Objets connectés : vers les interfaces de demain

Véritables stars des Consumer Electronic Show de Las Vegas et du Mobile World Congress de Barcelone en ce début d’année 2014, les objets connectés envahissent peu à peu nos vies. Décryptons ensemble cette tendance en passe de chambouler l’électronique Grand Public.

La naissance d’un phénomène

On entend par objet connecté un objet qui ne possède pas l’électronique nécessaire pour se connecter directement à Internet mais qui le fait par l’intermédiaire d’un objet tiers : Smartphone ou box Internet par exemple.
Ils complètent, selon l’IDATE [1], deux autres catégories de “choses” connectées que sont les terminaux communicants (Smartphones, tablettes, smartTVs) et le “M2M” (« Machine-to-Machine » : communication inter-objets, sans intervention humaine). Ce marché, qui comptait 4 milliards de “choses” en 2010, devrait atteindre 80 milliards en 2020 dont 85 % seront des objets connectés.
Cette croissance exponentielle s’explique par l’avènement des terminaux mobiles, utilisables comme écrans de contrôle déportés pour les objets connectés, par la démocratisation de l’accès à Internet en haut débit et, enfin, par le développement des technologies « Big Data » pour tirer pleinement partie des données collectées.

Quels secteurs seront impactés ?

Si les objets connectés se sont d’abord développés dans les domaines du sport et de la domotique, ils vont impacter l’ensemble des secteurs.
Tout d’abord le secteur automobile qui, après avoir adopté l’écran tactile sur le tableau de bord, entame ses réflexions sur la “connectabilité” de nos voitures sur l’initiative des acteurs majeurs de l’Informatique Grand Public. Google a ainsi initié l’Open Automotive Alliance pour fédérer les constructeurs Audi, General Motors, Honda et Hyundai. Apple a, de son côté, fait des annonces concernant “Carplay”, son système d’exploitation dédié aux véhicules.
Les secteurs de la santé et du bien-être, et les désormais répandus bracelets d’activité, verront l’avènement d’objets plus professionnels tels qu’un pacemaker connecté ou une capsule indiquant la température corporelle en temps réel. Deux inventions qui prendraient tout leur sens dans un écosystème d’E-Santé.
Le secteur de l’énergie, quant à lui, est le terrain de nombreuses innovations comme les thermostats connectés, offrant le pilotage à distance notre chaudière, ou le projet Linky. Ce dernier,  visant à équiper l’ensemble des foyers français d’un compteur électrique connecté, risque de bouleverser les comportements vis-à-vis de la gestion énergétique du logement.

Quels impacts pour le Système d’Information ? Comment préparer l’avenir ?

Si ce marché en est encore en phase de lancement, il convient de s’interroger sur l’impact qu’auront ces objets connectés sur le business model et la valeur apportée aux clients. Dans la définition d’une Stratégie Digitale et des services digitaux proposés par l’entreprise, quelle place les objets connectés sont-ils amenés à occuper ?
Sur le plan technique, on peut s’attendre à une ouverture encore plus étendue du système d’information par delà les frontières de l’entreprise auprès d’un nombre d’objets et de fonctionnalités décuplés. Le Système d’Information s’ouvrant davantage, il faudra veiller à garantir la sécurité et la confidentialité des données échangées, notamment dans un contexte où les scandales d’espionnage s'enchaînent aux journaux télévisés et les consommateurs craignent pour leur vie privée.
Enfin, les entreprises ont tout intérêt de s’équiper d’outils « Big Data », tels qu’une plateforme logicielle de traitement de données (Data Management Platform ou « DMP ») afin d’exploiter au mieux la richesse et le volume de données collectées par les objets connectés.
Si ces objets constituent aujourd’hui un sujet de veille, ils promettent néanmoins un bouleversement des usages des consommateurs qui ne manquera pas d’impacter l’ensemble des entreprises, comme les Smartphones il y a peu de temps.

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Sources :
[1] Institut de l’Audiovisuel et des Télécoms en Europe