Jean-Emile Rosenblum (Directeur général de Pixmania) Jean-Emile Rosenblum (Pixmania) : "Chaque mois nous ouvrons de nouvelles catégories de produits"

Devant se contenter de marges très réduites sur son cœur de métier high-tech, Pixmania explore désormais d'autres terrains. Galerie marchande, produits non techniques vendus en propre et pourquoi pas musique en ligne... son DG fait le point sur sa stratégie.

 

Vous avez lancé au printemps votre galerie marchande, ouvrant vos rayons à d'autres commerçants. Quel bilan en tirez-vous ?

Jean-Emile Rosenblum. Nous vendons aujourd'hui les références de plus de 300 marchands. 250 devraient s'y ajouter dans les 40 jours qui viennent et nous en auditionnons plus de 1.000 pour avril prochain. Par ailleurs, l'audience de la galerie représente 20 % de l'audience totale du site. Le panier moyen est deux fois inférieur à celui du reste de Pixmania mais nous réalisons plusieurs centaines de ventes par jour et allons prochainement dépasser le millier.

Quelle commission touchez-vous sur chaque vente ?

La commission que nous prenons varie en fonction de la catégorie de produits. Elle est de 7 % pour les produits à marge faible et augmente jusqu'à 15 % pour les articles à plus forte marge.

Comment se décide l'ouverture de nouvelles catégories de produits ?

La vitesse d'ouverture dépend de la qualité des marchands qui se présentent à nous. Si ce sont de vrais professionnels, pas forcément connus mais sérieux, qui livrent bien, qui ont du stock et une gamme suffisante, alors nous pouvons lancer une nouvelle catégorie de produits. Il y en a pour l'instant moins en France que dans d'autres pays. Mais chaque mois, nous en ouvrons de nouvelles.

"Nous avons jugé les coûts bien trop importants pour nous lancer dans la VOD"

Prévoyez-vous d'autres initiatives sur des marchés à plus forte marge que votre cœur de métier ?

Nous nous sommes lancés en propre dans la puériculture il y a 2 ans et demi. C'est un marché à plus forte marge et même si les fournisseurs ont du mal à fournir, nous y réalisons une belle croissance. Nous sommes également en propre dans le petit électroménager depuis 2 ans mais l'avons ouvert aux autres marchands. A l'inverse, le gros électroménager était jusqu'ici uniquement présent dans la galerie marchande, mais nous allons nous y mettre. Sur le domaine des jouets et des jeux vidéo, que nous vendons directement, nous faisons entrer les marchands au fur et à mesure - nous allons d'ailleurs bien développer cette offre pour Noël. Finalement, petit à petit, beaucoup de catégories de produits deviennent mixtes.

CDiscount préparerait une plateforme de VOD gratuite, financée grâce à 30 secondes de publicité avant et après le film. Avez-vous également étudié ce business ?

Oui, nous avons aussi réfléchi à l'opportunité de nous lancer, mais nous avons jugé le coût de la bande passante et des droits bien trop important. En revanche, sur un site gratuit de musique comme Deezer, il commence à y avoir pas mal de publicité. C'est un site sensationnel et je ne doute pas qu'il sera, à terme, rentable. Sans doute une idée à suivre, donc, soit en direct, soit par le biais d'accords. En effet, pour proposer un service de qualité sans passer des années à développer le projet, il faut parfois admettre qu'on ne peut pas faire tout seul. Les consommateurs nous disent : "J'aimerais pouvoir tout acheter chez vous mais vous ne vendez pas tout". Notre priorité est d'abord de combler ce manque, afin qu'il soit possible de trouver tous les produits sur notre site.

"Nous devons installer le fait que notre offre s'étend bien au-delà des produits techniques"

Plus largement, nous entendons développer les services liés à tous ces produits : les garanties à 3, 5, ou 10 ans, l'assistance téléphonique pour ce qui concerne l'informatique, etc. En bref, tout ce qui fait qu'on devient spécialiste.

Début 2007, à l'ouverture de la publicité télévisée à la grande distribution, vous ne vous étiez pas précipités. Pourtant, lundi dernier, un spot télé "Pixmania" a fait son apparition. Vous avez changé d'avis ?

Pour se payer une publicité télévisée, il faut avoir dépassé une taille critique. On doit aussi posséder un catalogue suffisamment étoffé. Lorsque nous ne faisions que de la photo et du high-tech, notre offre ne s'adressait qu'à 40 % de la population. Quand on débourse une somme suffisante pour diffuser une publicité télévisée, il faut absolument toucher 100 % du public. C'est désormais le cas. De plus, nous avons besoin d'installer le fait que notre offre s'étend bien au-delà des produits techniques. Un spot télé est parfait pour cela.

Quel bilan en tirez-vous, une semaine après le début de cette campagne ?

Nous avons eu de très bons résultats et constatons de plus que l'effet se prolonge. Mais nous sortons d'une période très morose et plus particulièrement de trois mois très durs. Alors est-ce uniquement lié à la rentrée ? Il est encore trop tôt pour le dire. Toutefois nous constatons un réel progrès par rapport à septembre dernier. Quant à ce nouveau trafic, il va beaucoup sur PixPlace, notre place de marché, mais booste également les nouvelles catégories de produits. Et apparemment, ces visites se transforment bien. Donc pour le moment, nous sommes satisfaits.