Universal teste le téléchargement de musique sans DRM avec SFR

La major tient ses engagements pris dans le cadre de l'accord Olivennes et va mener d'ici la fin de l'année un test avec SFR qui lance une offre de téléchargement illimité de musique sur mobile.

SFR va lancer le 19 novembre prochain des forfaits mobiles qui permettront au client, outre de téléphoner, de télécharger à volonté des titres de musique sur leur mobile. Ces titres, issus du catalogue d'Universal Music, auront la particularité d'être sans DRM (système de protection des fichiers numériques contre les copies), permettant ainsi aux abonnés de transférer ces formats de fichiers numériques interopérables sur n'importe quel type de lecteurs de musique numérique.

Baptisée "Non Stop Musique illimitée", cette offre sera non pas proposée en option payante, mais intégrée à des forfaits actuels repackagés : les forfaits bloqués "séries MTV" au prix de 17,90 euros par mois pendant deux mois puis 29,90 euros pour une heure de communications (contre 19,90 euros par mois sans l'offre "Non Stop Musique illimitée") ; les forfaits "Essentiel Maxi" réservés au moins de 26 ans au prix de 26,90 euros par mois pour une heure de communications, soit le prix actuel de ce type de forfaits ; et les forfaits "Illimythics 3G+" 3 heures au prix de 56,90 euros par mois (contre 49,90 euros sans la musique). Les abonnés devront choisir un genre musical parmi trois proposés : Pop Rock, Rap & R'N'B, Clubbing Electro. Chaque genre contiendra environ 5 000 titres.

Ce n'est donc pas tout le catalogue d'Universal Music qui est proposé sans verrous anti-copies. Pour la major du disque comme pour l'opérateur mobile, tous deux filiales du groupe Vivendi, cette offre est un test. Elle sera d'ailleurs proposée en série limitée - 30 000 pour les forfaits bloqués "séries MTV", 20 000 pour les forfaits "Illimythics 3G+" 3 heures et 10 000 pour les forfaits "Essentiel Maxi".

L'offre de téléchargement illimité de musique sans DRM de SFR et Universal suit les préconisations de l'accord Olivennes, signé le 23 novembre 2007, dans lequel les ayants droit s'engageaient à proposer une offre légale attractive. Dans le cadre de cet accord, les pouvoirs publics s'étaient de leur côté engagés à instaurer une riposte graduée pour lutter contre le piratage des oeuvres sur Internet (lire l'article L'accord Olivennes est entériné à l'Elysée du 26/11/2007). Le texte, actuellement en examen au Sénat, devrait être présenté à l'Assemblée nationale en janvier ou février 2009 (lire l'article Les sénateurs veulent rééquilibrer la loi anti-piratage du 29/10/2008).

En contrepartie de ces mesures légales de lutte contre le piratage des œuvres protégées, les producteurs de disques se sont engagés lors de la signature de l'accord Olivennes à retirer, pour les seules productions françaises, les DRM qui ne permettent pas l'interopérabilité. Cet engagement était prévu dans un délai d'un an à compter de la mise en place du mécanisme de sanction.

"Nous allons mener plusieurs expérimentations d'ici à la fin de l'année pour tester l'impact d'une telle mesure et voir si l'absence de verrous fait grimper le nombre de téléchargements", explique Pascal Nègre dans un entretien au "Figaro" daté du 29 octobre. Ardent partisan de la riposte graduée, le PDG d'Universal Music France croit aux vertus de la future lois qui permettra, selon lui, de créer un écosystème favorable au développement d'offres de musique légale et payante sur Internet.

"Si le consommateur, sensibilisé par la loi, arrête de pirater, nous n'aurons plus besoin de protéger nos oeuvres. Le choix ne se fera plus entre le payant et le gratuit mais entre le payant et le risqué. Cela aura un vrai impact sur le développement du numérique", estime-t-il dans le quotidien. Et de conclure : "Après ces tests et si la loi est votée, il y aura une généralisation à l'ensemble du catalogue et des plates-formes."