INTERVIEW
 
21/06/2007

"Le commerce électronique est une piste de réflexion pour MySpace"

MySpace lançait mercredi mondialement son service de messagerie instantanée. L'occasion de faire le point sur la stratégie de la plate-forme, avec son responsable international.
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Travis Katz
 
 

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Vice-président de MySpace, chargé de la stratégie internationale

 

JDN. MySpace teste la messagerie instantanée en Chine. Quand allez-vous la rendre disponible pour l'ensemble des utilisateurs dans le monde ?

Travis Katz. Aujourd'hui ! Nous lançons officiellement la messagerie instantanée mondialement. Nos développeurs y travaillent depuis plus d'un an. Il y a déjà sur MySpace de nombreux outils de communication, comme les blogs et les e-mails, mais celui-ci est une extension sur le bureau de l'utilisateur. Il s'agit cependant encore d'une version "bêta", car nous voulons continuer à l'améliorer. Contrairement à d'autres, cette messagerie a une personnalité. Elle peut-être personnalisée avec des photos et des émoticônes visuelles et sonores.

 

Que pensez-vous de l'arrivée de YouTube dans neuf pays, dont sept en Europe ?

Travis Katz. YouTube est un concurrent sur un seul aspect de nos activités : la vidéo. Mais les internautes utilisent très différemment les deux sites. Sur YouTube, très peu contribuent en envoyant des vidéos. La grande majorité se contente de les regarder. MySpace a une véritable dimension communautaire et nos utilisateurs échangent davantage entre eux, notamment des vidéos. Autre différence, une bonne partie de nos utilisateurs, 20 %, sont des artistes.

 

 
Jamie Kantrowitz
 
 
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  • Responsable contenu et marketing Europe
 

Jamie Kantrowitz. MySpace et YouTube ont toujours été associés dans la tête des gens. C'est compréhensible car ces deux sites ont défini ce qu'était un réseau social. Nous sommes complémentaires et en même temps une partie de nos produits se chevauchent.

 

L'un des fondateurs de MySpace, Chris DeWolfe, a laissé entendre il y a quelques jours que le site pourrait se lancer dans le e-commerce. Vous confirmez ?

Travis Katz. Le e-commerce sur MySpace a un fort potentiel. Mais il est un peu tôt pour en parler car il ne s'agit encore que de pistes de réflexion. Nous avons aujourd'hui trois grandes sources de revenu. La publicité graphique et le search (nous avons signé un accord de trois ans et 900 millions de dollars avec Google) sont les principales.Le mobile est une source de revenus plus récente. Nous avons d'ailleurs signé un accord d'exclusivité avec Vodafone pour que l'opérateur et ses filiales proposent notre site mobile. L'accord est entré en vigueur lundi et l'exclusivité avec Vodafone dure trois mois. L'accès au site mobile se fait sur abonnement, de 3 euros par mois.

 

Mais l'un de votre concurrent, Facebook, fait déjà de l'e-commerce...

Travis Katz. Il y a beaucoup de buzz en ce moment autour de Facebook. Leur croissance est rapide mais ils partent de très bas. Et le e-commerce ne va pas les aider à croître. Par ailleurs, je rappelle que nous faisons déjà du e-commerce depuis septembre 2006 et la signature d'un accord aux Etats-Unis avec Snocap, la société de gestion des droits d'auteur digitaux créée en 2004 par Shawn Fanning, le fondateur de Napster (lire MySpace et Snocap : ticket-choc pour la musique ?, du 05/09/06). Les utilisateurs de MySpace peuvent acheter des morceaux de musique aux artistes de Snocap. Nous sommes toujours en train de tester ce partenariat et il est possible que nous changions de partenaire. Pour nous, le plus difficile est de trouver des partenaires dont les technologies sont évolutives et peuvent s'adapter à notre taille.

 

Quelle est votre stratégie en Europe et en France ?

Travis Katz. Nous ne nous considérons pas comme une société américaine. Ce que nous essayons de faire c'est de vraiment adapter chaque version à son marché. Pour cela, nous donnons beaucoup de libertés aux équipes locales afin qu'elles adaptent le contenu. Mais les versions occidentales sont assez semblables et seule la version japonaise est vraiment différente.

 

En France, quel est le succès de MySpace ?

Travis Katz. Il y a plus de 2,5 millions de visiteurs uniques, selon les mesures de comScore en mai. Cela correspond à près de 200 millions de pages vues, un chiffre qui a doublé en six mois.

 

Pensez-vous avoir des concurrents en France ?

Jamie Kantrowitz. MySpace est vraiment un nouveau produit sur le marché français. Il y a déjà des sites de blogs, d'autres d'e-mails, d'autres de vidéos, mais nous apportons tout cela sur un même site. En fait, MySpace n'est pas vraiment une marque mais une plate-forme mettant à disposition de ses utilisateurs de nombreux outils. MySpace est fabriqué par ses utilisateurs.

 

Mais des sites se sont lancés en France en proposant également de nombreux outils de communication...

Jamie Kantrowitz. Beaucoup de portails ont rajouté récemment des fonctionnalités Web 2.0. Ils semblent vouloir devenir des réseaux sociaux.

Travis Katz. Cela me semble naturel que des concurrents arrivent, étant donné notre succès, avec environ 180 millions d'inscrits dans le monde. Mais la différence est que nous sommes un réseau social depuis notre création.

 


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