.

"Mon sentiment, confie Gilles Bréuant, est que nous allons être amenés à écorner le dividende numérique pour l'extension de la couverture TNT et le déploiement d'un réseau pour la télévision mobile personnelle."

"La réalité du dividende numérique sera décevante, estime pour sa part Gérard Pogorel, Professeur à l'Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications et auteur de nombreux ouvrages sur la gestion du spectre des fréquences radio. Le choix politique actuel de multiplier les chaînes de la TNT risque d'entraîner une saturation des bandes UHF au profit des seuls acteurs de l'audiovisuel. En outre, aucun mécanisme de marché n'a été mis en place en France pour mesurer l'ampleur du dividende. L'une des solutions aurait été d'autoriser un marché secondaire des fréquences, c'est-à-dire autoriser les chaînes de télévision à revendre leurs fréquences non utilisées."

 

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