Henri de Maublanc (Président d'Aquarelle) Henri de Maublanc (Aquarelle) : "Nous nous tournons vers d'autres produits pour assurer notre croissance"

Le coprésident et cofondateur d'Aquarelle fait le point sur son activité et ses projets pour traverser la crise avec succès. Au programme : du marketing et des cadeaux.

En juin dernier la holding d'Aquarelle, Clarisse, a procédé à une levée de fonds de 6 millions d'euros. Comment allez-vous utiliser cet argent ?

 

Henri de Maublanc. Ces fonds ne seront pas utilisés pour Aquarelle, qui n'en a pas besoin, mais pour les sociétés dont Clarisse détient des parts, à commencer par Monalbumphoto.fr et MyMedia. Quant à Aquarelle, nous allons dépasser les 700 000 commandes cette année. Il y a dix ans, le marché tournait autour de 2 millions de commandes par an, dont la moitié pour le deuil et les églises, segment où nous ne sommes pas présents. Cette année, il atteindra 2,7 millions de commandes. Aquarelle a véritablement créé un univers du geste de remerciement. Notre chiffre d'affaires groupe, de 28 millions d'euros en 2007, devrait cette année se rapprocher de 33 millions d'euros.

Comment voyez-vous l'avenir et l'arrivée de la crise ?

Notre groupe est très largement profitable, or c'est le cas de peu de sociétés Internet de notre taille. Nous n'avons pas de dette, nous avons beaucoup de fonds propres et nous dégageons du cash flow dans toutes les activités. Comme une période difficile s'annonce, nous allons rester prudents dans nos investissements, mais aussi faire preuve d'opportunisme, en particulier pour mieux nous faire connaître et nous montrer inventifs.

Que projetez-vous pour mieux vous faire connaître ?

Nous allons faire beaucoup de marketing. En effet, beaucoup de gens ne nous connaissent toujours pas. Comme nos clients appartiennent à des catégories sociales très larges, nous avons encore un fort potentiel de développement.

C'est aussi dans cette optique qu'Aquarelle.com sponsorise un monocoque sur le Vendée Globe. La voile est un bon support de communication car la notoriété vient avec la répétition, or cette course dure très longtemps. Ceci dit, notre investissement n'est pas comparable à celui des autres sponsors. Nous sommes intervenus tardivement pour remplacer Cervin EnR qui a fait faillite au début de l'été, d'où un budget très raisonnable, inférieur à 300 000 euros. Malheureusement, le skipper de notre bateau, Yannick Bestaven, a démâté lundi soir, le lendemain du départ.

Enfin, nous comptons développer les ateliers de confection de bouquets lancés il y a deux ans, que 100 personnes ont suivis cette année. Nous perdons plus d'argent que nous en gagnons, cela reste donc de l'image, de la démonstration du savoir-faire de la centaine d'artisans qui travaillent dans notre manufacture.

Vous comptez aussi développer votre activité...

Pour assurer la croissance de l'entreprise, nous nous tournons vers d'autres produits, mais toujours autour du même principe : on a quelque chose à dire à quelqu'un et ce message est plus important que les fleurs. Nous nous sommes donc lancés dans les chocolats, qui sont un bon support pour envoyer un message à un groupe de personnes ou à des hommes. En 2008, nous en aurons livré 80 000 boîtes, ce qui fait de nous le plus gros chocolatier du Net. Dans le même esprit, nous travaillons sur d'autres produits, dans le domaine des cadeaux, que nous lancerons vers le milieu de l'année prochaine.

Nous poursuivons également nos innovations. Aujourd'hui, le client peut envoyer une photo numérique que nous imprimons avec son message pour le mettre dans le bouquet. Maintenant que nous avons des imprimantes de très bonne qualité, nous allons pouvoir généraliser cette offre. Interflora, par exemple, ne peut pas proposer de service équivalent : acheter une bonne imprimante pour chaque fleuriste constituerait un investissement bien trop important. Toute notre énergie est consacrée à mettre en place des services ou produits nouveaux, autour du geste de remerciement, qui peuvent être réalisés grâce au numérique.

Allez-vous poursuivre votre expansion à l'étranger ?

Aujourd'hui, nous sommes surtout présents en Belgique, en Allemagne, en Espagne et en Hollande. En Belgique comme en Espagne, nous enregistrons 40 000 commandes par an et sommes de loin le leader du secteur. En Allemagne, nous comptons poursuivre nos efforts, car cela commence à marcher. Toutefois, c'est la Grande-Bretagne qui nous intéresse le plus. C'est un pays difficile, où les coûts marketing sont très élevés, mais où Internet est très développé et le e-commerce extrêmement puissant. Pour l'instant, nous n'y livrons que 10 000 commandes par an, surtout pour des clients français, d'ailleurs. Nous étudions comment renforcer notre présence sur ce marché.