Marc Simoncini, du patron de Meetic au business angel

Marc Simoncini, du patron de Meetic au business angel Le fondateur du célèbre Meetic mais aussi de la jeune pousse Sensee parie sur les jeunes entrepreneurs français et cultive son image de business angel.

524923 battre les americains
Marc Simoncini, fondateur de Meetic et du site d'optique en ligne Sensee. © Benoit Méli - Journal du Net

Né en 1963 à Marseille, Marc Simoncini entame des études à Supinfo après avoir obtenu son baccalauréat D. Diplômé en 1984, il fonde un an plus tard sa première entreprise, CTB, qui fournit des services Minitel. En 1989, il créé la société SSII Opsion Innovation, spécialisée en solutions interactives sous Unix. Il rencontre alors Xavier Niel, l'un de ses clients. Comme lui, Marc Simoncini perçoit rapidement le potentiel que présente la naissance d'Internet. Au sein d'Opsion, il lance iFrance en 1996 en France, puis en Suisse, au Québec et en Belgique. Précurseur en la matière, le service permet l'hébergement gratuit de pages internet personnelles. iFrance se hisse dans le top 10 des sites français. Marc Simoncini se lance alors un nouveau challenge : parvenir à facturer les internautes, sans se contenter seulement du trafic. En mai 2000, après avoir reçu plusieurs offres, il revend iFrance à Vivendi pour 182 millions d'euros, dont deux tiers lui sont versés en actions Vivendi. Le cours s'effondre entre 2000 et 2003, de 110 à huit euros, alors que Simoncini a gagé ses emprunts sur ses actions. Endetté, il est obligé de vendre sa maison.

Entre temps, l'entrepreneur a financé diverses startups, dont Millemercis et Cashstore. En 2002, il met en ligne la première version du site de rencontres Meetic. L'entrepreneur parvient à lui faire une place sur un marché ultra-concurrentiel grâce à de coûteuses campagnes marketing. Meetic devient une référence, leader en Europe dans sa catégorie avec 28 millions de profils enregistrés depuis sa création et 28,4% des parts de marché. Simoncini s'attaque au marché européen puis part à l'assaut de la Chine et du Brésil en 2004. Meetic est introduit en bourse le 13 octobre 2005 pour plus de 500 millions d'euros. En 2010, Marc Simoncini annonce vouloir vendre Meetic, mais renonce faute de proposition satisfaisante. C'est finalement à l'américain Match.com qu'il cédera 70% de sa participation dans le site, en août 2011.

De Jaïna Capital à l'optique en ligne

En parallèle, Marc Simoncini reste attaché à son activité de business angel. Il investit dans le site de poker en ligne Winamax et crée son fonds d'investissement, Jaïna Capital, fin 2009. Il privilégie les modèles économiques novateurs et investit notamment dans AppsFire, Ifeelgoods, Made.com, OLX, Plyce, RegimeDukan.com, Zilok et Restopolitan. Mais il investit aussi 1,5 million d'euros en 2012 dans la société industrielle Aztec, qui produit des dameuses à neige, et 3 millions d'euros dans celle spécialisée en Hi-fi Devialet, aux côtés de Xavier Niel, Jacques-Antoine Granjon et Bernard Arnault. Selon un article publié dans Paris Match en juillet 2014, "des 42 sociétés où il a pris une participation, 39 perdent actuellement de l'argent".

En juin 2011, l'entrepreneur critique l'organisation du marché de l'optique, dont les produits sont trop chers, et investit 7,5 millions d'euros dans Lentillesmoinscheres.com. En novembre, il lance le site Sensee. Son but : diviser par deux le prix de l'optique en France.

Il réclame un impôt à taux unique de 20% sur les revenus

Marc Simoncini s'affiche comme un soutien pour les jeunes entrepreneurs du web français. En septembre 2011, aux côtés de Xavier Niel et d'Antoine Granjon (Vente-privee.com), il ouvre l'École Européenne des Métiers de l'Internet (EEMI), dont les frais d'inscription s'élèvent à 6 500 euros. En mai 2013, après avoir lu la lettre de Clara, 20 ans, publiée par Le Point et adressée à François Hollande, dans laquelle la jeune fille dit vouloir s'expatrier à cause de la politique fiscale, il lance l'opération "25 projets". Dans un tweet, il promet de financer 25 projets ou sociétés dont les membres de l'équipe ont moins de 25 ans à hauteur de 25 000 euros. Passionné d'art contemporain, il promet de financer l'investissement grâce à la vente d'un tableau. Rejoint par Xavier Niel et Jacques-Antoine Granjon, 25projets devient "101projets" et permet de financer 101 jeunes pousses. (Lire : "Confidentiel : 101projets offre 25 000 euros, mais sous quelles conditions ?"; du 17/01/13).

En parallèle, il mène campagne contre la politique fiscale menée par le président Hollande. Il réclame notamment 100 milliards d'euros d'allègement de charges pour les entreprises, contre les 50 milliards promis. Il propose d'imposer davantage l'immobilier et de détaxer les entreprises, ainsi que d'instaurer un impôt à taux unique de 20% sur tous les revenus, et de supprimer l'ISF.

Passionné d'art contemporain

Plutôt discret sur sa vie privée, Marc Simoncini est marié et père de deux enfants. Sa femme Laurence est la co-fondatrice de la boutique de design Serendipity. Petit dormeur et hyperactif, Marc Simoncini s'est aussi découvert passionné d'art contemporain sur le tard. Il raconte notamment avoir fait l'acquisition d'un gorille grandeur nature fabriqué par l'artiste écossais David Mach avec 3 000 cintres de fer... Une œuvre estimée à 400 000 dollars.