Web 2.0. et Marketing : ne cédons pas à l'effet de mode

Comme en 2000, au plus fort de la bulle Internet, les mauvaises pratiques liées à une confusion entre outils Internet et objectifs de communication font leurs réapparition avec le Web 2.0. Attention aux dérives.

Petit retour en arrière : Rappelez vous, c'était il n'y a pas si longtemps, en l'an 2000 au plus fort de la bulle Internet : il fallait "être sur Internet", quel que soit le modèle de l'entreprise. Cette seule condition garantirait succès et richesse. Malheur à ceux qui y ont cru, et qui se sont rappelés un peu tardivement qu'il vaut mieux, avant tout, assurer la rentabilité d'un modèle.

Car Internet n'est qu'un média. Un média merveilleux, nouveau, réactif, mais un simple média.

Alors qu'à l'époque, beaucoup perdaient leur temps et leur argent à parader sur les salons Internet et à participer à de grandes conférences sur la prochaine disparition du modèle "Brick and Mortar", les équipe marketing Internet des vrais visionnaires poursuivaient un seul objectif : mettre tous les produits en ligne et organiser la logistique de leurs prises de commandes sur le Web. Ce qui a généré une croissance exponentielle du chiffre d'affaires de leurs ventes en ligne.

La leçon de tout ceci ? Internet n'est qu'un moyen. Moyen d'augmenter votre notoriété, moyen d'affiner votre cible, d'élargir votre réseau de distribution... les avantages sont nombreux. Mais ce n'est jamais une fin en soi.

Je veux avoir un blog !

L'éclatement de la bulle a sérieusement remis les idées de tout le monde en place  - et pourtant, le buzz Web 2.0 se met à refaire tourner les têtes. Il faut dire que les outils proposés par la nouvelle génération Internet sont passionnants : fluxs RSS, wikis, contenus collaboratifs, vidéos, viennent enrichir le portefeuille du responsable marketing pour son plus grand succès. Mais ces outils restent ce qu'ils sont : des moyens d'atteindre des objectifs clairement identifiés - et non des buts en eux mêmes.

Pourtant, l'effet de mode inévitable déclenche de nouveau des comportements à rebours chez les annonceurs : "Je veux un blog sur le site" ou encore : "Il nous faut mettre en place un flux RSS". Là encore le moyen se confond sans discernement avec l'objectif, souvent  pour le pire.

Car après tout, pourquoi avoir un blog sur la vie de votre entreprise si vous n'avez personne qui souhaite s'exprimer (ou en tous les cas, personne n'ayant quelque chose d'intéressant à dire) ? Pourquoi mettre en place une vidéo en communication institutionnelle, si tout ce que vous avez à montrer est un des dirigeants de votre entreprise, mal à l'aise,  lisant un communiqué de presse ?

Finalement, qu'est ce que cela peut vous apporter ?

Résistance et pragmatisme !

Comme il y a 7 ans,  il faut que les stratèges de la communication gardent les pieds sur terre et fassent une remise à plat de leurs plans: "Quels sont mes objectifs en termes de communication en ligne ? Quels sont les outils que j'ai à ma disposition pour y parvenir ? Quels sont les coûts que je peux assumer dans ce contexte ?"

Ils n'auront pas la tâche facile, d'autant plus que certaines agences un peu gourmandes n'hésitent pas à bourrer leurs projets de ces nouveaux services si appétissants, même lorsque leur valeur ajoutée finale laisse à désirer. Le bon communiquant saura donc garder la tête froide contre vents et marées, et quant il le faut garder ses ressources disponibles pour développer des services plus classiques, mais au fond plus riches, plus stratégiques et plus appropriés.

.... Pourquoi ne pas commencer par un bon référencement par exemple ?