ACTU
 
05/10/2007

AOL : un troisième plan de licenciement européen en vue

AOL, qui a recentré son business model sur l'activité de régie publicitaire, prépare un plan de licenciement européen touchant 300 personnes. Un plan qui surprend par son ampleur.
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Loin d'être réjouissante, la nouvelle qu'ont apprise les salariés d'AOL n'est autre qu'un nouveau plan de licenciement. Le troisième depuis qu'AOL rencontre des difficultés en Europe. Pour y faire face, en 2006 la société a instauré la gratuité de ses services et contenus sur Internet, et adopté un nouveau business model, centré sur l'activité de régie publicitaire.

 

Pour seul commentaire, Matthieu Carré, porte-parole d'AOL France, explique alors "qu'une nouvelle organisation, deuxième étape du recentrage opéré, a été présentée au CE, mais que le processus n'en est qu'à ses débuts". Aucune raison donc de confirmer les chiffres avancés : 300 personnes licenciées sur 600 en Europe, dont 88 en France (sur 160). Une bonne partie des fonctions supports (RH, marketing, finance etc.) seraient quant à elle transférées à Londres.

 

Les difficultés remontent en fait à 2004. A l'époque, AOL est en perte de vitesse et un choix stratégique s'impose. Il est alors décidé de privilégier les services de fournisseurs d'accès à Internet, au détriment de la création de contenu éditorial. 80 personnes sont licenciées en France et l'AOL Box fait son entrée sur le marché. Mais en 2006, le parc d'abonnés d'AOL en Europe (France, Allemagne, Angleterre) est cédé. En France, c'est Neuf Cegetel qui en a fait l'acquisition il y a un an, tandis qu'AOL conservait l'exploitation et la gestion de ses sites, et misait tout sur la régie publicitaire.

 

Ce nouveau changement de cap donna alors lieu à un plan de sauvegarde de l'emploi, permettant entre autre à une centaine de salariés français d'intégrer les équipes de Neuf Cegetel. Grâce au fournisseur, les sites d'AOL ont récupéré parallèlement près de 2,5 millions de visiteurs uniques par mois supplémentaires. De quoi booster l'audience et remotiver les équipes.

 

Tout porte à croire alors que le nouveau modèle économique commence à porter ses fruits. C'est ce qui rend d'autant plus surprenant le nouveau plan de licenciement à venir. Benjamin Faes, directeur général d'AOL France, que nous avions interviewé il y a un peu plus d'un an, était très enthousiaste quant aux nouveaux projets engagés (lire interview : Nos projets s'orientent vers le communautaire, 07/08/2006). Les salariés d'AOL, même conscients que leur avenir étaient loin d'être assuré, s'attendaient-il à une telle coupe ? Probablement pas.

 

A l'heure qu'il est en France, le comité d'entreprise prend connaissance des modalités de réorganisation proposées par la direction Europe. Les prochaines semaines seront donc consacrées à la négociation. Une négociation que la société à tout intérêt à faciliter si elle veut clôturer rapidement le dossier et pouvoir annoncer un exercice 2008 prometteur.

 

Reste qu'un blogueur généralement bien informé, et qui se garde bien de révéler son identité et son employeur, annonce déjà "une mutualisation des régies publicitaires d'AOL Grande-Bretagne, Allemagne et France, à Londres, pour l'horizon 2009". "Pas cohérent avec notre stratégie de fort développement dans l'activité publicitaire" répond Matthieu Carré.

 

Peut-être, mais c'est plutôt des Etats-Unis que les ficelles semblent tirées. Plus précisément de New York, où AOL a annoncé le transfert de son siège social il y a 15 jours et la création d'une nouvelle entité, Platform A, dédiée aux activités publicitaires.


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