Courses en ligne : un marché européen disparate et très mouvant
Moins de 8% des consommateurs de l'Union européenne font leurs courses alimentaires en ligne, affirme SyndicatePlus dans son étude "The State of Online Grocery Retail in Europe", menée en France, en Allemagne, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni par la société de marketing produit. Selon les pays, Internet représente entre 0,6% et 3,8% du secteur. Non seulement la vente en ligne d'alimentaire apparaît encore balbutiante, mais son développement varie considérablement d'un pays à l'autre.

Le Royaume-Uni et la France ressortent comme les deux marchés les plus développés, avec respectivement 7,8 et 6,7 milliards d'euros de courses en ligne en 2013. Alors que les distributeurs britanniques ont développé un service très abouti de livraison à domicile, leurs homologues français misent principalement sur les drives. Les Pays-Bas et l'Allemagne se contentaient l'an dernier de 0,29 et 1,45 milliard d'euros de courses en ligne respectivement. SyndicatePlus explique ce retard néerlandais par l'existence d'un acteur très dominant, Albert.nl, et constate que le marché allemand de l'alimentaire en ligne n'est pas encore réellement opérationnel.

Encore à ses débuts, le secteur continuera à enregistrer une belle croissance dans tous les pays étudiés. Croissance qui sera avant tout tirée par l'intérêt grandissant des retailers pour les canaux numériques, qui se traduira en augmentation des budgets qui leurs sont alloués. Amazon, déjà présent sur ce créneau aux Etats-Unis, s'y lancera bientôt en Allemagne. En outre, un nombre croissant de start-up entrent sur le marché en introduisant des modèles économiques innovants. La concurrence ne fait donc que s'accroître. Mais les acteurs doivent également s'adapter à l'évolution des attentes des consommateurs. Ceux-ci préfèrent de plus en plus récupérer leur commande en boutique pour ne pas avoir à payer de frais de livraison, ce qui incite les distributeurs à faire évoluer leur modèle vers le click-and-collect. Autant de facteurs qui devraient profondément bouleverser le marché des courses alimentaires en ligne dans les trois ans à venir, conclut SyndicatePlus.
