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L'ancienne page d'accueil d'Heineken.fr © DR
 

"Le site Heineken.fr est momentanément indisponible." C'est par ce message laconique que l'ancien site de marque d'Heineken accueille désormais les internautes depuis sa condamnation, les 8 janvier et 13 février derniers pour violation de la loi Evin. La justice française avait alors contraint le brasseur en première instance, comme en appel, à cesser toute activité de promotion sur le Web. Attaqué par l'Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA) pour violation de la loi Evin, l'entreprise néerlandaise s'est vue contrainte de fermer son site de marque, ne conservant que son portail institutionnel.

 

Heineken n'est cependant pas la seule cible de ces deux décisions de justice. Jurisprudence oblige, c'est l'ensemble des acteurs de l'industrie des spiritueux qui se voit désormais obligé de retirer toute présence à caractère publicitaire sur le Web. "Jusqu'à présent l'ANPAA se contentait d'attaquer sur la conformité des messages publicitaires. Avec l'affaire Heineken, Elle a banni les fabricants de vins et spiritueux du Web", déplore Alexis Capitant, le directeur général d'Entreprise et Prévention, l'association interprofessionnelle des acteurs du marché de l'alcool. "Pour l'ensemble du secteur, toute campagne de communication sur Internet constitue un risque de poursuite."

 

 

 
La nouvelle page d'accueil d'Heineken.fr © DR
 

Les cyber-déboires du brasseur n'inquiètent d'ailleurs pas que les professionnels. Certains blogueurs se sentent désormais concernés par les éventuelles conséquences de ce jugement sur leurs propres sites. Selon eux, parler d'alcool en des termes positifs sur Internet serait immédiatement assimilé à de la publicité, donc interdit. Une pétition hébergée par le blog spécialisé Findawine.com demande notamment la modernisation de la loi Evin par l'ajout d'Internet dans la liste des médias autorisés à parler d'alcool.

 

Une autre condamnation ajoute à l'angoisse de ces amateurs de bouteilles : celle du quotidien Le Parisien pour publicité déguisée, concernant la publication au moment des fêtes de fins d'année 2005 d'une série d'articles élogieux sur le champagne. Or si un travail journalistique peut être condamné pour publicité déguisée, ces internautes n'osent imaginer comment pourrait être jugé le billet d'un blog devant un tribunal. Plus de 3.000 d'entre eux ont donc déjà paraphé la pétition.

 


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