Construire un prototype fonctionnel très en amont, c'est
aussi accepter de devoir tout effacer et recommencer une
fois que les choses seront plus avancées. En effet, si les
entrepreneurs ont choisi une technologie basique pour démarrer
rapidement, et une interface simplifiée développée en interne
par des personnes dont ce n'est pas forcément la spécialité,
il est fort probable qu'une fois le financement obtenu et
le développement commercial entamé, ils décident de passer
à la vitesse supérieure. Ce cas est fréquent, et les investisseurs
en sont totalement conscients. C'est donc loin d'être un
drame. "Ne rien montrer est pire que de montrer un prototype
construit avec une technologie moins performante et une
interface moins jolie que ce que la société produira ultérieurement",
affirme Pascal Mercier.
"Au départ, lorsque l'on développait les briques technologiques
qui allaient servir de base à Digicompanion, elles étaient
plus ou moins indépendantes les unes des autres, et nous
sous-traitions leur développement car nous n'avions pas
les compétences dans l'équipe de fondateurs, témoigne Jean-Marc
Holder. Avec cela, nous avons quand même monté nos premières
opérations. Plus tard, grâce au financement de l'Anvar,
un architecte plate-forme nous a rejoint juste avant la
levée de fonds. Cela a entraîné une grande amélioration
de notre offre, mais nous avons dû recommencer pas mal de
choses. Quand on crée une entreprise, il faut avoir le courage
de tout jeter à la poubelle et de recommencer pour pouvoir
évoluer."