Soundcloud a levé 60 millions de dollars mais n'a rien dit

Soundcloud a levé 60 millions de dollars mais n'a rien dit La levée de fonds a été réalisée il y a plusieurs mois mais la start-up a eu peur qu'elle entrave ses négociations avec l'industrie du disque.

Il y a des moments où il vaut mieux savoir rester discret. C'est en tout cas la stratégie qu'a choisie Soudcloud, qui a levé 60 millions d'euros auprès de Institutional Venture Partners, The Chernin Group, Kleiner Perkins Caufield & Byers, GGV Capital, Index Ventures et Union Square Ventures. Le deal valorise la start-up, qui se présente comme le "Youtube de l'audio", à près de 700 millions de dollars. Mais ce secret a été conservé pendant des mois. En effet, Soundcloud était en négociations avec les majors de la musique afin d'acheter les droits sur une partie de leurs catalogues. Et annoncer qu'elle était solvable aurait pu lui nuire dans ses négociations avec une industrie en désastre économique complet et dont la solvabilité est, elle, doutable.

Chaque minute, environ 12 heures de musique sont transférées sur Soundcloud par ses utilisateurs. En reprenant la comparaison avec Youtube, le site ingère chaque minute 100 heures de vidéos. Le problème pour Soundcloud réside dans le fait que, dans la majorité des cas, ni la start-up ni ses utilisateurs ne détiennent les droits sur les musiques hébergées sur sa plateforme. Ces titres sont ensuite écoutés, commentés, remixés par ses 250 millions d'utilisateurs. Mais la plupart des visiteurs du site se contentent d'écouter, ce qui fait de Soundcloud une plateforme géante d'écoute de contenus piratés. Afin de rentabiliser son offre, la start-up a mis en place un système de "plans" payants. Les membres "gratuits" ne peuvent transférer que deux heures de musique sur le site, limite qui monte à 4 heures pour 3 euros par mois et devient illimitée pour 9 euros par mois. Un prix qui s'approche de celui de Spotify. Mais, en optant pour un modèle où ce sont les membres téléchargeant de la musique qui paient, Soundcloud risque deux problèmes. Le premier est de faire fuir ceux qui enrichissent son offre. Le second étant de ne jamais arriver à l'équilibre car la plupart des utilisateurs se contentent d'écouter.