Raphaël Zier (Netbooster) "Il est possible de faire progresser de 30 % les taux de conversion des sites"

Le fondateur de l'agence Pôle Nord, revendue à Publicis, devient directeur du développement de Netbooster. Son rôle : repositionner l'agence en construisant une offre intégrée sur la conversion et la performance.

JDN. Vous venez de rejoindre Netbooster, dans laquelle vous venez également d'injecter 4 millions d'euros. Quel sera votre rôle en tant que directeur du développement de l'agence ? 

Raphaël Zier. J'ai commencé à investir dans Netbooster il y a près d'un an, après avoir quitté Publicis. J'avais déjà la conviction que Netbooster a de l'avenir. Avant de procéder à cette augmentation de capital, je détenais plus de 4 % du capital du groupe. Désormais je détiens environ 21 % du capital et des droits de vote. Mon rôle en tant que directeur du développement va être de construire une offre intégrée sur la conversion et la performance. Il s'agit d'un nouveau positionnement que nous allons mettre en place progressivement. En une décennie d'Internet grand public, le secteur a vécu plusieurs époques. Il y a d'abord eu la mode de la création de sites, puis l'obsession de la génération de trafic. Il faut désormais se focaliser sur l'optimisation des sites dans un objectif de conversion et de performance.  

Pourquoi ce nouveau positionnement ? 

Historiquement, les agences ont toujours séparé les activités de création de sites, de génération de trafic et de relation client. L'agence média telle que nous la connaissons a vécu. Nos clients ne veulent plus acheter du média mais faire croître leur business. Or la plupart des sites ne sont pas optimisés en termes de parcours client. Il est possible de faire progresser de 30 % des taux de conversion sur des sites dont le taux ne dépassent généralement pas 2 %. Cela nécessite une approche intégrée de ces différentes expertises, mais également de bons outils. Netbooster en possède déjà, mais nous pouvons les améliorer. Notre objectif est de devenir un leader international de la conversion et de la performance et concurrencer les gros acteurs en place comme WPP ou Publicis. Notre force est de pouvoir mettre en place une offre globale, ce que les grosses agences ne peuvent pas faire aussi rapidement que nous. Par ailleurs, Netbooster dispose d'une trésorerie de plus de 10 millions d'euros, ce qui nous permettra d'engager des développements supplémentaires, qui pourront se réaliser sous la forme d'acquisitions, si jamais l'opportunité se présente. 

Netbooster a enregistré un chiffre d'affaires 2009 en baisse de 33 % par rapport à 2008. Votre arrivée vise-t-elle à relancer l'agence ? 

Il ne s'agit pas d'une relance, mais d'un nouvel élan. Il est vrai que la crise a été difficile, mais Netbooster reste une entreprise au potentiel énorme. Je suis d'ailleurs heureux de voir que le marché semble avoir non seulement entendu, mais également salué ce message, puisque le cours de l'action Netbooster a progressé de plus de 30 % ces derniers jours. Entre le troisième et le quatrième trimestre, notre chiffre d'affaires a par ailleurs progressé de 34 %, ce qui est un signal fort de reprise du marché. Nous avons également signé la semaine dernière l'équivalent d'un million d'euros de marge brute de nouveaux budgets. Cela prouve que la dynamique amorcée au cours du quatrième trimestre 2009 continue.