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Ricard reste actif sur Internet © DR
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Malgré la condamnation d'Heineken et en attendant une éventuelle modification
de la loi, de nombreux sites de marques d'alcool continuent à exister
sur le Web français. Le groupe Ricard par exemple est un des acteurs en pointe
sur la communication on line. Outre son site corporate et celui de sa fondation
d'entreprise, la société marseillaise compte pas moins de trois sites différents
consacrés à sa marque d'anisette : Pastisricard.fr, Placericard.fr, et le site
musical Ricardsa-livemusic.com, sur lesquels elle propose notamment des goodies
et affiches publicitaires à télécharger.
Pour montrer leur bonne foi dans leurs démarches de communication, la plupart
des marques a opté pour le filtrage des internautes à l'entrée de leurs sites.
A l'image des sites pornographiques, certains demandent au visiteur d'indiquer
sa date de naissance ou de certifier qu'il est majeur avant de lui autoriser l'accès.
D'autres sites multilingues obligent l'internaute à indiquer son pays de résidence
pour mieux coller aux différentes législations nationales sur la publicité pour
l'alcool. C'est notamment le cas de la marque de rhum Havana Club et de son site,
Havana-club.com. Cette joint-venture franco-cubaine, créée en 1993 entre la société
cubaine Cuba Ron SA et le groupe Pernod Ricard, éconduit systématiquement les
visiteurs français.
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Havana-club.com © DR
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Reste que l'efficacité de ces systèmes de filtrages reposant sur
les déclarations des usagers, est relativement discutable. Il suffit à un
mineur d'affirmer qu'il est majeur ou à un internaute français de jurer qu'il
est belge pour accéder au contenu du site. L'ANPAA rappelle par ailleurs que la
présence de marques d'alcool sur Internet est interdite, quel que soit le type
de barrage effectué à l'entrée du site. Elle s'avoue cependant impuissante face
aux sites s'adressant aux internautes étrangers. L'association de lutte contre
l'alcoolisme envisage d'ailleurs d'engager des poursuites contre certains producteurs,
Ricard en tête.
Malgré l'incertitude juridique, certains producteurs avouent par ailleurs
avoir déjà organisé ouvertement des campagnes de bannières sur Internet pour vanter
leurs produits. "La plupart du temps, nos bannières consistent uniquement
à travailler la notoriété de notre portail e-commerce, mais il nous est arrivé
plusieurs fois d'organiser des campagnes concernant les produits eux-mêmes", reconnaît
le gérant d'un portail e-commerce regroupant une quarantaine de propriétés viticoles.
"A chaque fois, nous sommes passés entre les mailles du filet. Essentiellement
parce que nous sommes trop petits pour nous offrir des campagnes d'envergure."